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Accidents en 2018: autopsie d’un bilan moins lourd que prévu

6 janvier 2019, 21:30

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Accidents en 2018: autopsie d’un bilan moins lourd que prévu

On s’attendait à un macabre record en 2018. Mais, au cours des derniers mois de l’année, on a noté un «ralentissement» en ce qu’il s’agit du nombre de morts sur nos routes. Pourquoi ? Comment ? Décryptage.

Est-ce les nouvelles mesures dissuasives de la Road Trafic Act qui ont freiné les accidents de la route ? Ou une prise de conscience des Mauriciens ? Toujours est-il que les chiffres démontrent qu’en 2018, il y a eu 11 morts de moins qu’en 2017. Comment expliquer cela ?

Selon les usagers de la route, les lois sévères ont eu raisons des mauvaises habitudes de certains. «Par exemple en allant à une fête, personne ne veut prendre le volant s’il consomme de l’alcool», explique Andy, la vingtaine. D’ajouter que si ses amis et lui décident de «met enn ti nisa», ils préfèrent réunir un peu d’argent pour le taxi.

De plus, ce qui les décourage à prendre le volant en état d’ébriété est le fait qu’ils risquent de passer la nuit en cellule de dégrisement. Et que leur permis risque d’être suspendu. «Bel problem si permi sispann. Anplis, nou pou fer fami gagn traka. Plito evit rod lamerdman.»

Pour ce qui est de la police, on souligne que c’est la présence accrue du nombre d’hommes en uniforme bleu, déployés depuis quelques mois dans des endroits stratégiques, qui a contribué à ce ralentissement en ce qui concerne les accidents fatals.

Ainsi, le 1er janvier, la police a effectué des contrôles sur quelque 3 773 véhicules et 260 automobilistes ont été pris en contravention. Pour le 31 décembre, le nombre de véhicules contrôlés était de 4 652 pour 350 contraventions.

En chiffres

Les chiffres démontrent donc que l’année 2018 a été moins meurtrière sur nos routes comparativement à 2017. Alors que l’on notait 141 morts pour l’année 2018, il y a en a eu 152 en 2017. Toutefois, rien que pour les sept premiers mois de l’année dernière, on dénombrait 99 morts, contre 69 morts en 2017. Pour 2019, à hier matin, la route avait fait deux nouvelles victimes. Pour la même période, en 2018, on comptait déjà trois morts au 4 janvier.

Prudence

Quoi qu’il en soit, la prudence reste de mise. Car, 141 morts, c’est toujours trop affirment les autorités. Que ce soit du côté des forces de l’ordre ou des usagers de la route, on estime qu’il faut qu’il y ait plus de formation et de sensibilisation, surtout pour les jeunes. Car, selon, Statistics Mauritius, la tranche d’âge la plus concernée par les accidents de la route, varie entre 20 à 50 ans.

D’ailleurs, les associations se mobilisent pour freiner cette tendance. À l’instar des amis de Hans Yonel L’Espérance. Ce dernier est mort l’année dernière dans un accident de la route survenu à hauteur du bypass de Goodlands. Depuis, son père se bat pour que d’autres ne connaissent pas la même douleur que lui et sa famille.

Le président de l’ONG Prévention routière avant tout, Alain Jeannot est d’avis qu’il faut mettre davantage l’accent sur la sensibilisation des citoyens. L’éducation civique est primordiale pour conduire à un comportement plus responsable des Mauriciens sur les routes.

Mesures dissuasives

La Road Traffic Act a été amendée et inclut 204 délits. Ces amendements visaient à revoir le montant des amendes pour les délits routiers, dont l’excès de vitesse. Ceux qui ne détiennent pas de permis de conduire ou ceux dont le permis a été suspendu par exemple, devront payer une amende de Rs 50 000 à Rs 100 000 s’ils prennent le volant. Le taux d’alcoolémie dans le sang, le souffle et l’urine a aussi été revu. Si avant, un contrevenant avait le choix entre demander un Fixed Penalty Notice (FPN) et se présenter en cour, maintenant il a automatiquement droit à un FPN.