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Agalega: l’eau au cœur des préoccupations
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Agalega: l’eau au cœur des préoccupations
Des Agaléens sont tombés malades à plusieurs reprises, avec, en toile de fond, des doutes sur la qualité de l’eau potable.
Le poids de 1 500 ouvriers sur la consommation d’une ressource limitée va se faire sentir. D’autant que des Agaléens déplorent que Port-Louis ne se soit jamais préoccupé de la qualité de l’eau sur l’île.
À une inquiétude en succède une autre. Si des habitants d’Agalega sont quelque peu rassurés après que le gouvernement a fait taire les rumeurs d’une éventuelle éviction dans le cadre des travaux de construction du port et de la piste d’atterrissage, ils sont de plus en plus nombreux à s’inquiéter des répercussions de la présence indienne dans l’île. Notamment sur les ressources en eau déjà limitées.
Comment se passera la fourniture d’eau pour les centaines de travailleurs qui vont débarquer dans l’île dans les prochaines semaines ? À un mois du coup d’envoi des travaux de la firme indienne Afcons Infrastructure, le 12 février, des habitants réclament des éclaircissements auprès du ministère des Collectivités locales quant à l’approvisionnement en eau, surtout qu’il n’y a pas de réseau de distribution d’eau potable.
Si, à Port-Louis, l’on rassure quant à l’existence d’un système de traitement d’eau pour la consommation, les habitants affirment le contraire. La pluie recueillie par des gouttières est une source d’eau potable. Pour les autres usages, le liquide provient des puits.
«Négligés de la République»
De quoi exaspérer Laval Soopramanien, de l’association Les Amis d’Agalega. «Les habitants vivent dans des conditions vraiment déplorables. L’eau n’est pas traitée et il n’y a aucun suivi de la part des autorités pour savoir si elle est propre à la consommation», soutient-il. À plusieurs reprises, fait-il valoir, des habitants sont tombés malades, sans que l’on sache de quels maux ils souffraient exactement.
Du côté du gouvernement, cependant, l’on déclare distribuer du chlore aux habitants pour qu’ils traitent eux-mêmes l’eau de pluie. Pour Laval Soopramanien, ce n’est pas tout à fait vrai. «D’ailleurs, la plupart des habitants ne savent pas comment utiliser le chlore. Cela démontre encore une fois à quel point nous sommes des négligés de la République. Le gouvernement n’a même pas construit un réservoir sur l’île, malgré les multiples demandes depuis de nombreuses années.»
Ces habitants disent attendre la visite du Premier ministre, Pravind Jugnauth, pour aborder toutes ces questions. À Agalega, on déplore aussi que ce ne soit qu’après l’arrivée des Indiens dans l’île que le projet de dessalement de l’eau de mer revienne sur le tapis.
Si une centaine d’ouvriers se trouvent à Agalega depuis décembre, au fur et mesure que les travaux progresseront, ils passeront à 1 500. Pour accommoder tout ce monde, des logements temporaires sont en construction.
Ainsi, la partie indienne aurait déjà signé un accord avec des compagnies distributrices et des bateaux pour transporter des bouteilles d’eau potable chaque mois sur l’île. La consommation mensuelle pourrait approcher les 40 000 litres d’eau potable. D’ailleurs, une cargaison de bouteilles d’eau et de gaz ménager est arrivée à Agalega depuis mardi dernier, à bord du Baraccuda de la National Coast Guard.
Les premiers coups de pioche pour des travaux préliminaires ont déjà été donnés, avec l’aménagement d’une jetée artisanale au village La Fourche, sur l’île du Nord.
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