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Mahébourg, Anse-la-Raie et ailleurs: ces arbres qu’on sacrifie
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Mahébourg, Anse-la-Raie et ailleurs: ces arbres qu’on sacrifie
Des arbres centenaires ont été abattus dans la cour d’une école primaire, à Mahébourg, pour des raisons inconnues pour le moment. Ces majestueuses plantes, en sus de procurer de l’ombre aux enfants, contribuaient également au cycle naturel de la vie. Qu’elles ont quittée il y a près de deux semaines.
Mahébourg n’est pas un cas isolé. À Anse-La-Raie, après le marquage de plusieurs filaos, ce sont trois flamboyants centenaires situés sur le chantier routier qui viennent d’être sacrifiés.
Le président des forces vives de l’endroit, Parsad Artnel, pense que l’abattage des flamboyants aurait pu être évité. Il cite l’exemple d’un baobab qui a pu être sauvé après que le responsable d’un projet a bougé sa construction à dix mètres de l’arbre.
Pour Parsad Artnel : «Trois flamboyants centenaires ont été abattus en l’espace de quelques minutes. J’ai été choqué du fait qu’ils ont osé le faire. On dit que si on en abat un, on en plante dix. Mais combien de temps cela prendra pour remplacer les arbres sacrifiés ?» Il ajoute que ces flamboyants étaient magnifiques à l’approche du Nouvel An et leur splendeur attirait des touristes.
«Ils font partie de notre patrimoine. Ces arbres nous apportent non seulement de l’oxygène mais préviennent aussi l’érosion, nous donnent de l’ombre et sont un abri pour les animaux. Différents arbres donnent différentes énergies», fait valoir Parsad Artnel.
Sécurité
Cependant, c’est un tout autre son de cloche du côté de la Road Development Authority (RDA). Son président, Claude Wong So, explique que la considération principale pour un tracé routier est la sécurité.
«Pour qu’il y ait des virages souples, les trois flamboyants n’ont pas pu être épargnés. La RDA prend la responsabilité de l’abattage de ces trois flamboyants et nous avons donné l’instruction de planter plus de trois autres flamboyants au même endroit», souligne Claude Wong So. Ajoutant par ailleurs «ce ne sont pas des arbres endémiques et ils ne prendront pas plus de cinqans pour fleurir».
D’autres travaux routiers et projets comme le métro ont coûté la vie à plusieurs arbres. Par exemple, à l’ex-promenade Roland Armand qui bordait la rue Vandermeersh, à Rose-Hill ; à la gare du Nord ; ou encore en bordure de l’autoroute au niveau du Caudan Waterfront.
Adi Teelock, de la Plateforme Maurice environne- ment, observe que «dans tous les cas d’abattage d’arbres, ce qu’il faut d’abord se demander, c’est est-ce que le projet qui implique cet abattage est vraiment nécessaire. S’il est jugé nécessaire après des examens approfondis, il faut le faire avec le minimum de dégâts à l’environnement, et en essayant d’améliorer les choses».
D’après elle, c’est là toute l’importance des études de faisabilité technique et économique, et d’impact environnemental et social transparentes conduites selon les règles. Concluant que «dans le cas du Metro Express, il n’y en a pas eu. Dans le cas de la route à Anse-la-Raie, l’Environment Impact Assessment ne fait, il me semble bien, aucune mention d’arbres».
Et quand il ne restera plus un seul arbre, on s’étonnera des inondations, de la hausse de la température et de la baisse au niveau de la qualité de l’air…
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