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Aline Peltier: «Les appareils qui n’ont pas senti le séisme étaient-ils en panne ?»

1 mars 2018, 19:39

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Aline Peltier: «Les appareils qui n’ont pas senti le séisme étaient-ils en panne ?»

Des secousses de magnitude 4 ont été enregistrées à La Réunion, mardi. À Maurice, la station météorologique de Vacoas a soutenu que les appareils n’avaient rien enregistré et qu’il s’agissait peut-être de séismes de très faible intensité. Pour Aline Peltier, ce séisme dont l’épicentre se situe à mi-chemin entre Maurice et La Réunion, était bien de magnitude 4. Reste à savoir si les appareils de Météo Maurice étaient en panne.

Concrètement, que doit-on comprendre des secousses que l’on a ressenties à Maurice et à La Réunion aux environs de 23 h 25, mardi ?

Il s’agissait d’un mouvement de croûtes qui se trouvait à 10 km de profondeur à peu près et à mi-chemin entre Maurice et La Réunion. Ces deux particularités expliquent justement pourquoi les Mauriciens et les Réunionnais ont ressenti les secousses.

Cela s’est déjà produit, mais c’est la première fois que les secousses se font sentir…

Cela arrive assez régulièrement dans le bassin de l’océan Indien. D’habitude, on a affaire à des séismes de magnitude 2 ou moins qui ne sont pas ressentis par la population. Mardi soir, à La Réunion, l’on parlait d’une possibilité. Il s’agissait d’une activité volcanique. Mais il faut savoir que cela n’a rien à voir avec le volcan.

Nous sommes sur une croûte et celle-ci présente des zones de failles (NdlR : une faille est une structure tectonique consistant en un plan de rupture le long duquel deux blocs rocheux se déplacent, l’un par rapport à l’autre). Avant le séisme de 23 h 25, nous avons enregistré des séismes beaucoup plus faibles.

Doit-on s’attendre à d’autres secousses ?

Depuis la grosse secousse, qui a libéré de l’énergie, nous n’avons pas enregistré d’autres événements. Nous continuons à observer.

Y a-t-il des facteurs ou des phénomènes qui encouragent les séismes ?

Nos deux îles ne se trouvent pas dans un contexte d’inter-plaques. Nous sommes sur une croûte océanique et il y a des fractures. Nous sommes au milieu d’une plaque et cela peut arriver que celle-ci bouge. Nous ressentons, alors, les mouvements. Mais ce n’est pas comme dans les endroits qui se trouvent entre deux plaques tectoniques, où les séismes sont beaucoup plus importants.

Mardi soir et hier matin, la station météorologique de Vacoas disait, justement, que les appareils à Maurice n’ont rien enregistré et que c’était sans doute un séisme dont la magnitude était en dessous de 2…

Les appareils étaient-ils en panne à Maurice ? Ici, à l’Observatoire, nous avons enregistré des séismes de magnitude 4 et nous avons comparé nos données à d’autres enregistrées dans la région. Elles sont à peu près identiques. À La Réunion, nous avons une quarantaine de stations, mais nous utilisons aussi les données d’autres centres internationaux dont l’United States Geological Survey (USGS).

Et que dit l’USGS ?

Nous ne travaillons pas avec lui mais lorsqu’il y a de gros séismes, il publie des données et c’est ce qu’il a fait hier. Et nos deux lectures étaient presque identiques.