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Marché de musique de l’océan Indien: bilan à faire dans les prochains mois
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Marché de musique de l’océan Indien: bilan à faire dans les prochains mois
La 7e édition du marché de musique de l’océan Indien (IOMMA) a pris fin le jeudi 31 mai à La Réunion. Elle avait débuté lundi. Environ 600 artistes et professionnels de l’industrie musicale venant des quatre coins du monde ont fait le déplacement pour assister à cet événement annuel. Des membres de la délégation mauricienne font leur bilan de ce marché.
Richardo Reine de Carthage du Festival Dombeya
«Je suis venu à l’IOMMA pour représenter le Festival Dombeya et également en tant que manager de Hans Nayna, qui était en présentation mardi. Participer à ce marché est important pour cultiver le réseau et se faire de nouveaux contacts. Ce marché nous permet de rencontrer des professionnels de la musique qu’on n’aurait jamais pu rencontrer ailleurs. Pouvoir leur parler et échanger des projets, c’est un avantage certain pour les Mauriciens. C’est une porte ouverte sur l’exportation de notre musique. Si nous avons besoin d’artistes pour nos festivals à Maurice, ce marché nous permet de voir des artistes en live. Nous pouvons alors choisir d’approcher ceux qui nous intéressent. Personnellement, l’IOMMA 2018 a été très positif. Plusieurs professionnels ont aimé la prestation de Hans Nayna et nous avons eu des festivals et des salles qui veulent le programmer dont un festival en Corée du Sud. Et nous sommes en discussion avec un autre en Afrique du Sud. Au niveau de Dombeya, qui se tiendra en octobre à Mahébourg, nous avons eu un groupe de La Réunion et un autre du Brésil.»
Jimmy Veerapin de One Live Music Festival
« L e s retombées sont positives. Cette année, il y a encore plus de professionnels qui ont participé à ce marché. Ce qui veut dire plus de pays auxquels nous avons pu exposer ce que nous faisons à Maurice. Nous allons vers des échanges d’artistes avec ces pays. J’ai ainsi eu des discussions avec certains professionnels pour que des artistes réunionnais viennent jouer au One Live Music Festival et que des artistes mauriciens participent, à leur tour, aux festivals à La Réunion. Les professionnels de l’Inde, de l’Afrique du Sud et de France sont intéressés à ce que des artistes mauriciens viennent jouer chez eux. Mais ce n’est pas nécessairement tous les artistes qui sont adaptés à des performances aux festivals. C’est pourquoi nous sommes là pour connaître les exigences et les critères de ces professionnels. Nous parlons aussi de budgets et de possibilités de faire des tournées dans ces différents pays. Participer à ce marché est très important si l’on veut faire du secteur créatif une industrie qui marche. À 40 minutes de chez nous, nous pouvons rencontrer des professionnels des quatre coins du monde, qui organisent des festivals depuis longtemps. Des personnes qu’il est difficile de rencontrer bien souvent, et qui, lors de ce marché, sont extrêmement accessibles. Il faut donc en profiter.»
Stephan Jauffret-Rezannah de MOMIX
«Pour moi, à ce stade, je ne peux parler de retombées parce que nous sommes davantage dans une démarche de prise de contact. À l’heure actuelle, je ne peux donner de bilan mais je peux dire que nous avons pu rencontrer nos partenaires ici. Ils sont Moshito Music Conference and Exhibitions d’Afrique du Sud, IndiEarth Xchange de l’Inde et Reggae Sun Ska de France. Nous avons également une convention avec l’IOMMA. C’était l’occasion de peaufiner, avec nos partenaires, nos actions à Maurice et également dans leurs pays. J’en ai aussi profité pour faire la promotion de MOMIX et informer que nous avons également un marché de musique sur Maurice maintenant. L’avantage que nous avons, c’est que Maurice est une destination qui fait rêver. Ils ont tous hâte de venir chez nous. Au cours de l’IOMMA, nous avons finalisé la présence de trois groupes d’artistes, qui seront présents au MOMIX cette année. Je ne peux citer de noms pour l’heure mais ils viennent de La Réunion, de France et d’Afrique. Si on veut comprendre comment le réseau musical fonctionne et rencontrer le maximum de professionnels étrangers, c’est à l’IOMMA qu’il faut être. C’est impératif, surtout que le marché grandit d’année en année».
Laura Hebert et Lionel Permal de Kaz’Out
«Sur ce marché, nous venons représenter notre festival, qui est le Kaz’Out. Lors des éditions passées, nous avons créé des connexions avec des professionnels de différentes régions du monde et, cette année, nous nous dirigeons vers une collaboration de l’IOMMA et Kaz’Out. Cette année nous a aussi permis de faire de nouvelles collaborations avec des agents, des bookers et des managers d’artistes. Il est important pour nous de participer à ce marché afin de nous rendre visible sur la carte des festivals du monde et, d’autre part, de bénéficier de cette chance de pouvoir rencontrer des centaines de professionnels de la musique au même endroit. Imaginez le temps que cela prendrait pour rencontrer tous ces gens si on n’avait pas ce marché ! Dans le passé, l’IOMMA nous a permis de rencontrer les bookers de Che Sudaka, Les Yeux d’la tête ou encore Bazil et Tambour battant et nous avons eu l’occasion de discuter afin de trouver comment rendre possible leur venue à Maurice.»
A chaud
Éric «Blanc-Blanc» Juret: «Nous sommes très satisfaits des premières retombées»
«On a, cette année, un gros accroissement des inscriptions de professionnels. On a presque doublé le nombre par rapport à l’année dernière. L’inscription se fait aussi en ligne, ce qui facilite les choses. Cette année, nous avons reçu 600 inscriptions sur la plateforme dont certaines viennent de loin comme de Corée du Sud, de Zanzibar et de Mongolie, entre autres. Nous faisons aussi une sélection de professionnels dont nous jugeons la présence pertinente sur ce marché et qui viennent de territoires éloignés mais qui ont de gros événements ou des réseaux et des marchés très intéressants», explique Éric «Blanc-Blanc» Juret, le directeur de ce marché de musique.
Plusieurs nouveautés sont également à l’ordre du jour de l’IOMMA. «On a revu le format du marché par rapport aux deux années précédentes. Par exemple cette année, pour la première fois, nous avons eu une projection de films, notamment de documentaires. Nous avons bénéficié, pour cela, du soutien du cinéma Rex où les projections et les conférences se déroulent. Nous proposons aussi, cette année, une application disponible sur les téléphones portables pour avoir les infos en temps réel. On a aussi communiqué avec le grand public et l’avons sensibilisé par rapport à ce marché, ce qui n’était pas le cas jusqu’à présent et nous avons proposé des concerts gratuits. Et cela a été un succès. Nous avons même dû refuser du monde. Il va falloir gérer pour l’année prochaine. Mais nous sommes très satisfaits des premières retombées de l’IOMMA 2018. On a eu de très bons retours sur l’organisation et surtout sur le professionnalisme des artistes qui se sont produits durant les showcases».
Tout ne s’arrête pas à la clôture de ce marché. Les retombées seront suivies de près par les organisateurs. «Les retombées ne sont pas généralement immédiates. À titre d’exemple, un groupe ne peut être programmé pour le mois prochain. Les programmateurs ont déjà leur liste pour cette année et donc, ce sera forcément pour l’année prochaine. Mais je sais déjà que durant ce marché, il y a eu des signatures de distribution de disques et des signatures de label, entre autres. Ce marché, dont le budget tourne autour de 700 000 euros, est à 100 % financé par les fonds publics et donc, nous devons rendre des comptes. C’est pour cela que nous faisons un suivi auprès des professionnels ayant participé à ce marché. Dans les prochains deux-trois mois, on les recontacte, on les relance pour connaître leur retour», fait ressortir le directeur de l’IOMMA.
Si le marché s’est terminé cette semaine, le travail continue pour ouvrir d’autres horizons aux artistes et faire en sorte que le marché musical soit prospère.
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