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Logements sociaux dans l’Ouest: échecs et réussites

11 janvier 2019, 21:15

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Logements sociaux dans l’Ouest: échecs et réussites

La question du logement dans la région Ouest constitue un épineux problème à la peau dure. Un nouveau complexe de la National Housing Development Company (NHDC) est sur les rails au village de Gros-Cailloux. Les travaux ont bien avancé et des maisons sortent déjà de terre.

C’est le second projet à cet endroit où d’autres maisons de la NHDC existent déjà depuis presque une décennie. 135 nouvelles, selon le panneau informatif, sont en construction, ce qui ne devrait pas tarder à pallier le manque de logements sociaux.

Pour le moment, ce n’est pas encore sûr si des familles ont déjà bénéficié d’une proposition de logement dans cette région. Le ministre de tutelle, Mahen Jhugroo, confirme que «ce projet fait partie de ce que le gouvernement veut faire pour résoudre le problème de logement. C’est un projet sur la durée qui trouve des solutions concrètes».

135 maisons verront le jour à Gros-Cailloux.

Ces 135 maisons seront construites dans une région favorable pour les futurs habitants, se situant à quelques centaines de mètres de la route principale qui conduit vers Port-Louis ou vers la région de Bambous.

Bon et mauvais exemples

Mais tous les projets sociaux et de maisons dans la région sous le conseil de district de Rivière-Noire n’ont pas tous connu le même succès. Certains, comme le village qui s’appelle aujourd’hui le Pont du Tamarinier, constituent de bons exemples de ce qui est possible. Ce petit village est situé – cela fait 12 ans cette année – là où se trouvaient les squatteurs de Camp La Colle. Ces mêmes familles sont aujourd’hui propriétaires de leurs maisons.

«C’est un long projet de travail avec un partenariat entre le public et le privé et les habitants. Les 42 familles qui vivaient à Camp La Colle à l’époque sont devenues propriétaires de leurs maisons depuis 2006», explique Anièle Ducray, de l’association le Pont du Tamarinier, qui fait le suivit social des habitants.

«Mais ce n’est pas simplement qu’un projet de relogement, c’est aussi un projet d’intégration sociale. Il comprend un espace pour l’entrepreneuriat, une tabagie et un espace commun pour les villageois.»

L’association fait un suivi avec les habitants de façon à ce qu’ils soient aussi en règle pour le paiement de leur habitation. À Carré d’As aussi le travail pour le relogement est en cours.

Mais d’autres endroits ne s’en sont pas aussi bien sortis. Comme c’est le cas à La Valette, à Bambous. Ce projet voit le jour au début des années 2000. La National Empowerment Foundation (NEF), alors indépendante de la tutelle du ministère, avait lancé ce programme.

«La Valette n’était pas simplement un projet de relogement, c’était la création d’un village intégré avec un accompagnement social des habitants», explique Jean Claude de l’Estrac, qui présidait alors la NEF.

Politisation

«Mais nous avons vite rencontré plusieurs problèmes ; par exemple, les habitants de Bambous étaient remontés contre l’idée que des enfants de squatteurs se retrouvent à l’école primaire de Bambous. Il a fallu aussi trouver des moyens, en l’occurrence une psychologue, pour que les habitants et les nouveaux locataires puissent arriver à résoudre leurs problèmes.»

C’est «la politisation du projet social qui a fait échouer le projet de La Valette», au dire de Jean Claude de l’Estrac. «On passe alors dans l’assistanat et non plus dans l’intégration».

La Valette ne jouit malheureusement pas d’une très bonne réputation. Le moyen le plus simple pour y accéder c’est par la route avoisinant le supermarché du coin. C’est après pratiquement deux bons kilomètres que l’on trouve les maisons qui forment le village.

Les habitants n’ont cessé de répéter qu’ils se sentent exclus, éloignés de toutes les facilités. Résoudre les problèmes d’habitation est un long combat qui ne semble pas devoir aboutir sans un suivi social afin que les familles soient indépendantes.