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Transfert de tombes: comment aider les morts à déménager…

28 octobre 2018, 17:57

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Transfert de tombes: comment aider les morts à déménager…

Les autorités envisageaient de troubler la paix de ceux qui reposent au cimetière St-Georges, à Richelieu, dans le sillage du Metro Express. Si le projet a été gelé, il se pourrait qu’il ressorte du frigo

Bouger les morts ? Voilà qui n’est pas chose aisée. Procédures légales, ordre du magistrat, documentation soutenue, affidavit de la famille, autorisation du ministère de la Santé et celui des Collectivités locales, ce sont là les étapes par lesquelles il faut passer avant d’aider les défunts à «déménager».

«Il y a toute une procédure légale à respecter. Ce, même s’il n’y a pas de loi spécifique en ce qui concerne le transfert des tombes», indique Me Rama Valayden, sur un ton très terre à terre.

Selon le docteur Satish Boolell, médecin légiste et donc habitués à côtoyer les défunts, la première chose à faire lorsqu’on va transférer une tombe, c’est de savoir où exactement elle se situe. «Il faut des preuves soutenues prouvant qu’il s’agit bien du corps en question, une tombe pouvant en contenir plusieurs. Ensuite, c’est au magistrat de définir les coordonnés, c’est lui aussi qui détermine qui sera présent au moment où l’opération aura lieu.»

Au cimetière, l’exhumation se fait manuellement, à l’aide de pelles et de pioches. «Lorsqu’on s’approche du cercueil, le fossoyeur gratte la terre qui se trouve au-dessus avec une truelle ou même avec les mains», poursuit le Dr Boolell. Cela, afin d’essayer de ne pas abîmer le cercueil ou, en l’absence de celui-ci, le corps du défunt. «Je me souviens de ce high profile case où on a abîmé le cercueil et le corps en est tombé, sous les yeux horrifiés des membres de la famille.»

Autre présence très importante lors d’un tel procédé : celle d’un préposé au ministère de la Santé. Il doit s’assurer que les règles sanitaires sont respectées pour éviter tout risque d’infection. «Lorsqu’on va ‘fouiller’ dans une tombe, on ne sait pas ce qu’on va y trouver. Le département sanitaire se charge de désinfecter les lieux et le cercueil, s’il y en a. Le fossoyeur doit porter des gants, prendre certaines précautions.»

Des précautions sur lesquelles il faut davantage mettre l’accent quand les défunts ont été enterrés récemment, renchérit le Dr Nand Pyndiah, virologue. «Quand le corps se décompose, il relâche certaines enzymes qui tuent virus et bactéries. Mais certaines de ces bactéries sont plus résistantes, comme le tétanos ou encore la tuberculose. Lorsqu’il ne reste que des os dans la tombe, il y a bien moins de risques d’infection, mais il faut tout de même faire attention

En ce qui concerne les très vieilles tombes, surtout dans des cimetières «de fortune», utilisés comme fosses communes pour enterrer ceux qui ont succombé à une épidémie ou à quelque maladie infectieuse, les risques sont plus élevés.

De quoi rappeler le film Tomb Raider, où une terrible maladie se «cache» à l’intérieur d’un cercueil…