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Le Blue Penny Museum rend hommage à Kaya

9 février 2019, 21:18

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Le Blue Penny Museum rend hommage à Kaya

Le 21 février, cela fera 20 ans que le chanteur Kaya nous a tragiquement quittés. Afin de rendre hommage au chanteur disparu, le Blue Penny Museum propose actuellement une exposition sur sa personne.

C’est 20 après son décès tragique en prison que Kaya, connu comme le père du seggae, fait son entrée au musée. L’exposition Kaya est visible actuellement, et ce, jusqu’au 30 mars au Blue Penny Museum au Caudan.

«Un musée est un lieu qui marque la culture d’un pays et rendre hommage est un droit. Si on parle toujours de quelqu’un 20 ans après sa mort, cela veut dire qu’il demeurera dans l’Histoire commune du pays. Je suis fier aujourd’hui de présenter cette exposition. Ce musée est un outil. Vingt années ont passé depuis le décès de Kaya et les choses n’ont pas vraiment bougé depuis, mais faire son entrée dans un musée est un symbole. Ce n’est pas être enfermé dans une toile d’araignée mais j’espère que le public considérera ce musée comme étant vivant», a fait ressortir le conservateur du musée, Emmanuel Richon lors du vernissage de cette exposition. L’événement s’est tenu jeudi dernier en présence de nombreux invités dont des musiciens, qui ont intimement connu Kaya, de même que l’ex-président de la République, Cassam Uteem, qui a joué un rôle important pendant les émeutes qui ont suivi le décès de Kaya. Toutefois, Véronique Topize, l’épouse de Kaya, n’était pas présente lors de ce vernissage. «Outre l’hommage à Kaya, le but de cette exposition est également de parler de la culture rastafari. À Maurice, cette culture est bien maltraitée et je pense qu’il est important de la présenter afin que le public revoie sa conception et réfléchisse par rapport à nos rapports à la nature, à la société et aux autres», a ajouté Emmanuel Richon.

L’affiche du concert au cours duquel Kaya a été arrêté.
Le passeport du chanteur disparu. 

De son côté, Percy Yip Tong, celui qui a fait connaître la musique de Kaya au monde, a souligné que pour lui, «cette exposition est presque surréaliste. Quand Kaya a débuté dans la musique, ils étaient nombreux à ne pas le respecter. La carrière de Kaya a duré dix ans mais la lutte a été longue pour le faire reconnaître. Si de son vivant, il avait eu la reconnaissance et le soutien de l’État, le seggae aurait été loin. Aujourd’hui, c’est un rêve qui se réalise. J’aurais seulement souhaité que cela se fasse de son vivant, mais les textes de Kaya restent intemporels. Ils sont toujours d’actualité»

Le gros de cette exposition repose sur une quarantaine de peintures de Caroline Mandron, de son nom d’artiste Karo. Outre Kaya, elle met en avant également ceux qui l’ont côtoyé, à l’instar de Berger Agathe et ceux qui se sont inspirés de sa musique. On y découvre également un tableau grand format de Stelio Brasse, réalisé à partir de matières naturelles dont différentes feuilles. Ces deux artistes ont eux-mêmes connu Kaya de son vivant. En nous désignant un tableau représentant une scène de vie des rastas, Karo explique que «je l’ai terminé le jour où Kaya est décédé. Kaya était un super ami. Nous avions une belle complicité artistique. Il me disait toujours que nos noms commençaient pareil. Aujourd’hui encore, il me faut écouter du reggae ou du seggae pendant que je peins».

Stellio Brasse, de son côté, se souvient de Kaya comme étant celui qui rendait souvent visite aux charbonniers de la Résidence La Cure. «Kaya était un ami et nous avons beaucoup partagé. Je lui avais dit que si la majorité des Mauriciens comprenaient ce que Bob Marley disait en créole, cela aurait été magnifique. Il m’avait alors annoncé qu’il allait proposer un nouveau style.»

Les premières cassettes de Kaya.

Si l’exposition comprend des effets du chanteur, ils sont rares. On y découvre une veste, une écharpe, une paire de chaussures et son passeport. Il y a une profusion de coupures de journaux tandis que les cassettes y figurent en bonne place, sous scellés.

Ci-dessus : des effets personnels de Kaya.

Les émeutes qui ont suivi le décès du chanteur sont mentionnées, mais l’expo ne s’y attarde pas. D’ailleurs, comme le dit si bien Emmanuel Richon, le but de cette exposition est de montrer l’image «positive» d’un artiste, qui a réussi dans la musique.