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Pêche illégale: des braconniers passent à travers les mailles
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Pêche illégale: des braconniers passent à travers les mailles
Des pêcheurs s’adonnent à la pêche illégale dans le lagon et passent à travers le filet de la justice. En dépit du fait que la saison de la pêche à la senne ait pris fin le mois dernier, des garde-pêche craignent un pilage du lagon en raison des failles notées dans la Fisheries and Marine Resources Act. Ils ont même envoyé une lettre aux cadres du ministère de la Pêche pour attirer leur attention. Du côté de ce ministère, on a nnonce des changements à la loi.
Les garde-pêche, dit-on, ont assez que leurs efforts tombent à l’eau. Depuis plus de deux ans, rappelle un garde-pêche à la retraite, la justice a relaxé plusieurs braconniers en raison de manquements dans la loi. À titre d’exemple, ses collègues avaient surpris un pêcheur qui pêchait avec 165 mètres de filets dans le lagon. En Cour, un garde-pêche avait même témoigné sous serment expliquant que l’accusé avait reconnu que le filet lui appartenait. Or, le magistrat a jugé que ce type de filet ne tombait pas dans la catégorie de «drift net» comme spécifié sous l’article 12 de la loi, alors que le pêcheur était poursuivi sous cet article.
Un autre cas pratiquement similaire : une autre équipe avait verbalisé trois pêcheurs à Calodyne, en possession d’un filet de pêche connu comme «pocket net». Pris en flagrant délit, l’un d’eux avait même déclaré : «Nou al tras enn lavi avek sa.» Encore une fois, la Cour a disculpé les suspects.
Selon le garde-pêche à la retraite, plusieurs cas devant la justice risquent d’être rayés prochainement. «Beaucoup de mes anciens collègues sont découragés. À l’heure où je vous parle, les braconniers peuvent toujours pêcher avec des filets s’ils connaissent les failles dans la loi. S’ils sont pris, un bon avocat pourrait facilement les tirer d’affaire», dit-il. Un fonctionnaire du ministère de la Pêche confirme les dires de l’ancien garde-pêche.
Il semblerait que Me Madun Dulloo connaisse ces failles, ayant remporté quelques cas en Cour. «Il est interdit de pêcher avec des filets ou des sennes, mais j’avoue qu’il y a des manquements dans la loi. C’est souvent sur des points techniques que j’ai gagné les différents cas», avance-t-il.
Du côté du ministère de la Pêche, on affirme attendre le feu vert du State Law Office (SLO) pour apporter des changements. «Nous avons déjà préparé une ébauche pour corriger les failles dans la loi, comme avancé dans le jugement que vous mentionnez dans votre courriel (NdlR, celui du pêcheur qui avait pêché avec 165 mètres de filets dans le lagon). Le draft a déjà été envoyé au SLO», précise une source autorisée au ministère de la Pêche.
Elle ajoute que d’autres changements seront apportés au New Fisheries Bill, qui sera présenté au Parlement avant fin 2019. En attendant, rappelle notre source, tous les filets ou les sennes sont saisis par des garde-pêche quand ils sont utilisés lors d’actes illégaux.
Prises illegals : Lutchmeenaraidoo inquiet
<p><em>«La pêche illégale demeure le plus gros problème auquel nous faisons face.»</em> Tels sont les propos de Vishnu Lutchmeenaraidoo lors d’une conférence de presse conjointe avec l’Union européenne mercredi 14 novembre.</p>
<p>Des propos qui font sourciller puisque le ministère de la Pêche, dirigé par son collègue Prem Koonjoo, avait, dans une mise au point adressée à <em>l’express</em> en avril dernier, minimisé l’étendue de ce problème dans les eaux mauriciennes. Cette mise au point faisait suite à un article paru dans l’édition de <em>l’express</em> du 16 avril, qui affirmait que la situation est devenue «<em>de plus en plus inquiétante»</em>. Le ministère de Pêche avait alors rassuré les parties prenantes, en disant que plusieurs mesures ont été prises pour «éliminer» la pêche illégale.</p>
<p>Sauf que mercredi, le ministre des Affaires étrangères n’a pas caché le fait que le pays est <em>«inquiet»</em> à ce sujet. Idem pour la gestion de notre zone économique exclusive (ZEE), d’une superficie de 2,3 millions de km2. Pour Vishnu Lutchmeenaraidoo, il existe bel et bien des navires qui opèrent en toute illégalité dans notre ZEE. Raison pour laquelle un système d’enregistrement satellitaire sera opérationnel bientôt, en vue de traquer les vaisseaux dans la zone. Le ministre des Affaires étrangères explique que la difficulté est de pouvoir identifier le bateau illégal parmi tant d’autres.</p>
<p><em>L’express</em> a posé la question à nouveau à un officier du ministère de la Pêche. Est-ce que la situation s’est empirée depuis avril ? Non, selon notre interlocuteur. Il explique que la situation ne s’est pas aggravée et réitère le fait que <em>«toutes les mesures</em>» sont prises au niveau de Maurice pour contrer la pêche illégale. Mais il concède que d’autres pays sont également concernés. </p>
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Senne: seuls 15 permis octroyés
<p>Pour pêcher à la senne pendant la saison qui va du 1er mars au 30 septembre, il faut détenir une autorisation. Uniquement 15 permis sont toujours valides à travers toute l’île. Les pêcheurs qui utilisent une senne illégalement risquent une amende ne dépassant pas Rs 500 000.</p>
L’approvisionnement en thon assuré jusqu’à fin 2018
<p>L’industrie thonière, représentée par la <em>Mauritius Export Association</em>, peut respirer. Contrairement à 2017, l’approvisionnement en matières premières pour les usines de transformation du thon est assuré, du moins jusqu’à la fin de l’année. L’assurance a été donnée par Vishnu Lutchmeenaraidoo mercredi dernier.</p>
<p>Il rappelle que l’accord avec l’Union européenne (UE) permet à des thoniers de ce continent de pêcher dans nos eaux. Ils doivent, en contrepartie, donner au pays une certaine quantité de leur pêche, afin de répondre à la requête des usines mauriciennes. Marjaana Sall, ambassadrice de l’UE à Maurice, a rassuré que les flottes de bateaux de pêche devront respecter cet accord, faute de quoi des sanctions seront prises.</p>
Le contrôle électronique des prises tarde
<p>L’<em>Electronic Catch Reporting System </em>prend du retard. Le coût du projet de contrôle des prises de pêche, dans nos eaux territoriales, est plus cher que prévu. D’où un nouvel d’appel d’offres lancé par le ministère le mois dernier.</p>
<p>Ce système est utilisé dans divers pays, où les bateaux de pêche envoient des données sur leurs prises au gouvernement du territoire où ils opèrent. Dans sa réponse, après une question parlementaire du député Patrice Armance le 30 octobre, le ministre de la Pêche, Prem Koonjoo, a expliqué qu’un appel d’offres restreint avait été lancé à trois sociétés, en janvier dernier. Cependant, il n’y a que la société internationale Collecte Localisation Satellites qui a répondu favorablement à l’appel.</p>
<p>Un <em>Bid Evaluation Committee </em>est même arrivé à la conclusion que le soumissionnaire répondait aux critères techniques. Cependant, son offre s’élevait à Rs 11 millions tandis que le ministère avait un budget de Rs 8 millions. Pour le nouvel exercice d’appel d’offres, le ministère a eu une somme additionnelle de Rs 3,5 millions pour ce projet.</p>
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