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Expulsés des centres de refuge: pourquoi des opérations musclées maintenant ?
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Expulsés des centres de refuge: pourquoi des opérations musclées maintenant ?
Sept mois qu’ils attendent d’avoir un toit. Ces sinistrés vivaient dans divers centres de refuge de l’île, soit à Baie-du-Tombeau, Tranquebar, Beau-Séjour, Bambous et résidence Vallijee depuis le passage du cyclone Berguitta. Entre lundi et mardi 17 juillet, tous ont été expulsés. Seuls ceux de St-Malo, à Baie-du-Tombeau, ont entamé depuis hier une grève de la faim. Le reste a choisi des proches qui pourraient les héberger tandis que ceux de Bambous sont rentrés chez eux, dans des maisons qui fuient… Mais comment expliquer ces actions musclées des autorités après des mois d’inertie ? Pourquoi ne pas avoir trouvé des solutions pendant tout ce temps ?
Il fallait récupérer les centres qui n’étaient plus opérationnels, explique-t-on du côté du ministère de l’Égalité du genre. «Il nous a fallu nous montrer un peu plus sévères», lâche un préposé de ce ministère. D’autant que les autorités ont été alertées du fait que les enfants ont assisté à plusieurs reprises à des scènes intimes entre adultes.
Toutefois, aucun cas de maltraitance n’a été décelé. «Les parents prennent soin de leurs enfants mais les conditions de vie ne sont pas adaptées dans ces centres. Nous avons été obligés de sévir et de fermer les shelters.» Ainsi, en fin de semaine, ces centres devraient reprendre leurs activités normalement.
Cependant, l’espoir est permis pour certains sinistrés. Au niveau de la National Housing Development Co. Ltd (NHDC) ou encore de la National Empowerment Foundation (NEF), une solution a été trouvée pour six familles de Baie-du-Tombeau et de Tranquebar. «Quatre familles de Baie-du-Tombeau et une de Tranquebar obtiendront leurs clés d’ici ce jeudi», confie le directeur de la NHDC, Gilles L’entêté.
Pourquoi tout ce temps ? Gilles L’entêté explique qu’en fait ce sont les procédures qui ont pris du temps. Mais, précise-t-il, ce n’est ni le mouvement de grève ni le fait que ces sinistrés se retrouvent à la rue qui a accéléré les procédures. «Ces gens avaient déjà entamé leurs démarches depuis un moment. Il faut savoir que, ces dernières années, la demande a été plus importante que l’offre.»
À présent, des maisons sont prêtes à Quatre-Cocos. «Nous avons plus de 20 000 demandes et quand d’autres maisons seront complétées à Notre-Dame ou encore à Montagne-Longue, les personnes enregistrées seront alors appelées pour obtenir leurs clés.» Quant aux réfugiés des centres de Vallijee, de Beau-Séjour et de Bambous, ils n’ont pas fait de demandes.
Autre happy ending : Josette Pasnin sera bientôt propriétaire d’une maison à Baie-du- Tombeau. Une maison en dur, au coût de Rs 900 000, et la famille ne devrait payer que 25 %, par tranches si elle le souhaite. La NEF indique que la construction débutera dès demain. «Il a fallu attendre tous les documents avant de lancer la construction de la maison», confie le responsable de communication de la NEF, Clifford Vellien.
«Mon pire cadeau d’anniversaire»
<p style="text-align: justify;"><em> «C’est un jour qui sera gravé dans ma mémoire»</em>, confie en larmes Marie Anne Joyce Pasnin. Cette dernière, mère de quatre enfants, a fêté hier son anniversaire. Et comme cadeau, elle a été évacuée du centre de St-Malo, là où elle habitait depuis ces derniers mois. <em>«Je n’aurais jamais pensé que j’allais vivre cet anniversaire de cette manière.»</em> Aujourd’hui, elle se retrouve au Jardin de la Compagnie avec les autres pensionnaires de St-Malo. <em>«Je me sens triste et dévastée. Je me demande si ce gouvernement n’a pas de pitié pour les malheureux que nous sommes. Ils disent qu’ils sont à combattre la pauvreté, mais ce n’est pas ce que nous voyons. Par ce temps pluvieux, nous sommes à la rue et nos effets personnels sont trempés.»</em> Elle explique qu’elle a fini par confier ses enfants à son frère. <em>«Sa maison est petite, mais là-bas ils ne seront pas inquiétés par cette épreuve que nous traversons.»</em></p>
Huit sinistrés élisent domicile au jardin de la compagnie
À 70 ans, Douglas Baya entame, à partir de ce mercredi 18 juillet, son sixième jour de grève au jardin de la Compagnie. Ce sinistré du centre communautaire de St-Malo ne compte pas baisser les bras bien que l’autre gréviste, Rajespedee Candasamy, ait été évacuée par le SAMU hier. Douglas Baya est accompagné de huit autres sinistrés du même centre. Ces derniers n’ont pas entamé de grève de la faim. «Nou pé res isi parski nou péna plas pou alé», confie Fanny Pasnin, mère de deux enfants en bas âge, qui sont entre-temps hébergés par des proches. Les huit personnes comptent camper au jardin en attendant qu’une solution soit trouvée.
Rajespedee Candasamy ne compte pas, de son côté, abandonner le combat. En grève depuis cinq jours, elle a demandé qu’une ambulance la prenne en charge. En larmes, elle confie qu’elle doit arrêter la grève. «J’espère qu’à ma sortie de l’hôpital, j’aurais les clés de ma nouvelle maison, sinon je vais devoir revenir ici et c’est très dur.» D’autant que la nuit de lundi a été rude. «Il a plu et mon matelas a été trempé. Ne pouvant m’asseoir, j’ai dû me recoucher sur ce matelas.»
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