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Metro Express: grosse pagaille à la gare de Rose-Hill
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Metro Express: grosse pagaille à la gare de Rose-Hill
On peste. On s’énerve. On trépigne. De rage pour certains, d’impuissance pour d’autres. C’est le chaos à la gare de Rose-Hill depuis que les travaux infrastructurels dans le cadre du Metro Express ont débuté.
Dans un communiqué, lundi 26 mars, la National Transport Authority a annoncé que les autobus n’auront dorénavant plus le droit de stationner à la gare. Ils ne pourront qu’y embarquer et déposer les usagers des transports en commun. Désormais, la zone d’attente des autobus a été déplacée à l’arrière des locaux du Central Electricity Board. Un emplacement en ce sens y a été aménagé.
Sauf que ce changement, les usagers de la gare de Rose-Hill le digèrent mal. Pour ceux qui travaillent et qui doivent emprunter la gare, c’est la galère. «C’est chaotique», s’accordent à dire la plupart d’entre eux. Et ce n’est pas Raj Ragoo, Traffic Supervisor, qui dira le contraire. La fatigue se lit sur son visage. Le secteur du transport, l’homme y a passé 44 ans. Jamais, dit-il, le travail n’a été aussi stressant.
«Malgré ki nou finn kol papié partou pou indik bann sanzman ler, dimounn pé kontinié vinn dimandé ki ler pou gagn tel bis ek ki koté», avance-t-il, exaspéré. De confier que «éna dimounn toulézour vinn diman mem zafer». Certes, cela devient lassant à la longue. N’empêche, Raj Ragoo dit comprendre leur attitude. Même lui se sent perdu. «Nou kabin osi inn bouzé. Nou pa trouvé bis ki pé vini ek pé alé bien. Pa fasil!» lâche-t-il.
Et pour ne rien arranger, depuis que le début des travaux, la fourniture électrique a été coupée à la gare. «Nou pa gagn pou servi téléfonn ni ventilater dan enn saler koumsa!» s’insurge un des employés.
«Zot pa’nn fer enn bon planning!»
Les autobus, eux, s’entassent à l’entrée de la gare. Au grand dam des chauffeurs. «Zot pa’nn fer enn bon planning! Nou pa gagn asé lespas pou vir bis. Nou bizin koup a dé-trwa kout pou kapav viré», se plaint l’un d’entre eux.
Il révèle qu’en début de semaine, une bagarre a même éclaté entre les autobus individuels et les autres chauffeurs. «Bann bis individuel pa respekté nanyé. Zot inn park zot bis lor lagar mem ek ti pé gagn problem pou rantré sorti.» La situation était telle, poursuit-il, que «lapolis inn bizin vini». D’autant plus que cela s’est passé à l’heure de la sortie des classes.
La présence de la police à la gare, hier, mardi 27 mars, n’est d’ailleurs pas passée inaperçue. Au moment où nous étions sur place, certains collaient une contravention à des chauffeurs d’autobus. Carnets en main, ils notaient les numéros d’immatriculation des véhicules. «Avan tir kominiké, nou inn fer zot koné ki zot pa gagn drwa gard zot bis isi. Akoz sa nou pé pran zot kontravansion», déclare l’un des policiers. Il rappelle que les autorités ont aménagé une aire de stationnement à l’intention des autobus à l’arrière des locaux du CEB. Insistant que c’est là-bas que les chauffeurs doivent se rendre.
En même temps, un passager qui est descendu d’un autobus, vient se planter directement devant les policiers. Il les informe que l’autobus à bord duquel il voyageait l’a fait descendre au virage situé juste avant la gare. «Li pa gagn drwa fer sa. Li danzéré pou nou. Péna trotwar ni plas pou marsé», s’énerve-t-il.
Le prix à payer
Le fait est que le public a pas mal de problèmes pour avoir accès à la gare. «Ou pé trouvé ki kantité délo inn ramasé? Nou pé bizin sot sa pou alé. Lorla éna plin lapousier ek zot inn gard bann gro pavé en béton partou ki kapav bles dimoun», dénonce, excédée, Ashna Seebah.
Krishnaswamy Nursoo, un habitant de Mont-Roches âgé de 66 ans, déclare, dans un soupir, que tout a changé. «Nous ne savons plus où l’on doit aller pour prendre l’autobus. C’est fatigant et à la fois stressant.»
Et cette situation empire aux heures de point le matin, l’après-midi et à la sortie des classes. «C’est infernal ! On n’a plus de place pour marcher et c’est dangereux avec tous ces autobus qui viennent récupérer et déposer les passagers», dit ce sexagénaire.
Reste que la situation n’est pas près de s’améliorer. Du moins pas avant que les travaux infrastructurels soient complétés. Raj Ragoo, résigné, de lancer : «C’est le prix qu’on doit payer pour le développement.»
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