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Patrimoine: Maisons coloniales, elles touchent du bois
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Patrimoine: Maisons coloniales, elles touchent du bois
La maison a appartenu au grand-père d’Archimède et Armand Lecordier, Léon Pologne. Si les frères ne savent pas de quand date la maison à la rue Prince de Galles à Rose-Hill, ils indiquent que leur famille l’occupe depuis «environ 90 ans».
C’est Armand Lecordier qui y habite et qui l’entretient. «Par an, cela me coûte dans les Rs 60 000 à Rs 70 000», précise cet ex-employé de banque, comptable de profession. Il y a deux ans, il a remis à neuf le toit en bardeaux de teck. La facture: «environ Rs 300 000». Ce n’est pas terminé. Le prochain chantier sera de refaire la corniche, pièces de bois qui fait le tour de la façade d’entrée. Armand Lecordier estime que cela va coûter «entre Rs 50 000 et Rs 60 000». Il explique que «c’est la main-d’œuvre qui est chère».
Le Rosehillien de naissance nous donne des détails. Un ouvrier coûte «Rs 2 500 à Rs 3 000», par jour. En précisant, «Rs 2 500 c’est obligatoire, si le travail est un peu compliqué, là c’est Rs 3 000». Cet ouvrier, c’est à Port-Louis qu’il l’a trouvé, en passant devant une maison coloniale qui était en réparation. Armand Lecordier s’est alors renseigné auprès des propriétaires. Cela fait plus de quatre ans que cet ouvrier lui donne satisfaction. Dans le cas du «manœuvre» – un ouvrier ne travaille pas seul – la journée de travail varie de «Rs 1 200 à Rs 1 500. Je paie pour leur expertise».
C’est en hiver, vers juillet-août que l’on fait des réparations, dans la maison familiale des Lecordier, pour éviter la saison des pluies et des cyclones. Armand Lecordier confie qu’il a «plus peur des incendies que des cyclones». Pourquoi ces frères tiennent-ils à conserver cette maison en bois ? Armand Lecordier ne se voit pas dénaturer la maison familiale, dont il a la garde. Pour sa part, son frère Archimède dit avec franchise : «Cela n’a rien à voir avec le patrimoine. C’est pour l’esthétique. Nous sommes amoureux du bois.»
Neuf pièces, «too much» pour deux personnes
C’est en 1922 que le pharmacien Dunputh Luckheenarain achète la maison, à la rue Gladstone, pour son frère Mohabeer, qui est médecin. «La maison était déjà là à cette époque», explique le Dr Dheerun Luckheenarain, qui a grandi dans cette bâtisse aujourd’hui en mauvais état. Sa consultation est toujours à côté de la maison familiale, dans le cabinet que son père Mohabeer a occupé avant lui. Mohabeer Luckheenarain avait été élu aux législatives de 1948.
«À l’époque, la varangue était ouverte», signale le Dr Luckheenarain, car par la suite elle a été fermée avec une baie vitrée. Lui-même a vécu dans cette maison des années 1950 à 2007. L’année où il déménage pour Mahébourg. «J’ai eu beaucoup de difficultés à trouver des charpentiers surtout pour changer les bardeaux et le travail du bois. Même les matériaux sont durs à trouver.» Ce sont des questions d’ordre pratique qui le poussent à fermer la maison, en 2007. «Elle a neuf pièces. Nous sommes à deux, avec mon épouse, mes enfants sont à l’étranger. Ce n’est pas facile d’entretenir tout cela.» Dans son enfance, la famille employait quatre personnes pour astiquer la maison. «J’ai beaucoup de souvenirs dans cette maison. Chaque pièce a une histoire», confie-t-il, pour expliquer pourquoi il ne peut pas se résoudre à la faire disparaître.
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