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Il y a 23 ans: l’inclusion des langues orientales au CPE divise le pays

12 novembre 2018, 15:41

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Il y a 23 ans: l’inclusion des langues orientales au CPE divise le pays

Le 12 novembre 1995

Il y a une tension sociale dans le pays, en cette in d’année 1995. Des parents d’élèves du cycle primaire sont regroupés en deux camps. D’un côté, il y a ceux qui réclament que la performance des élèves en langues orientales soit prise en compte pour le ranking (classement) donnant accès aux meilleurs collèges. De l’autre, il y a ceux qui s’y opposent. 

Le pays s’est retrouvé dans cette situation parce que le gouvernement n’avait pas mis en œuvre simultanément, les recommandations de deux comites parlementaires. En effet, en 1993 deux comités parlementaires s’étaient penchés sur des questions relatives aux examens du Certificate of Primary Education. 

L’un des comité présidé par Jean-Claude de l’Estrac avait recommandé que les autorités catholiques auront droit de réserver 50% de places en Form I, à être attribuées selon des critères propres à leurs institutions. L’autre comité présidé par Madun Dulloo avait proposée l’inclusion des langues orientales parmi les sujets comptant pour le ranking.

Les recommandations du comité de l’Estrac avaient été mises en œuvre. Les accords à cet effet avaient été passés avec les autorités gérant les écoles catholiques. Toutefois, les propositions de la  commission Dulloo rencontrèrent une farouche opposition de la part des parents d’élèves regroupés au sein Font commun pour la justice au CPE. Parmi les animateurs ce front : Jean-Yves Violette, Françoise Labelle, Mario Flore, Soondress Acheemootoo, et Andre Lee, entre autres. 

Le Font commun pour la justice au CPE a recours à la Cour suprême et au début de novembre, cette instance lui donne gain de cause. Elle déclare anticonstitutionnelle l’inclusion des langues orientales pour le besoin du classement aux examens du CPE. 

On assiste alors à la création d’un autre front  : le Movement for the inclusion of oriental languages in CPE ranking. Présidé par Kemlall Rampersad, il est animé par Suttyhudeo Tengur assisté de Chandramonee Ramdonnee. Ce mouvement veut faire appel du jugement de la Cour suprême.

Le gouvernement dirigé par Sir Anerood Jugnauth envisage de présenter un amendement constitutionnel avec effet rétroactif pour rendre caduc le dit jugement. C’est dans ce contexte que Le 12 novembre 1995, Jean-Yves Violette, le président du Front commun pour la justice au CPE  lors d’un meeting au à Beau-Bassin. met en garde gouvernement et opposition contre le vote d’un amendement constitutionnel visant à annuler la jugement de la cour suprême. 

De son côte le Movement for the inclusion of oriental languages in CPE ranking annonce  un rassemblement pour le dimanche suivant au Stade de Bellevue. 

L’amendement constitutionnel présenté à l’Assemblée nationale est rejeté. Dans la foulée, le parlement est dissout ouvrant la voie aux élections de décembre 1995. Suttyhudeo Tengur, lui, fait appel au Privy Council. Il obtient gain de cause, car le jugement de la cour suprême est renversé.