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Opérations délicates: «Si péna l’Inde, nou mor!»

24 mars 2019, 11:05

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Opérations délicates: «Si péna l’Inde, nou mor!»

 

Ces derniers jours ont été marqués par l’opération des siamoises, Cléa et Cléanne, à Bangalore. Même si l’une n’a pas survécu, nombreux sont les internautes à avoir salué le savoir-faire des médecins indiens. Par ailleurs, il ne se passe pas une semaine sans qu’on n’entende parler d’un Mauricien qui va se faire soigner dans la Grande péninsule ? Pourquoi ? Qu’ont-ils de plus que nous?

Trois mois. C’est le temps qu’il a fallu attendre pour la séparation des siamoises, Cléa et Cléanne. Mardi, l’opération a finalement eu lieu. Même si Cléa n’a pas survécu, les médecins indiens sont tout de même parvenus à sauver la petite Cléanne. Entamer une telle opération à Maurice ? Chose impensable pour l’heure.

Direction l’hôpital Narayana Hrudhayalaya, où les sœurs Papillon ont été opérées. La différence avec les services offerts dans nos hôpitaux à nous est frappante. Pas de médecins grincheux à l’horizon. Le personnel est aux petits soins avec les patients. Les infirmiers sont aux aguets, prêts à intervenir à n’importe quelle heure, ils prennent même la peine d’informer, de rassurer des proches inquiets. «Ils ne vous bousculent pas. Ils vous aident et vous orientent. Ils sont vraiment bien», estiment Filo et Stéphanie Apollon, des Mauriciens que nous avons rencontrés sur place.

Les Mauriciens ne sont pas les seuls à avoir recours aux services médicaux proposés par la Grande péninsule. En 2015, par exemple, le ministère indien du Tourisme comptabilisait 36 749 visas délivrés aux malades de nationalité africaine et à ceux qui les accompagnaient. Au total, la même année, toutes nationalités confondues, l’Inde a délivré 233 918 visas médicaux, contre 98 146 en 2013.

Comment expliquer cet engouement ? Pour les médecins indiens, c’est surtout le coût des traitements qui attire. «L’Inde offre le même service que plusieurs pays développés à des coûts réduits. Par exemple pour le traitement du cancer, cela peut revenir à quelque Rs 800 000 roupies indiennes (soit environ 400 000 roupies mauriciennes). Alors qu’aux États-Unis, par exemple, il faut peut-être compter le triple voire plus.»

Mais il n’y a pas que l’argent et le taux de change qui entrent en jeu. L’Inde est également un pays de référence en termes de technologie et d’expertise. Ainsi, à l’hôpital Narayana Hrudhayalaya, les appareils de point font pâlir d’envie. «Si péna l’Inde nou mor!», ironise une patiente, souffrant d’un cancer rare, qui se fait, elle aussi, traiter au sein de cet établissement payant.