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Fred Vaillamée: «Le handball aux JIOI aurait donné de l’ambition aux pays de la zone»
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Fred Vaillamée: «Le handball aux JIOI aurait donné de l’ambition aux pays de la zone»
Le Conseiller technique régional (CTR) de la Réunion était à Maurice le temps de la Coupe des clubs de l’océan Indien, en novembre dernier. Fred Vaillamé occupe ce poste depuis 17 ans et il se trouve être un des mieux placés pour faire une analyse sur le handball, propre à chaque île. Il évoque également l’exclusion de la discipline aux prochains Jeux des îles de l’océan Indien en 2019. «Un coup d’arrêt», dit-il.
Quel était le but de votre visite lors de la CCOI ?
– Je suis venu aider l’organisation et l’Association handball de l’océan Indien (AHBOI). Vu que Stephane (NdlR : Erapah) était le directeur technique de l’organisation de la compétition, il m’a demandé de venir l’aider pour m’occuper un peu des arbitres.
Etes-vous toujours CTR de la Réunion ?
– Toujours (rires). Oh mon Dieu, cela fait dix-sept ans.
Quelle est votre appréciation technique de la compétition ?
– Je suis agréablement surpris. Je crois que c’est la première fois que Maurice fait deux podiums. Ce qui montre bien que le travail effectué par l’AHBOI avec les compétitions régulières apporte des progrès dans le handball de la zone, plus particulièrement à Maurice. Je sais qu’aujourd’hui il y a une nouvelle fédération qui a envie encore plus de développer le handball. On a discuté un peu avec le ministre de la Jeunesse et des Sports et il va dans notre sens.
Quelle a été la teneur des discussions ?
– Il pense que le handball doit être aux Jeux des îles. Il pense que dans les écoles, il faut développer le handball et moi c’est mon souhait depuis toujours.
Comment avez-vous, à la Réunion, accueilli l’exclusion du handball aux prochains Jeux de 2019 ?
– C’est toujours décevant. Très décevant. Et pourtant, on fait tout. C’est un coup d’arrêt. A chaque fois il faut recommencer et ce n’est pas normal. Aux derniers Jeux à la Réunion (NdlR : 2015), il y avait le handball. On organise des compétitions aussi bien chez les jeunes. On organise la Coupe des clubs champions. Ce qui serait idéal c’est qu’on ait les Jeux des îles régulièrement. Cela donnera de l’ambition à tous les pays de la zone. On pourrait former plus d’entraîneurs et d’arbitres et avoir plus d’échanges entre les pays.
Pensez-vous que les autres îles n’ont pas assez d’ambition ?
– C’est sûr que la Réunion a un petit peu d’avance sur les autres. C’est aussi en se confrontant à ce niveau de jeu-là, qu’on va progresser. C’est aussi l’occasion de tisser des liens. Si à chaque fois on nous dit qu’il n’y a pas de handball aux Jeux des îles parce que tel pays ne veut pas parce qu’ils savent qu’ils vont perdre… mais ce n’est pas le but ! Le but ce n’est pas de gagner. Aujourd’hui, je suis content de voir des supers joueurs mauriciens qui commencent à avoir un jeu intéressant. Je me dis qu’on est sur la bonne voie.
Deux équipes réunionnaises en finale de la CCOI, c’est attendu pratiquement chaque année…
– Ce n’est pas aussi évident que ça. Quand on voit le match (NdlR : la demi-finale) de Tsimkoura (Mayotte) contre Château Morange (Réunion), cela s’est joué à très peu de choses. Cela veut dire qu’à Mayotte ça bosse. Maurice a fait un très bon match contre Tampon (NdlR : en phase de poule). Au fur et à mesure le niveau se rapproche, mais il manque encore quelques échanges et des formations d’entraîneur pour voir ce qu’on fait à la Réunion et à Maurice et c’est comme cela que, je pense, qu’on va évoluer.
Et quelle est votre analyse de la finale ?
– Le Tampon est un petit peu amoindri. Il leur manque six ou sept joueurs. Ces deux équipes (Tampon et Château Morange) peuvent être des finalistes du championnat de la Réunion. Château a mis la pression en début de match et a pris un écart conséquent et ils ont géré avec leur expérience. Ce qui est bien c’est qu’il y a pas mal de jeunes à Château. Les équipes ont changé mais ils gardent la même motivation. La Réunion garde un niveau intéressant.
Comment se comporte le handball à la Réunion en ce moment ?
Nous sommes au niveau de National 2. Au niveau des jeunes, avec le Pôle, on arrive quand même à trouver des gamins qui sont dans le centre de formation du PSG, de Toulouse, d’Aix. On est confiant et conscient du travail qu’on fait.
«On tourne autour de 4 200 licenciés et on pense terminer l’année à 5 000 licenciés. Il y a une quarantaine d’équipes et le championnat compte trois divisions».
Vous avez pu voir le handball des différentes îles. Quel est le trait de caractère de chacun ?
– Madagascar était l’organisatrice de cette Coupe des clubs à l’origine, elle se retrouve à déplacer une équipe en catastrophe. Elle n’était pas préparée véritablement pour la compétition. Les Comores, ils viennent et il y a du plaisir. Malgré leurs défaites, ils s’amusent sur le terrain et c’est ça aussi l’esprit du handball. A Mayotte, ça continue à progresser avec l’apport des joueurs métropolitains qui font monter le niveau.
«Et Maurice, il ne manque pas grand-chose parce qu’il y a le gabarit et le mode de jeu».
Il manque des confrontations régulières. Les Seychelles, ils sont présents. Ils viennent avec une équipe de garçons et de filles alors qu’avant ce n’était pas le cas. Les pays anglophones, d’une manière générale, ont des difficultés pour faire du handball parce que ce n’est pas dans leur culture.
Et nous à la Réunion, en tant que précurseur, on essaie de donner les moyens aux autres îles. J’ai vu avec le président, on va essayer de venir, de mettre en place des formations parce que ce sont nos amis. On se connaît bien, on fait la fête ensemble, on peut bien travailler ensemble (rires).
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