Publicité
Biodiversité: l’observation, oui mais avec prudence
Par
Partager cet article
Biodiversité: l’observation, oui mais avec prudence
L’organisation non gouvernementale Mauritius Marine Conservation Society (MMCS) observe les cétacés autours de l’ile, notamment les dauphins qui font partie de l’attrait touristique à l’ouest du pays.
«Nous faisons de l’observation de l’espèce. Cela permet de faire le point sur les espèces et leur évolution dans les eaux autour de Maurice, notamment des dauphins qui sont pratiquement sédentaires autour de Maurice», explique Shakti Teker, consultant à la MMCS.
Depuis 1979, Maurice fait partie du Sanctuaire baleinier de l’océan Indien, établi par la Commission baleinière internationale, une initiative des Seychelles. Cependant, une autre problématique est devenue importante au cours des dernières décennies. La pollution des océans et l’impact du tourisme, et Maurice n’y est pas épargnée. C’est pour cela que les activités sont soumises à des réglementations.
«Désormais il y a plusieurs skippers qui vont faire du dolphin watching. Il faut cependant rester dans les cadres légaux», explique Shakti Teker. «L’observation de dauphins n’est pas interdite autour de Maurice. Leur présences offre une chance de beau spectacle pour les touristes et Mauriciens mais à condition que les règles soient respectées.»
Ces règles ont été mises en place pour protéger aussi bien les animaux que les observateurs. Elles avaient été adoptées par la Tourism Authority en 2012. Les opérateurs doivent informer et sensibiliser leurs passagers sur la biologie et le comportement des dauphins, mais aussi sur les restrictions quant à l’approche et la nage avec les animaux.
Par exemple, la zone d’approche démarre à partir de 150 mètres de la zone d’observation. Cette dernière, quant à elle, est fixée à 50 mètres. Aucune embarcation ne peut être plus proche. Les intéressés doivent descendre dans l’eau doucement à l’aide d’une échelle, et la mise à l’eau doit comprendre deux personnes au maximum à la fois, accompagnées d’un membre d’équipage.
Parmi les mammifères qui sont souvent au large des côtes mauriciennes se trouvent plusieurs espèces de dauphins. Les individus de l’espèce la plus communément observée dans les eaux mauriciennes sont des dauphins à long bec (Stenella longirostris). Ces derniers sont observables en grands groupes pouvant comporter une quinzaine à plus d’une centaine d’individus. L’autre espèce commune est le grand dauphin de l’Indo-pacifique (Tursiops aduncus), qui vit en de plus petits groupes de cinq à dix individus. Les baies de Tamarin et de Rivière-Noire sont des aires de repos, de reproduction et de socialisation des dauphins, d’où les réglementations très précises.
Mais les baleines font aussi partie de ce système. Même si elles sont plus difficiles à voir que les dauphins car elles se tiennent plus au large, certaines vont aussi tenter leur chance. Durant les mois d’hiver dans l’océan Indien, plus précisément entre juin et octobre, c’est le moment où des cétacés migratoires sont présents. Certains d’entre eux s’approchent même des côtes mauriciennes. Les baleines à bosse (Megaptera novaeangliae) en font partie.
«Les baleines à bosse sont présentes dans l’océan Indien à cette période pour se reproduire, mettre bas et faire grandir les baleineaux», explique Nina Dubois, aussi de la MMCS. «Il faut être prudent durant l’observation pour plusieurs raisons. Stressé, un petit peut être séparé de sa mère et mourir de faim par exemple. Aussi pendant tous les mois qu’elles passent dans l’océan Indien, les baleines à bosse sont à jeun et les stresser peut affecter leur santé.»
D’autres espèces sont, elles, plus sédentaires dans l’océan Indien. C’est le cas des cachalots (Physeter macrocephalus). Les femelles sont souvent observables au large de Maurice avec leurs petits en été. Il est recommandé de ne pas les approcher pour éviter des comportements inattendus de ces grands mammifères, les mères étant très protectrices de leurs petits. L’observation des cétacés doit être faite avec prudence, les perturber pourrait avoir des effets négatifs. Les cétacés sont des voisins qu’il faut respecter.
Publicité
Les plus récents