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Cinéma: création d’emplois pour les Mauriciens
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Cinéma: création d’emplois pour les Mauriciens
L’État veut promouvoir l’industrie du cinéma à Maurice. Avec, au final, la création d’emplois pour nos compatriotes.
L’industrie du film mauricien passe à l’étape supérieure. Après la venue de grosses productions internationales, les autorités veulent miser sur les talents mauriciens. L’idée est d’implanter des studios de tournage et de post-production internationaux à Maurice. Ce qui devrait créer de l’emploi pour nos compatriotes.
Pour ce faire, le Conseil des ministres a agréé à la mise sur pied d’un Film Promotion Fund à l’Economic Development Board, le 4 mai. En sus, dix producteurs locaux ont aussi eu accès au Film Rebate Scheme. Trois films devraient déjà être lancés en juin.
C’est pour aider à rendre plus efficace le Film Rebate Scheme que le Film Promotion Fund a été institué. Vikram Jootun, directeur de la Mauritius Film Development Corporation (MFDC), explique que le fonds sera constitué de la taxe que payent les grosses productions à Maurice. Il servira à financer des projets de l’industrie cinématographique.
Et un de ces projets, selon une source au sein de l’ex-Board of Investment (BoI), est l’implantation de studios de tournage et de post-production. D’ailleurs, Vikram Jootun explique que Maurice est déjà en consultation avec un studio allemand. «À travers Omnicane, il se peut que Babelsberg s’implante à Maurice.» L’express en avait d’ailleurs parlé dans son édition du 14 avril.
Il faudra, néanmoins, que les Mauriciens soient formés aux métiers qui seront créés à travers cette nouvelle entreprise. Sur le plateau, à la régie ou encore au montage et aux effets spéciaux… des compétences techniques seront requises. Encore une fois, au sein de l’exBoI, l’on explique que l’on est en contact avec des entreprises étrangères qui sont prêtes à venir former des Mauriciens aux métiers du cinéma. «En sus, il existe déjà une collaboration avec la Chambre de commerce qui lance sa formation en cinématographie.»
Mais pas que. La MFDC s’est aussi mise en partenariat avec des institutions de l’île à cet effet, notamment l’université de Technologie (UTM) et le Human Resource Development Council (HRDC). «Depuis plus de trois mois, nous organisons trois programmes de formation de courte durée avec le HRDC. L’UTM offre aussi un BA en Film Making, en partenariat avec nous», explique Vikram Jootun.
Selon Vikram Jootun, une grosse production comme Serenity peut créer 500 emplois directs alors qu’une autre, plus petite, pourrait en créer entre 150 et 200. En outre, à la MFDC, l’on se réjouit aussi que les producteurs mauriciens aient aussi leur heure de gloire.
«Dix productions ont pu profiter du Film Rebate Scheme cette année. Nous prévoyons d’ailleurs au moins trois sorties pour le mois de juin», soutient-Vikram Jootun. Cependant, la MFDC ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. «L’objectif est qu’un film local sorte tous les mois.»
Ramayana, le film le plus cher à presque Rs 1 milliard
<p>RS 952 MILLIONS. C’est le coût du film le plus cher jamais tourné à Maurice. Il s’agit de Ramayana, basé sur le texte sacré éponyme, dont le tournage devrait débuter d’ici juillet. Celui-ci va ainsi battre le record du film hollywoodien Serenity, tourné sur notre sol l’année dernière, au coût de Rs 630 millions.</p>
<p>Ce projet du réalisateurproducteur et écrivain indien Kunal Kohli a pris forme lors de la visite d’une délégation de l’ex-Board of Investment (entité qui fait désormais partie de l’Economic Development Board, EDB, depuis janvier dernier, NdlR), en Inde, en décembre 2017. La partie mauricienne a eu l’occasion de faire la promotion du Film Rebate Scheme.</p>
<p>Ce sera une production back-to-back, une pratique qui consiste à tourner deux films en langues différentes comme une seule production en vue de réduire les coûts et le temps. Ramayana sera, en fait, tourné en hindi et en anglais.</p>
<p>Selon Nanda Narrainen, Head of Film and Creative Industries chez EDB, le producteur indien bénéficiera d’un rabais de 33 %. Et déjà, des banques locales offrent des facilités en donnant une avance sur le montant dont bénéficiera le producteur. Et par la suite, ce dernier rembourse ces institutions financières lorsqu’ils touchent le montant obtenu auprès de l’EDB. «<em>Le réalisateur de Serenity avait bénéficié des mêmes avantages. Le secteur financier s’intéresse à l’industrie cinématographique»</em>, dit-il.</p>
<p>Par ailleurs, Ramayana se veut un film tourné vers l’exportation, qui ramènera de l’argent à Maurice même deux ans après sa sortie. Comment ? «<em>Avec Kunal Kohli, on a trouvé un accord pour qu’on ait des revenus pour sa diffusion à travers le monde – en salle de cinéma, en DVD, les chaînes satellitaires et Netflix»</em>, explique Nanda Narrainen. Quid des acteurs principaux du film ? «<em>Ce seront des artistes qu’on connaît et dont le profile répond aux caractères du Ramayana.» </em>Sur le plan local, 1 000 personnes seront employés lors des trois mois que durera le tournage. Les auditions débuteront la semaine prochaine.</p>
<h2>Film rebate scheme : des projets toujours en attente</h2>
<p>113. C’est le nombre de projets approuvés sous le Film Rebate Scheme à ce jour. Parmi eux, 62 projets ont été achevés, représentant Rs 1,69 milliard. Mardi, cinq projets locaux ont été approuvés par l’EDB, au coût total de Rs 60 millions. Le projet le plus coûteux s’élève à Rs 37 millions. Néanmoins, d’autres projets sont en attente, dont «<em>Maya Lord»</em>, de Roland Emmerich, pour le Film Rebate Scheme, depuis février. Le studio Babelsberg attend aussi le feu vert des autorités.</p>
<h2>Call A Crew : recruter des équipes de tournage localement</h2>
<p>Son job : directrice de production. Sa mission : recruter l’équipe technique, cameramen, techniciens son et lumière, maquilleurs, coiffeurs, costumiers, responsables de transport etc; ainsi que l’équipe artistique, pour un tournage. Clara de La Faye (photo)prend un nouveau départ. Responsable de production, elle gère, depuis trois semaines, la filiale mauricienne de Call A Crew.</p>
<p>Cette enseigne se présente comme l’une des plus grosses agences, en Afrique du Sud, à proposer des équipes prêtes à l’emploi pour les tournages de spots publicitaires, de séries télévisées et de longs métrages. Si pour l’heure, cette agence, où Clara de la Faye travaille seule, est basée à Quatre-Bornes, elle indique que «<em>nous allons bientôt bouger».</em></p>
<p>Seule vous avez dit ? Oui, mais équipée de son carnet d’adresse. Dès qu’on lui dit maquillage et budget, par exemple, elle sait vers qui se tourner. «<em>C’est un univers où tout le monde se connaît. Je suis satisfaite des équipes. Les Mauriciens sont bosseurs»</em></p>
<p>L’agence Call A Crew se propose de constituer une banque de données de toutes les compétences disponibles dans ce secteur. Le profil de ceux qui signeront avec l’agence sera sur un site web, consultable par les équipes de tournage souhaitant venir à Maurice.</p>
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<p>Call A Crew fera la liaison entre les compétences locales et les responsables de tournage. <em>«Il y aura la possibilité d’être embauché pour un tournage à l’étranger»,</em> promet-elle. Travailler avec cette agence implique un contrat d’exclusivité.</p>
<p>Combien peut-on gagner dans ce secteur ? «<em>En free-lance, cela peut commencer à Rs 4 000 par jour à monter, pour un technicien»,</em> indique Clara de la Faye. L’acteur touche beaucoup plus<em>, «dépendant du rôle, de la présence requise sur le plateau, environ Rs 6 500 par jour. Alors que la silhouette qui ne fait que passer dans le film peut être payée Rs 3 000 par jour».</em></p>
<p>Combien peut-on gagner dans ce secteur ? «En free-lance, cela peut commencer à Rs 4 000 par jour à monter, pour un technicien», indique Clara de la Faye. L’acteur touche beaucoup plus, <em>«dépendant du rôle, de la présence requise sur le plateau, environ Rs 6 500 par jour. Alors que la silhouette qui ne fait que passer dans le film peut être payée Rs 3 000 par jour».</em></p>
<h2>Production britannique</h2>
<p>À ce prix-là, il faut parfois être sur le plateau à 5 heures du matin.<em> «On a un transport qui récupère l’équipe, même s’ils ont une voiture. Les gens ont tendance à dire Mauritian time, mais ce n’est pas vrai», </em>rassure la responsable.</p>
<p>La dernière série à laquelle elle a participé est Killing the cure, une production britannique. <em>«J’ai trouvé l’équipe au complet»,</em> se flatte-t-elle. Éprouve-t-elle des difficultés à trouver des techniciens formés ? «<em>Le réalisateur vient avec seulement quelques techniciens. C’est à Maurice qu’il recrute le reste de l’équipe»</em></p>
<p>Mais est-ce des techniciens formés ? «<em>Par le biais de Call A Crew, les pros sudafricains vont former des Mauriciens. Nous proposerons des formations en son et lumière. Il y a pas mal de tournages qui arrivent. S’il y en a quatre ou cinq en même temps, il se peut que l’on ne trouve pas le nombre de techniciens requis»,</em> biaise-t-elle.</p>
<p>Quels sont les projets qui arrivent ? Confidentialité oblige, impossible d’avoir des noms de Clara de la Faye. Ce dont elle peut toutefois témoigner c’est le passage, il y a une quinzaine d’années, des équipes majoritairement indiennes, à des équipes qui viennent aujourd’hui d’Afrique du Sud, de Grande-Bretagne et d’Allemagne, attirées par le Film Rebate Scheme.Est-ce que les Mauriciens sont cantonnés dans de petits postes, sur les plateaux de tournage, alors que les postes de responsa- bilité sont occupés par des étrangers ? <em>«On a pas mal de professionnels à Maurice, mais il en faut encore plus. Encore une fois, le problème de main-d’œuvre va se poser quand il y aura plusieurs tournages en même temps».</em></p>
<p>Quel est le plus gros budget avec lequel Clara de la Faye ait travaillé ? «Je préfère ne pas en parler. J’hésite à donner des chiffres». Nous insistons. Elle finira par dire cela dépasse le «<em>million de dollars». </em></p>
<p>Fin des années 1990, Clara de la Faye fait tourner une agence de mannequins, Mats Agency. Elle fournit des mannequins pour des tournages de spots publicitaires, côtoie Christian Nayna d’AVS Production. Avant de rencontrer le producteur britannique Tim Purcell. Une longue expérience qui ne l’a pas mise à l’abri de mauvaises surprises. Celle du producteur mauvais payeur, par exemple…</p>
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