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Paul Newman: «Les Smart Cities devront être des cités zéro carbone et cela ne coûtera pas plus cher»

11 avril 2018, 01:30

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Paul Newman: «Les Smart Cities devront être des cités zéro carbone et cela ne coûtera pas plus cher»

À la fin mars, le professeur Peter Newman a animé une conférence au Charles Telfair Institute avant d’aller assister à une réunion de l’Intergovernmental Panel on Climate Change au Botswana.

Votre conférence s’intitulait «Can African cities leapfrog into a low carbon future?» Comment les villes africaines et, par extension, les pays peuvent-ils faire le bond vers le bas carbone dans le futur?

Comme à Perth. Et cela est arrivé sans l’aide du gouvernement parce que la population et l’industrie se sont rejoints et se sont dit «on peut le faire». Le changement climatique est très politisé mais ce ne sont pas les politiques qui mènent la danse. Cela doit être la population et les industries. L’Afrique peut se joindre à ce processus et en être le leader. Pourquoi ? Parce que le meilleur moyen de retirer les combustibles fossiles, c’est de se baser sur des technologies en local. On ne parle pas de ferme solaire gigantesque qui alimente un réseau électrique mais de panneaux solaires sur les toits de maisons. Avec des batteries pour conserver l’énergie et gérées par les familles.

Les Smart Cities, comme celle qui sera Moka, devront être des cités zéro carbone et cela ne coûte- ra pas plus cher. Et je peux démontrer comme le faire. Il existe des exemples où se débarrasser du carbone fait partie des économies futures.

Comment expliquer la différence clairement entre le bas et le zéro carbone ?

C’est une nuance importante à faire. Le bas carbone, c’est réduire l’utilisation des énergies fossiles tout en créant de la richesse. Le bas carbone, c’est le début de la transition vers moins de combustible fossile, tout en soutenant l’économie. C’est quelque chose qui arrive dans les pays développés. Ils vont vers le zéro carbone, voire le carbone positif où ils absorbent le CO2 . Mais le zéro carbone, où il n’y a plus besoin de combustibles fossiles, cela arrive pour tout le monde.

Quand on parle de développement urbain à Maurice, il y a une stigmatisation. Celui d’une ville qui grandit d’abord et ensuite on fait du planning urbain…

Oui, c’est le début mais il faut aller plus loin en produisant l’énergie localement. Cela, combiné avec des systèmes de transport locaux et faciles à utiliser, vous n’aurez plus besoin de voitures. Ce sont des changements qui arrivent très vite. Et le grand bonus, c’est que cela ne coûte pas cher. Et cela peut très bien être démontré à Maurice et votre île être l’exemple de l’Afrique où la croissance citadine va être la plus importante dans les années à venir.

Le plus vous produisez localement, moins vous importez et moins vous envoyez de carbone dans l’atmosphère; c’est le raisonnement mais encore ?

Oui, c’est le début mais il faut aller plus loin en produisant l’énergie localement. Cela, combiné avec des systèmes de transport locaux et faciles à utiliser, vous n’aurez plus besoin de voitures. Ce sont des changements qui arrivent très vite. Et le grand bonus, c’est que cela ne coûte pas cher. Et cela peut très bien être démontré à Maurice et votre île être l’exemple de l’Afrique où la croissance citadine va être la plus importante dans les années à venir.

Et l’exemple de l’Asie, l’Asie du Sud-est ? Il y a une perception que leur transition se fait simplement en déplaçant vers Afrique ce qu’ils ne veulent pas chez eux ?

C’est déjà arrivé mais ce qui arrive aussi, c’est que l’utilisation de combustible fossile, pétrole ou charbon, par exemple, n’en a plus pour longtemps. On n’en a plus besoin. Vous pouvez faire de l’électricité locale- ment et n’allez plus avoir besoin d’essence en voyageant dans des voitures électriques. Et ça coûte moins cher. Une voiture électrique coûte 1 $ par jour, une voiture à explosion c’est 30 $ par jour. Les compagnies qui font dans le pétrole et le charbon sont vouées à leur perte. Et en Asie c’est intéressant parce qu’ils continuent leur croissance et les chiffres montrent qu’ils réduisent de plus en plus leur pollution et leur usage de combustible fossile. L’Afrique a montré qu’il est possible de faire mieux que les Américain.

Selon vous, le changement climatique est un sujet très politisé. Qui doit faire le pas en avant ?

En Australie, à Perth, nous avons tous installé sur les toits des maisons des pan- neaux solaires et ce sont les personnes qui gèrent leur propre énergie. Il n’y avait pas de programme gouvernemental. Ça a coûté mais au bout de deux ans, cela a été rentable pour ces personnes. Ça arrive, il ne faut plus attendre que le gouvernement fasse tout. C’est aux populations de faire le pas parce que les gouvernements ne font pas le changement avant de voir la population le faire. L’énergie solaire est remarquable, ça ne coûte pas cher. C’est sur le toit des maisons, sur les toits des compagnies, avec l’aide de batteries pour conser- ver l’énergie. Voilà ce qu’il faut faire !