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Il y a 40 ans: des recteurs des collèges d'Etat dénoncent l'ingérence ministérielle
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Il y a 40 ans: des recteurs des collèges d'Etat dénoncent l'ingérence ministérielle
Le 21 janvier 1979
L'année 1979 a été marquée par de nombreuses crises sociales à Maurice. Dès le début du mois de janvier, c'est le ministre de l'Education, Kher Jagatsingh qui est sous pression.
En effet, les responsables des sept collèges d'Etat et celui de l'Industrial Trade Training Centre (ITTC) tiennent une conférence de presse quelques jours après la rentrée des classes. Ils menacent de faire une grève symbolique d'un jour durant la semaine suivante.
Les recteurs réclament une plus grande autonomie pour gérer les établissements dont ils ont la charge. Ils demandent aussi un meilleur traitement sur le plan salarial et ils dénoncent l'ingérence ministérielle dans la gestion des collèges d'Etat.
Le président de l'association des recteurs, Robert d'Unienville, le responsable du Collège Royal de Curepipe, choisit de porter à la connaissance du public un cas d'ingérence ministérielle. Il fait état d'une demande du ministère de l'Education pour qu'un élève de Form III, fréquentant l'établissement qu'il dirige, soit promu dans une classe supérieure sans avoir participé aux examens. Le collégien avait passé une partie de l'année précédente en Europe.
Le recteur refusant la promotion de l'élève, les parents s'en remettent au ministère qui ordonne au recteur d'admettre le collégien en Form IV. Robert d'Unienville est convoqué au ministère. Il est sommé, dit-il, par le ministre de se plier aux directives pour satisfaire les parents de l'élève. Il refuse et porte l'affaire devant la direction de son syndicat.
Dans un bel élan de solidarité, ses collègues décident de le soutenir et de faire grève si besoin pour que leur intégrité professionnelle soit respectée. Parmi ceux présents à la conférence de presse, on relève entre autres: Marcel Domingue recteur du Collège Royal de Port-Louis, Daniel Koenig, responsable du Collège Sookdeo Bissoondoyal de Rose-Belle, et Arlette Bazire, rectrice du Collège Maurice Curé à Vacoas.
Ce refus d'obéir au diktat du ministère et éviter un acte de favoritisme avait, à l'époque, marqué les esprits. Il en était de même en ce qui concerne la solidarité entre pédagogues.
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