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Soins néonatals: un manque de personnel qualifié décrié

1 mai 2018, 22:20

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Soins néonatals: un manque de personnel qualifié décrié

«La néonatologie est une super-spécialisation mais nous ne semblons pas réaliser que pédiatre et pédiatre néonatologue ne sont pas la même chose», s’insurge le Dr Radhika Beehuspoteea-Jagatsingh, pédiatre néonatologue. Elle déplore le fait que le taux de la mortalité infantile soit resté stagnant depuis la création de ces unités.

«Il faut se demander ce que l’on a fait pour améliorer ces services depuis leur création.» Cette professionnelle a quitté le service public après avoir contribué à mettre sur pied les deux premières unités de néonatologie, à Candos et à l’hôpital du Nord. D’ailleurs, elle a décidé d’exercer dans le privé justement à cause du manque de volonté de former des néonatologues. «Des pédiatres sont assignés à des départements néonataux. Ce n’est pas normal. » Quelle différence y a-t-il entre un pédiatre et un pédiatre néonatologue, lui avons-nous demandé.

Elle explique, qu’entre autres, les néonatologues pratiquent la réanimation, ce qui n’est pas du domaine des pédiatres. «Nous avons trop de médecins. Pourquoi ne pas les envoyer à l’étranger pour une spécialisation ?», se demande-t-elle.

«Mais il n’y a pas que les médecins. Dans ce genre de service, les infirmiers et les aides-soignants doivent aussi être très qualifiés», soutient une source au sein d’un service néonatal. Or, tel n’est pas toujours le cas. «Il est vrai que le service est assez strict. Par exemple, les étudiants en nursing ne sont pas admis en néonatologie. Mais beaucoup d’infirmiers opérant dans ces salles ont principalement de l’expérience en pédiatrie.»

Un point que rejoint le Dr Radhika Beehuspoteea-Jagatsingh. «Pour travailler en néonatologie, il faut une vraie préparation et au moins cinq ans de formation en salle.» Ces unités sont souvent parmi celles où les choses vont très vite et où il faut avoir acquis une certaine expérience.

Les protocoles de rangement des médicaments sont souvent remis en question. Dans ces salles, ils doivent être très stricts. «De la collecte de médicaments jusqu’à l’administration, toutes les étapes doivent être suivies de façon méticuleuse», soutient le Dr Radhika Beehuspoteea- Jagatsingh. Ajoutant qu’avant l’administration, l’infirmier doit s’assurer avec le médecin traitant que l’injection prescrite est la bonne. Or en pratique et en théorie, ce n’est pas la même chose. «Souvent, nous stockons les médicaments de telle manière qu’on ne peut se tromper, mais une erreur est vite arrivée…», soutient une source au sein du service public.

252 cas en cinq ans

<p>De 2013 à 2018, 252 cas de négligence médicale ont été référés au Medical Council et 124 ont été retenus pour une enquête. Le Medical Council ne dispose pas du nombre exact des cas concernant des enfants. Au total, quatre membres du personnel ont été référés au Medical Disciplinary Tribunal, deux à la police dans des cas de décès de patients et 17 médecins ont reçu une mise en garde.</p>

Accident : les parents du petit Namish veulent porter plainte

<p><em>&laquo;Il y a des zones d&rsquo;ombre autour du décès de mon fils&raquo;,</em> avance Sounayna Bundhooa. Namish Bundhooa est décédé le 22 avril après un accident. Mais les parents ne comprennent pas pourquoi personne ne peut leur donner une version valable de ce qui a tué leur fils. Ils ont tenu à voir les médecins traitants de celui-ci mais la version qu&rsquo;ils leur ont donnée ne les satisfait pas. <em>&laquo;Ils m&rsquo;ont expliqué qu&rsquo;il avait eu les côtes cassées. On m&rsquo;a aussi dit que c&rsquo;est en lui faisant des massages cardiaques que ses côtes lui ont perforé le coeur&raquo;,</em> allègue la mère. Le ministère de la Santé n&rsquo;a pas répondu à nos questions hier.</p>