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Yvette Dantier vous raconte les dessous de The Voice

2 avril 2018, 20:45

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Yvette Dantier vous raconte les dessous de The Voice

Attendre de 8h du matin jusqu’à minuit passé pour les auditions à l’aveugle. Expérience vécue par Yvette Dantier, notre compatriote qui participe actuellement à l’émission The Voice, sur la chaîne française TF1. Elle s’est confiée à l’express.

Comment a commencé l’aventure The Voice pour vous ?

Tout a commencé en 2015 avec le concours Talents by Mouv’, en présence de Bruno Berberes (NdlR : directeur de casting) et Baptiste Jung (NdlR : chargé de casting de la zone océan Indien). Je faisais partie des 15 finalistes mais je n’ai pas été retenue. En 2016, Baptiste Jung reprend contact pour me demander si je veux participer à The Voice. J’ai répondu positivement, mais la production ne m’a pas rappelée. Après ce second échec, j’étais un peu déçue.

En 2017, Baptiste Jung est revenu à la charge. Je lui ai dit que cela n’a pas marché deux fois de suite. Peut-être que cette émission ne me correspond pas, parce que je n’ai pas une grande voix. Mais il m’a dit que cela ne me coûte rien d’accepter. J’ai une fois de plus répondu positivement.

«Il n’y a pas du tout de rivalité avec les autres candidats.»

Une semaine après, la production m’a donné rendez-vous pour une audition via skype avec Bruno Berberes et le producteur de l’émission. Tout s’est bien passé. Ils m’ont dit que je saurais si j’étais prise ou pas, après 48 heures. Ces 48 heures ont été infernales. La réponse est arrivée après trois semaines d’attente. J’ai été retenue pour les auditions à Paris. Là-bas, tout s’est enchaîné rapidement.

Comment sont vos relations avec les autres candidats ?

Il n’y a pas du tout de rivalité. J’ai très bien vécu cette expérience. Je me suis fait pas mal d’amis là-bas. J’ai sympathisé avec une Sud-coréenne et un chanteur qui vient de la Nouvelle Calédonie.

«Mais quand les fauteuils se retournent, on oublie toute cette fatigue.»

Est-ce qu’il y a eu des moments difficiles ?

C’est une expérience dure autant moralement que physiquement. Pour les auditions à l’aveugle, par exemple, on se réveille à 6 heures du matin. On arrive au studio à 8 heures et on attend jusqu’à minuit passé pour chanter. On reste assis sur une chaise. On parle avec les autres qui attendent aussi. L’équipe nous met à l’aise, mais l’attente est vraiment dure. Je ne savais pas qu’on devait attendre aussi longtemps. Quand on se met à chanter à minuit passé, la voix n’est plus au rendez-vous.

Moi j’ai chanté à minuit trente, mais il y en a d’autres qui sont passés à trois heures du matin. C’est une compétition intense. On attend tout ce temps pour chanter moins de deux minutes. Mais quand les fauteuils se retournent, on oublie toute cette fatigue.

Comment se déroulent les séances de coaching ?

Pour l’audition finale, la veille, j’ai été coachée par Pascal Obispo. On a eu moins de 24 heures pour écouter ses conseils et changer notre interprétation. J’étais stressée et intimidée. Le coaching se passe sur la scène et dure 15 minutes. C’est un coaching court mais intense.

Dès que je suis montée sur scène, Pascal Obispo m’a demandé d’interpréter ma chanson. Il m’a donné beaucoup de conseils. Pour l’étape des duels, c’est le coach qui choisit notre chanson. On ne nous donne la chanson que vers mardi et c’est lors du coaching le jeudi qu’on découvre contre qui on va chanter. Le vendredi on vérifie que tout est en place et le samedi, c’est le prime.

«Après les premières étapes je me sens déjà grandie.»

Certains participants de The Voice déplorent de n’avoir pu mettre en avant leur univers musical. Est-ce aussi votre cas ?

Non, je n’ai pas spécialement senti que je ne pouvais pas mettre en avant mon univers. J’ai eu la chance d’interpréter deux chansons que j’aime beaucoup. Chacun vit cette expérience différemment. Je n’ai pas senti que l’on essayait de me changer. Vu que j’ai une très petite voix, j’ai expliqué que je n’aime pas qu’il y ait trop d’accompagnement musical. La production a respecté cela.

Les Mauriciens qui, avant vous, ont participé à The Voice n’ont pas tous atteint une notoriété internationale. Pensez-vous que participer à cette émission est vraiment une ouverture ?

Ce télé-crochet a pris de l’ampleur avec les années. C’est un tremplin. Il y a des artistes qui prennent leur envol après cette émission. Cela peut être à double tranchant. Certains sortent de là en se faisant un nom. Il peut arriver que d’autres tombent dans la dépression. Cela dépend de ce qu’on attend de cette expérience.

Je me suis dit, «advienne que pourra, cela ne peut que m’être bénéfique». Les premières étapes de l’émission sont enregistrées. Les auditions à l’aveugle ont eu lieu en novembre 2017, les auditions finales en décembre et les battles en janvier. Après il y a les lives. Après les premières étapes je me sens déjà grandie. Je me concentre sur mes projets personnels.

«J’ai quelques compositions qui parlent des sentiments (…) J’espère qu’un album viendra après.»

La semaine dernière, Françoise Hardy a déclaré dans «Paris Match», qu’elle trouve que, «la plupart des candidats de The Voice imitent les Américains. Ils n’ont pas d’univers, ne dégagent rien de particulier». Que pensez-vous de cette critique ?

Les années précédentes, je n’ai jamais vraiment regardé l’émission. Quand j’y suis allée, j’ai rencontré des chanteurs qui avaient des univers. C’est vrai aussi que sur YouTube, par exemple, on trouve des gens qui chantent comme les autres. Les gens essaient de chanter selon un format. Les grands artistes peuvent déceler cela.

Vous parlez de projets personnels. Lesquels ?

Cela fait un moment que j’essaie de savoir comment m’exprimer en chanson. J’ai fait un travail pour savoir quels types de chanson je veux chanter. J’ai quelques compositions qui parlent des sentiments. J’ai compris que c’est dans cette direction que je dois aller. J’espère qu’un album viendra après.