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Décès de la Sud-Africaine Mundolene Vosloo: la défense avance la thèse d’une crise d’épilepsie

15 février 2018, 09:14

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Décès de la Sud-Africaine Mundolene Vosloo: la défense avance la thèse d’une crise d’épilepsie

Mundolene Vosloo a-t-elle succombé à une crise d’épilepsie ? C’est ce que clame l’avocat de la Sud-Africaine Maria Magdalena Vosloo. Or, selon le Dr Sudesh Kumar Gungadin, chef du département médico-légal de la police, le décès de la belle-fille de l’accusée ne peut être de cause naturelle.

Le procès intenté à Maria Magdalena Vosloo pour coups et blessures ayant entraîné la mort, mais sans intention de tuer, s’est poursuivi en cour intermédiaire hier, mercredi 14 février. Procès qui fait l’objet d’un traitement accéléré (fast track) étant donné que l’accusée est étrangère. Il lui est reproché d’avoir giflé sa belle-fille, Mundolene Vosloo, 17 ans, jusqu’à ce que l’adolescente perde la vie. Le drame s’est joué à l’hôtel Riu Créole, au Morne, le 5 octobre 2016. Maria Magdalena Vosloo sera fixée sur son sort le 31 mars.

Le Dr Sudesh Kumar Gungadin, qui a pratiqué l’autopsie, a été appelé à déposer à titre de témoin, hier. Il affirme que «le rapport de l’autopsie révèle que la victime est morte d’une hémorragie subarachnoïde (NdlR, hémorragie de la surface du cerveau, dans la région située entre le cerveau et la boîte crânienne)». Le médecin légiste a indiqué que la victime avait des tâches de sang sur le côté droit de la bouche et sur les deux côtés du cerveau. «The brain was swollen.» Précisant, toutefois, qu’«il n’y a pas de marque de morsure sur la langue».

En se basant sur le rapport du Forensic Science Laboratory, le Dr Gungadin indique également la présence de phénytoïne dans l’estomac de la victime et non pas dans le sang. «Cela signifie que la personne a consommé le médicament récemment.»

Agression traumatisante

Interrogé par Me Denis Mootoo, du bureau du Directeur des poursuites publiques (DPP), le médecin légiste explique qu’après avoir examiné l’accusée, il a constaté que cette dernière avait des abrasions de couleur marron sur le doigt de sa main droite. «It indicates that it is of healing stage and it is more than 40 hours», poursuit-il.

Le Dr Gungadin a également été appelé à définir le terme épilepsie. «Une personne atteinte d’épilepsie peut avoir des contractions musculaires qui peuvent être occasionnées à cause d’un traumatisme.» Il fait valoir qu’une personne souffrant d’épilepsie peut prendre du phénytoïne sur une base régulière pour prévenir les crises.

De son côté, l’avocat de Magdalena Vosloo, Me Zaredhin Jaunbaccus, a lui tenté de savoir si la crise d’épilepsie peut avoir lieu en tombant ou en pratiquant un sport. En réponse, le Dr Sudesh Kumar Gungadin a indiqué que la crise peut surgir si la personne est sous l’influence du stress. «Dans ce cas précis, la personne a eu une agression traumatisante et le saignement a provoqué cette crise.»

Dans sa plaidoirie, Me Denis Mootoo a concédé qu’il n’y a pas eu de témoin oculaire lorsque l’accusée a giflé sa belle-fille, qui est décédée une demi-heure après. L’homme de loi dit se baser sur le témoignage de l’accusée, elle-même. Ainsi que sur le rapport de l’autopsie. La gifle qu’a donnée Maria Magdalena Vosloo à sa belle-fille «could have caused the brain to roll in the head and led to the subarachnoid hemorrhage». Pour Me Denis Mootoo, il est clair que c’est cette gifle qui est à l’origine de sa mort. «La défense va jeter tout le blâme sur la crise d’épilepsie mais ce n’est pas le cas», insiste-t-il.

L’avocat de la défense, Me Zaredhin Jaunbaccus, avance, lui, que Mundolene Vosloo est décédée à la suite d’une chute, causée par sa maladie. «Her brothers and herself were playing volley ball, there is a possibility that there was an injury», a-t-il dit dans sa plaidoirie. «We cannot excluse that there was an injury that manifested to cause the bleeding or epilepsy. There is a doubt that it is the slap that cause bleeding», devait-il ajouter. Raison pour laquelle il a demandé que le bénéfice du doute soit accordé à sa cliente.