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Météo: quand les prévisionnistes en herbe créent la psychose
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Météo: quand les prévisionnistes en herbe créent la psychose
«Je regardais si les cancrelats étaient de sortie. Il n’y a pas de cyclone sans cancrelat», explique Damien, un habitant de l’Ouest. Au-delà des méthodes traditionnelles, il y a ceux qui suivent les prévisions météorologiques, qui sont plus ou moins fiables.
Avec le passage de Berguitta, en sus de la station météorologique de Vacoas, des météorologues en herbe ont poussé comme des champignons après les averses. Est-ce que la station météorologique de Vacoas a bien géré la situation ? Quel a été le rôle des passionnés de météorologie et autres prévisionnistes du dimanche ?
«La tempête est comparable à Hollanda.» «Des coupures électriques pendant trois semaines.» Les prévisions venues de diverses sources se contredisaient sur les réseaux sociaux, alors que le pays était en alerte cyclonique. Certaines ont créé la psychose. Les anciens se remémoraient un certain été 1994 et les dégâts d’un des cyclones les plus puissants ayant frappé le pays.
Mégane Fabre a préféré se fier à la station de Vacoas. Avec deux enfants qui n’ont jamais vécu de vrais cyclones et qui appréhendaient le passage de Berguitta, elle n’a pas pris de risques. «La météo a bien géré. Les bulletins étaient réguliers dans les médias et les prévisions étaient réalistes», dit-elle.
Depuis 2002, la station météorologique de Vacoas a fait pas mal de progrès en matière d’équipements. Elle se fonde sur des images en temps réel pour établir ses prévisions. Toutefois, pour certains, il y a encore du chemin à faire…
Med Doba soutient que la station météorologique est toujours contrôlée par les autorités et que le maintien de l’alerte 3, dans l’après-midi du jeudi 18 janvier, était purement politique. D’autres, comme la compagne de Damien, estiment que le passage à l’alerte 3, mercredi 17 janvier, était précipité. «L’impact économique de ce type de décision est quand même important. J’ai consulté le site de la météo réunionnaise et américaine, sans le sensationnalisme de Facebook», souligne-t-elle.
Méthodes différentes
Sakina avoue qu’elle était «confuse face aux informations contradictoires. Je ne savais pas qui croire. Cela m’a agacée que tout le monde se prend pour Monsieur Météo». Un sentiment que partage cette habitante de Plaisance Rose-Hill. «On est en 2018. Je me demande encore comment les gens peuvent croire un homme muni d’un laptop plutôt que de croire une station officielle !» Selon elle, les prévisions d’Afzal Goodur, considéré comme le Monsieur météo de Facebook, indiquaient que le cyclone passerait au nord du pays, avec des rafales de 200 km/h, alors que ce n’était pas le cas.
Un autre internaute estime que les informations sur Facebook peuvent être très dangereuses. «Si un prévisionniste en herbe se trompe, comme cela a été le cas, est-ce qu’il est responsable de son acte ? Qui répondra si des gens perdent la vie ?» se demande-t-il. Et d’ajouter que ce sont les prévisions en ligne qui ont contribué à créer la psychose dans le pays.
Pour Med Doba, Afzal Goodur n’est pas prévisionniste et il ne comprend pas pourquoi les gens se fient à lui. Il ne tient pas rigueur à ce dernier pour autant. «Même si des fois, ses prévisions s’avèrent, il peut arriver qu’il se trompe et cela n’aura aucun impact à ce moment-là», dit-il.
Et que dit le principal concerné ? «Si j’avais consacré plus de temps au cyclone, j’aurais été plus exact. De toute façon, je me suis concentré sur la pluviométrie plutôt que sur la trajectoire. J’étais sur la bonne voie là-dessus», a répondu Afzal Goodur.
Quant à la station météorologique, si ses prévisions concordaient avec celles des services météo internationaux, cela n’a pas toujours été le cas. «Nous avons des méthodes différentes de travailler. Nous préférons surveiller l’évolution du cyclone en temps réel et émettre des bulletins fiables au lieu de prévoir des tendances possibles», a fait savoir un responsable. L’objectif est de ne pas affoler la population.
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