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Forte chaleur: allons-nous finir rôtis?
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Forte chaleur: allons-nous finir rôtis?
Après la pluie, le beau temps. Et la chaleur intense. Vous l’aurez remarqué, il fait chaud, très chaud depuis quelques jours. Pourquoi ? Pour combien de temps ?
La température est de deux degrés au-dessus de la moyenne, expliquent ainsi les prévisionnistes. Elle oscille autour de 30°C. «Les fortes températures que nous avons ressenties en début de semaine étaient dues à un courant d’air chaud et humide qui s’est affaibli graduellement. Et puis, il y avait peu de nuages dans le ciel pour faire écran aux rayons du soleil, souligne Surekha Ramessur, prévisionniste à la station météo de Vacoas. Cette combinaison de facteurs a fait grimper la température.»
Nous ne sommes pas encore en enfer, même si nous en avons l’impression. Nous sommes encore loin des pics que nous avons ressentis les précédentes années, à la même période. Pour la canicule, il faudra repasser. «Celle-ci survient quand la température est au-dessus de la moyenne pendant dix jours d’affilée au moins», lance l’ancien directeur de la station météorologique de Vacoas, Subiraj Sok Appadu. D’autre part, «les températures sont également liées à des événements qui régissent toute une région ou une partie du monde.»
Bouleversements climatiques et météorologie
Le vent du nord-est qui a influencé Maurice venait dont d’une région plus proche de l’équateur et donc plus chaude. Une chaleur «transportée» par le courant d’air. Qui plus est, le sol et les bâtiments emmagasinent aussi la chaleur ambiante durant la journée et la relâche à la tombée de la nuit. D’où la sensation étrange et inconfortable d’être dans un four.
Quid du réchauffement climatique dans tout ça ? Les températures globales ne cessent de battre des records année après année, rappellent les scientifiques (voir plus loin). Le coupable n’est pas tout désigné, cependant.
«Il ne faut pas faire l’amalgame entre les bouleversements climatiques et la météorologie, souligne le professeur Khalil Elahee, spécialiste en la matière. Les bouleversements climatiques sont beaucoup plus proches de ce qui crée des microclimats (NdlR, ensemble des conditions de température, d’humidité, de vents, particulières à un espace homogène de faible étendue à la surface du sol). Par exemple, il pleut à Curepipe mais il fait beau à Eau-Coulée, alors que la météorologie délimite les effets du temps.»
Lesdits bouleversements, qui sont liés au réchauffement de la planète, ont des effets sur les températures, mais surtout sur les événements climatiques. La chaleur ressentie augmente aussi. «Ce que nous faisons pour tenter de réduire notre état d’inconfort dû à la chaleur a des conséquences sur le réchauffement climatique», fait, par ailleurs, valoir Khalil Elahee. «Le réflexe est de brancher l’air conditionné et ces ‘machines’ ont presque doublé. Elles consomment beaucoup d’électricité qui, pour le moment, est produite grâce à de l’énergie fossile. Résultat : il y a plus de gaz à effet de serre dans l’atmosphère.»
Si l’on «crève de chaud», c’est aussi parce que de nombreux bâtiments ont été conçus de sorte à ce qu’ils ne favorisent pas la circulation de l’air naturel. Ils sont souvent «hermétiques» et emprisonnent la chaleur. Sommes-nous pour autant condamnés à finir étouffés ? Grillés ? Rôtis ? Cuits à la vapeur? Apparemment non. Selon les prévisionnistes, le thermomètre devrait être plus indulgent d’ici la fin de la semaine. Grâce aux nuages et aux vents.
2015, 2016 et 2017, les années les plus chaudes jamais enregistrées
<p>L’ONU tire une nouvelle fois la sonnette d’alarme. Selon l’Organisation météorologique mondiale (OMM), une agence spécialisée des Nations unies, les trois dernières années (2015, 2016, 2017) sont les plus chaudes jamais enregistrées.</p>
<p>Durant cette période, le rythme du réchauffement planétaire est «exceptionnel». Ces trois années <em>«s’inscrivent clairement dans la tendance au réchauffement sur le long terme causée par l’augmentation des concentrations atmosphériques de gaz à effet de serre»,</em> expliquait fin janvier l’OMM. Sous l’effet d’un puissant Nino, phénomène connu pour pousser à la hausse la moyenne mondiale des températures, qui vient tous les trois à sept ans affecter températures, courants et précipitations, 2016 détient le record absolu avec 1,2°C de plus qu’à l’époque préindustrielle (l’ONU utilise la période 1880-1900 comme référence pour les conditions prévalant à l’époque préindustrielle).</p>
<p>L’année 2017 décroche quant à elle le record de l’année sans Nino la plus chaude jamais constatée. D’après les dernières données, l’OMM a constaté que la température moyenne à la surface du globe en 2017 et 2015 dépassait de quelque 1,1 °C celle de l’époque préindustrielle. Les experts indiquent qu’il est quasiment impossible de départager ces deux années, car la différence de température est inférieure au centième de degré, soit moins que la marge d’erreur statistique.</p>
Sources : Le Parisien/ AFP
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