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Enchaîné nu à une chaise: David Gaiqui réclame des dommages de Rs 50M à la police

20 février 2018, 08:36

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Enchaîné nu à une chaise: David Gaiqui réclame des dommages de Rs 50M à la police

Rs 50 millions. C’est la somme que réclame David Gaiqui à la police. Celui dont la photo a fait le buzz sur la Toile, le montrant nu et enchaîné à une chaise à la Criminal Investigation Division (CID) de Curepipe en janvier, estime que son arrestation était arbitraire, injuste et illégale. Et qu’il a subi un traitement inhumain. Il a fait servir une mise en demeure en ce sens, lundi 19 février.

Le document, préparé par Me Sanjeev Teeluckdharry et l’avoué Luvirajen Mootoosamy, est adressé au commissaire de police, à l’adjoint au commissaire de police Devanand Reekoye du Central Criminal Investigation Department, au surintendant de police Callee de Piton Headquarters, à l’inspecteur Nauthoo, aux constables Appadoo et Ramnath, au sergent Jennah de la CID de Curepipe et à l’assistant surintendant de police Frichot. Ils leur est demandé de lui verser, conjointement, ladite somme. 

David Gaiqui a dressé une chronologie des événements suivant son arrestation. Il raconte que le 26 janvier, des policiers ont fait irruption chez lui sans lui présenter un quelconque mandat d’arrêt ou de perquisition. «Ils ont forcé la porte. Ma femme, mes deux enfants et moi ont été réveillés brutalement. On m’a enfermé  dans une chambre pendant que la police fouillait ma maison», affirme ce chauffeur, inculpé pour le vol commis à la station d’essence Indian Oil. 

«On m’a menacé»

Durant cette même nuit, il allègue avoir été emmené au poste de police de La Tour-Koenig. Avant d’être conduit à la CID de Curepipe. «Une fois sur place, les officiers m’ont demandé de me déshabiller. J’avais froid sans mes vêtements.» Selon cet habitant de Pailles, il est resté ainsi pendant une bonne demi-heure. «Les officiers m’ont ensuite menotté les mains», poursuit le plaignant. D’ajouter qu’ils ne l’ont pas informé de la raison pour laquelle il a été arrêté, ni des accusations portées contre lui. «Ils n’ont pas lu les statements.» 

Toujours selon ses dires, il a été emmené au poste de police de Moka. Quatre officiers de la CID se trouvaient à bord de la voiture. «Ils buvaient chacun une cannette de bière. L’un d’entre eux m’a demandé de tout raconter et lorsque je lui ai dit que je ne savais pas de quoi il parlait, on m’a menacé», avance David Gaiqui. 

De retour à la CID de Curepipe, il précise que les officiers lui auraient ordonné de se déshabiller de nouveau. «Et là, ils m’ont enchaîné les pieds également...» Un officier l’aurait giflé, alors que d’autres lui donnaient des coups. Une policière lui a même demandé de coopérer. «Dénudé et enchaîné en face d’elle, je me suis senti humilié et dénigré.» 

David Gaiqui d’ajouter qu’il hurlait de douleur pendant que les officiers le torturaient. La policière aurait d’ailleurs dit à ses collègues: «Molo  molo avek li.» Le plaignant poursuit: «J’ai imploré ces officiers d’arrêter de me torturer car j’ai subi une intervention chirurgicale, en vain.» 

Traumatisé

C’est à la suite de l’intervention de son avocat, Me Anoup Goodary, que les policiers auraient décidé de mettre fin à cette torture. Arrêté, David Gaiqui a alors comparu devant la Bail and Remand Court, le lendemain, sous une accusation de larceny by night breaking. La police ayant objecté à sa remise en liberté, il a été reconduit en cellule policière jusqu’au 29 janvier. 

Toutefois, son panel d’avocats, à la suite du retrait de Me Goodary, a présenté plusieurs motions, réclamant, entre autres, que les charges contre lui soient rayées. C’est lors de sa comparution devant la cour de Curepipe, le 2 février, que David Gaiqui a recouvré la liberté. Décision prise par le bureau du Directeur des poursuites publiques. 

Toutefois, David Gaiqui dit toujours craindre pour sa sécurité et estime que son arrestation était arbitraire, injustifiée et injuste. Il avance d’ailleurs qu’il n’avait pas porté plainte à la magistrate par peur de représailles. 

«Mon client a été privé de ses droits fondamentaux, de liberté et n’était pas protégé des traitements inhumains et dénigrants. Les défendeurs ont commis une faute. Sa famille et lui ont été traumatisés», avance Me Teeluckdharry, dans sa mise en demeure. Raison pour laquelle, poursuit-il, il réclame conjointement aux officiers présents lors de son arrestation à la CID de Curepipe des dommages de Rs 50 millions.