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Quantum Global: ce que révèle l’enquête de la Financial Intelligence Unit sur Bastos

1 mai 2018, 00:30

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Quantum Global: ce que révèle l’enquête de la Financial Intelligence Unit sur Bastos

Quatre ordres de la Cour suprême pour le gel de Rs 17,2 milliards au sein de quatre banques mauriciennes. Une Proprietary and Freezing Injunction de la Haute cour de Londres, en date du 27 avril, pour le gel de trois milliards de dollars américains (plus de Rs 100 milliards) d’actifs au pays de Sa Majesté. Telle est la situation dans laquelle se retrouve Jean-Claude Bastos de Morais, fondateur et Chief Executive Officer du groupe Quantum Global. La Financial Intelligence Unit (FIU), dans son affidavit juré en Cour suprême le 9 avril, jette des éclairages nouveaux sur l’affaire Quantum Global.  

Pourquoi et comment ce businessman suisso-angolais, gestionnaire de 85 % des cinq milliards de dollars américains du Fonds souverain angolais et qui opère à Maurice depuis le 15 mai 2014, en est-il arrivé là ? Réponse dans l’affidavit juré par la Chief State Attorney par intérim, Verna Nirsimloo, pour le compte de la FIU. On apprend notamment que l’enquête de l’Asset Recovery Investigation Division de la FIU a révélé que :  Jean-Claude Bastos de Morais a été condamné par le Tribunal pénal de Zoug, en Suisse, le 12 juillet 2011, pour «repeated qualified criminal mismanagement» de sociétés. Et que, selon la Tribune de Genève, «…pourtant, une plainte civile liée à l’affaire pour laquelle l’homme d’affaires a été condamné est toujours en cours dans le canton de Zoug. Les actionnaires de la société d’investissement, dont le Suisso- Angolais s’occupait, souhaitent récupérer de l’argent par le biais de cette procédure. Jean-Claude Bastos affirme qu’il a fait état de sa condamnation aux autorités mauriciennes et qu’il n’a pas fait le lien entre cette question sur une procédure à titre personnel et le cas zougois».  

Les investissements du Fonds souverain angolais (Fundo Soberano de Angola – FSDEA) ont été faits «for the personal benefit» du Suisso-Angolais via des placements, d’abord, pour le projet du port de Caio, en Angola, par Caioporto S.A, détenu à 99,9 % par Bastos.  

Puis, dans un projet d’hôtel, de bureau et commerce dans divers pays, dont l’Angola, et financé par un consortium entre QG Africa Hotel, dirigé par Bastos et Afrique Imo Corporation, qui a comme actionnaires Refund Emerging Markets (7,5 %), Gilberto de Jesus Cabral Pires (0,00000 1%), Julia Germana Bastos (0,000001 %) ainsi que Calfisa S.A (25,5 %) et Quantum Consulting (67 %). L’unique directeur et bénéficiaire des deux dernières entités est Bastos.  

Le 7 novembre 2014, cinq millions de dollars ont été transférés du compte de QG African Infrastructure (un des Close-End Funds de Bastos à Maurice) à la Standard Bank (Mauritius) Ltd a un autre compte à la Banco Kwanza Invest, au nom de Caioporto S.A, enregistrée en Angola.  

Le 4 mars 2015, 15 millions de dollars ont été transférés, toujours de ce compte à la Standard Bank à un compte à la banque AfrAsia, au nom de Capoinvest Ltd, enregistrée dans les Îles vierges britanniques, le 29 novembre 2011.  

Le 20 décembre 2016, 100 millions de dollars ont été transférés d’un compte de QG African Infrastructure, à la Mauritius Commercial Bank (MCB) cette fois-ci, au même compte de Capoinvest Ltd à la banque AfrAsia.  

Le 12 juillet 2017, deux transferts d’argent de 46,7 millions de dollars et 13,3 millions de dollars respectivement ont été effectués du compte de QG African Infrastructure, à la MCB à la Deltec Bank and Trust Limited, à Nassau, aux Bahamas, pour l’acquisition d’actions de Caiorina Ltd et pour investir dans Capoinvest.  

Ces transferts, qui totalisent 180 millions de dollars, devaient servir pour le projet de port de Caio, à Cabinda, en Angola, géré par Caioporto.  

Sur la base de ces informations, la FIU dit avoir des raisons valables de croire que Jean-Claude Bastos de Morais «has been misappropriating the FSDEA funds for his personal use and benefit». Et qu’il y a des risques sérieux de dilapidation et de transfert illégal de l’argent du FSDEA, qui appartient au peuple angolais, hors de Maurice. Sans compter que la plus haute autorité angolaise a fait part au gouvernement mauricien de ses inquiétudes sur la manière dont les sept fonds gérant trois des cinq milliards de dollars de la FSDEA, ont été créés à Maurice.