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Janita Govinden : de comédienne en herbe à actrice de changement sociétal

21 avril 2018, 20:00

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Janita Govinden : de comédienne en herbe à actrice de changement sociétal

Née à Strasbourg, en France, Janita Govinden a vécu les trois quarts de son existence à Bruxelles, en Belgique. Mais la jeune femme n’a rien perdu du créole, qu’elle parle sans accent. Il faut dire que ses parents y ont veillé. Elle est la benjamine de Géo et de Mamoon Govinden, le premier étant très connu pour avoir fait carrière comme représentant du Syndicat des sucres et de la Chambre d'Agriculture auprès de l’Union européenne (UE) à Bruxelles, et la seconde a travaillé pendant plus d’une quinzaine d’années dans les relations publiques d’Air Mauritius, dans la capitale belge.

Janita Govinden, qui était de passage à Maurice pour une célébration familiale, conserve d’excellents souvenirs de son rôle en tant qu’Aruna, enfant des rues de 11 ans, condamnée à se prostituer et à faire la manche dans le téléfilm L’Enfant des rues, sorti en 1995. «Jouer me passionne. Avoir tourné dans L’Enfant des rues est un de mes projets de vie dont je suis très fière», dit-elle. Lorsqu’elle termine sa scolarité secondaire au Lycée français de Bruxelles, elle songe à poursuivre des études dans une école de cinéma. «Ce qui m’a ralenti, c’est de voir comment mes frères rencontraient des challenges dans le milieu artistique, j’ai préféré opter pour une formation classique.»

Après s’être essayée au droit et aux langues étrangères appliquées à Toulouse, Janita Govinden a opté pour la communication. Son premier emploi est celui de porte-parole de la compagnie aérienne low-cost Ryanair, dont le siège est à Dublin en Irlande. Si elle doit y vivre, elle est hebdomadairement en déplacement professionnel en France et en Belgique.

C’est une relation sentimentale avec son meilleur ami, le réalisateur de cinéma belgo-italien Sébastien Petretti, qui la ramène à Bruxelles. Après une pause, elle prend de l’emploi dans la communication de l’industrie agroalimentaire. «Je faisais du lobbying pour les céréaliers européens auprès de l’UE. J’étais l’ombre de moi-même car cela prenait à contresens mes valeurs. J’en suis reconnaissante, malgré tout, car cela m’a poussé à faire une transition de carrière», avance-t-elle.

Pour rester fidèle à ses valeurs, Janita Govinden décide de se mettre à son compte et «d’investir dans des choses qui créent un impact positif dans le monde, comme encadrer les entrepreneurs qui développement leur business, en résolvant des problèmes environnementaux et sociétaux». L’idée est belle, mais il y a du chemin à faire. Elle s’en rapproche en se faisant embaucher par Microsoft, pour proposer des solutions à des start-ups. Au bout de deux ans, elle est fin prête à rejoindre la communauté Make Sense, dont l’objectif est de mobiliser les compétences au service des entrepreneurs sociaux et des startups. «On a créé un incubateur et, pendant plus de six mois, on a encadré six petits entrepreneurs sociaux qui montaient leur boîte.»

À la fin du programme, une autre responsable de Make Sense, à savoir Lucie Barthlem, et elle réalisent que pour devenir des actrices de changements sociétaux, elles doivent commencer par l’éducation aux plus jeunes. Les deux femmes s’associent àPhilippe Lambilliotte et ils cofondent Make It Happen, petite société proposant des ateliers destinés à insuffler l’esprit d’entreprendre et l’envie de créer un impact positif aux jeunes de 15 à 18 ans.

«Cela voulait dire animer des ateliers de co-création et de design thinking dans des écoles, en faisant comprendre aux jeunes que les solutions se trouvent en eux. À travers quatre ateliers, on leur a fait, avec leurs enseignants, faire du brainstorming sur des problèmes de société qui les affectent. À eux de trouver des solutions.»

Le programme Make It Happen a été appliqué au sein de 25 classes dans neuf écoles et 400 jeunes y ont été exposés. Les problèmes cités sont le racisme, l’inégalité hommes-femmes, la guerre dans le monde, la nécessité de changement du système éducatif et la pauvreté.

Le 2 mai, Make It Happen complétera son programme par une célébration, où dix équipes de jeunes du programme présenteront à un jury leurs solutions aux problèmes identifiés. Si Janita Goviden ne peut en dire davantage pour l’heure, elle estime que certaines des solutions qui seront rendues publiques peuvent même être appliquées.

Toutefois, les défis majeurs à Make It Happen sont l’obtention de la reconnaissance par le ministère de l’Éducation nationale et le financement pour continuer le programme. «Après le 2 mai, nous devrons convaincre l’Éducation nationale du bien-fondé du programme et trouver des financements

Consciente que pour avoir un meilleur impact sociétal, il faudrait commencer par sensibiliser la petite enfance, la jeune femme continue à se former au yoga, en pratique de l’attention et en philosophie expliquée au niveau du cycle primaire. Et ce, dans l’optique d’intégrer le tout dans un programme destiné aux enfants de cinq ans à monter.