Publicité

Érosion à Flic-en-Flac: des chercheurs mauriciens et australiens au front

18 novembre 2018, 15:53

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Érosion à Flic-en-Flac:  des chercheurs mauriciens et australiens au front

Cela fait des années que la plage de Flic-en-Flac subit inéluctablement les effets conjugués de l’érosion, de la pollution et du développement. Allant de l’érosion au blanchissement, en passant par la prolifération d’espèces invasives ou encore la pollution, Flic-en-Flac subit une lourde pression.

Ce qui n’arrange rien, c’est l’absence de données sur le long terme. Celles-ci auraient dû être concentrées sur une région spécifique. D’où l’incapacité de mettre en place des stratégies taillées sur mesure.

De g. à dr., David Anderson, Natacha Morris du haut-commissariat australien, Sid Nair  de la Tertiary Education Commission, Dr Andrew Pomeroy et Nazeem Nazurally.

Pour pallier ce problème, l’université de Maurice (UoM) et l’University of Western Australia, de concert avec le groupe Sun Resorts, ont démarré un projet de surveillance de données sur la côte à Flic-en-Flac. Ce projet de recherche est financé par la Tertiary Education Commission. Le lancement officiel du partenariat entre l’UoM et l’université australienne s’est tenu mercredi 14 novembre, à l’hôtel La Pirogue.

Au cours des trois prochaines années, différentes données seront recueillies par deux équipes de scientifiques et graduellement des rapports seront rédigés. «Le projet tient en deux parties. D’un point de vue océanographique, il y a d’abord les effets mécaniques des vagues sur la côte et le biologique, d’autre part. Nous allons mettre dans l’eau, des eaux profondes à la plage, une série d’instruments, qui surveilleront des données spécifiques», explique le Dr Andrew Pomeroy, de l’institut Océanie de l’Universtiy of Western Australia.

«Nous avons plusieurs collectes de données prévues avec différents instruments, au cours des trois années à venir. L’an prochain par exemple, nous viendrons avec d’autres instruments pour une étude plus large et plus détaillée. Nous ne pourrons pas le faire de façon constante car ces instruments sont onéreux et il faut toujours les maintenir en parfait état de fonctionnement», indique-t-il.

Cette étude comprendra plusieurs volets. Les chercheurs australiens s’attaqueront, premièrement, aux phénomènes mécaniques dans la région de Flic-en-Flac. Cela comprendra l’étude de différents systèmes de vagues, de courants marins et de sedimentations, entre autres, dans la région.

«Nous avons beaucoup de données que nous allons longuement étudier durant les prochaines années. Nous cherchons à étudier les mouvements mécaniques des vagues des deux côtés du récif, comment ils affectent les sédiments, qui constituent la plage et comment les courants dans le lagon et en dehors du lagon affectent la plage et ses alentours», ajoute le Dr Andrew Pomeroy. «Cela nous permettra de recouper ces informations avec les connaissances les plus récentes sur la façon dont les vagues agissent à l’intérieur des lagons. C’est important car cela nous permet de comprendre comment les sédiments réagissent et comment cette réaction affecte la plage», dit-il.

Ce travail portera aussi sur un point écologique et des biotopes (tous les animaux et plantes vivant dans un même système et qui sont interconnectés) du récif corallien de Flic-en-Flac. L’étude du récif corallien sera réalisée par les partenaires mauriciens. Les développements successifs et la fréquentation assidue de cette plage de la côte ouest ont grandement affecté la biodiversité de l’île.

«Nous recevrons des données à long terme. C’est cela la véritable importance directe de ce travail. Cela va nous permettre de faire des analyses sur l’état de la biodiversité, l’état des coraux, des stocks de poissons», explique Nazeem Nazurally, chercheur et chargé de cours de l’UoM. «Et surtout sur la composition chimique de l’eau, sur le niveau des polluants et la qualité de l’eau, et qu’est-ce qui affecte la santé des récifs coralliens.»

Le secteur privé, à savoir le groupe Sun Resorts, est aussi impliqué dans cette étude. Le Chief Executive Officer, David Anderson, a rappelé que «cela fait dix ans que Sun Resorts travaille avec l’UoM dans l’optique d’être durable. Pour ce présent projet, nous allons fournir des moyens logistiques pour les aider dans leurs recherches. Et ceci est important car c’est de la motivation pour faire de l’éco-tourisme et transmettre ce savoir à nos clients». Il a ajouté que «nos clients sont très sensibles au sujet de la protection de la mer et du lagon».