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25 ans d’Infotech: faut-il s’attendre à un nouveau souffle ?
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25 ans d’Infotech: faut-il s’attendre à un nouveau souffle ?
Une question. Pour ses 25 ans, le Salon Infotech, qui s’ouvre officiellement ce mercredi 29 août, retrouvera-t-il ses lettres de noblesse ? Rien n’est moins sûr. D’autant qu’au fil des années, cet événement s’est graduellement transformé en «bazartech».
Pour l’édition 2018, dans une tentative de renverser cette tendance, le ministère de la Technologie, de la communication et de l’innovation (TCI), a tenté d’«innover». Notamment en lançant la seconde édition du StartUpWeekend. Et en proposant une initiation au codage avec l’Africa CodeWeek.
Est-ce que cela suffira pour redorer le blason d’Infotech ? Ces dernières années, le Salon a évolué. De 1990 – année où il a été lancé - à l’an 2000, en sus des exposants, le public pouvait profiter de causeries. Le succès était au rendez-vous ; Infotech était «the place to be» pour découvrir les nouvelles technologies.
Toutefois, le Salon s’est petit à petit transformé en «foire» où les visiteurs viennent faire de bonnes affaires. Tandis que les exposants en profitent pour mener des flash sales. Même les principales enseignes d’électroménager ont investi le centre Swami Vivekananda…
C’est ainsi que, peu à peu, Infotech s’est transformé en «bazartech». Pourquoi ? Entre autres, parce que la priorité du National Computer Board est de vendre les places d’exposition, à des sommes élevées. Étant sponsors du Salon, Mauritius Telecom et Maurisystem obtiennent les meilleures places.
«Depuis des années, le commerce a pris la place de l’innovation. Des magasins d’électroménager ont commencé à assister au Salon. C’est inacceptable !» lâche Tassarajen Pillay-Chedumbrum, l’ancien ministre de la Technologie, de l’information et de la communication (NdlR, depuis devenu ministère des TCI). Il est catégorique : Infotech n’est à présent que l’ombre de lui-même.
Aspect professionnel
«Le but premier du Salon est de montrer de nouveaux produits et services.» Lorsqu’il était ministre, souligne-t-il, il y avait un certain équilibre à respecter, même s’il fallait vendre des espaces d’exposition. «Infotech, c’est l’occasion de dévoiler les technologies innovantes. Lorsque j’étais ministre, il y avait des tablettes et aussi les téléphones dernier cri.» Tassarajen Pillay-Chedumbrum dit, notamment, se rappeler du lancement de l’iPhone à Maurice, «deux semaines après sa sortie mondiale».
La Mauritius Information Technology Industry Association (MITIA) fait le même constat. Selon le président Dev Sunnasy, Infotech doit représenter le secteur des TIC. Or, force est de constater qu’il y a certaines choses qui n’ont pas leur place dans le Salon, alors qu’il en manque d’autres, dit-il. «Même si les exposants sont ceux qui attirent les foules, il y a néanmoins des coins pour l’innovation et l’éducation.» Ce qui lui fait dire qu’«il manque un aspect professionnel au Salon».
C’est justement pour combler ce manque que la MITIA et Team Synthesis tiendront, les 26 et 27 septembre, un Salon des métiers du digital et de l’automatisation, baptisé Transformation 4.0. Objectif : présenter les métiers du futur, ainsi que ceux qui disparaîtront avec l’automatisation.
25 ans au service de la technologie
C’est un rendez-vous incontournable du secteur de la technologie à Maurice. Le Salon Infotech fête cette année ses 25 ans. L’occasion de revenir sur ses précédentes éditions. L’objectif demeure toujours de faire découvrir de nouvelles technologies au public.
- Le premier salon Infotech se tient au sir Harilal Vaghjee Hall du 19 au 23 novembre 1990. À l’occasion, le Premier ministre d’alors, sir Anerood Jugnauth, annonce l’abolition des droits de douane sur les modems et les câbles d’ordinateur. À l’époque, les ordinateurs ICL, Sun, Novell, Oracle et Intermec ont la cote. Les journaux publient les programmes pour intéresser le public.
- En 1995, après cinq ans d’absence, le Salon Infotech migre au Centre de conférences international, à Grand-Baie. Il dure deux jours seulement.
- En 1997, le salon bouge au Freeport de Mer-Rouge.
- En 1999, l’ADSL est introduit. Une nouveauté puisqu’avec le service Dial-Up qui existait déjà, l’on ne pouvait utiliser l’internet et le téléphone en même temps. Le SMS est aussi lancé et cela, gratuitement.
- En novembre 2000, les licences sont octroyées aux opérateurs pour offrir un service internet.
- En 2002, lancement du service Wanadoo.
- En 2004, le Multimedia Message Service fera son arrivée à Maurice. La même année, la 3G débarque.
- Il faudra attendre 2006 pour que Mauritius Telecom propose l’IPTV pour la première fois. Deux ans plus tard, Cellplus adopte Orange comme brand pour le mobile. À partir de cette année, le salon est organisé au Swami Vivekananda International Convention Centre.
- La fibre optique sera dévoilée en 2013. Cinq ans plus tard, celle-ci couvre toute l’île.
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