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Aéroport: des enfants de 6 et 9 ans transportent de la drogue d’une valeur de Rs 3,4 M
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Aéroport: des enfants de 6 et 9 ans transportent de la drogue d’une valeur de Rs 3,4 M
Pas moins de 2 310 comprimés de Subutex, soit 33 paquets contenant chacun 70 comprimés, 178 cachets de Tramadol et 48 pilules d’Amoxicillin, le tout d’une valeur marchande de Rs 3,4 M, ont été saisis sur… deux enfants âgés de 6 et 9 ans. C’était à l’aéroport de Plaisance tôt dans la matinée d’hier, samedi 11 mai.
Les deux mineurs, originaires de Roche-Bois, voyageaient seuls abord du vol MK045, qui a atterri à 5 h 30, en provenance de Paris. Les plaquettes de Subutex étaient dissimulées dans des boîtes de jouets. Ils ont été découverts par des officiers de la Customs and Anti Narcotics Section de la MRA, qui scannaient les bagages des enfants. L’affaire a été référée à l’ADSU.
Selon des sources bien renseignées, le comportement qu’affichaient les petits a très vite interpellé les autorités, ils étaient agités et apeurés. Le service de douane a d’abord soupçonné qu’ils aient avalé des boulettes de drogue. Mais un examen détaillé de leurs bagages a révélé des «blistered tablets».
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Quant à la mère des enfants, elle était venue les récupérer avec le demi-frère des garçons. Ils ont été placés en détention policière. Ils ont comparu devant la Bail and Remand Court ce matin, dimanche 11 mai, où une charge provisoire de drug dealing ont été logée contre eux. Ils ont été reconduits en cellule.
La mère et le demi-frère des garçons affirment ne pas savoir d’où vient la marchandise découverte dans les bagages des enfants. Interrogés, ces derniers ont déclaré qu’ils ne savaient pas qui avait placé les jouets dans leurs sacs.
Les petits ont ensuite été placés sous la protection de la Child Development Unit (CDU). Selon des sources policières, ils y resteront jusqu’à ce que l’enquête soit bouclée. Il est désormais question de suivi psychologique afin qu’ils puissent surmonter ce traumatisme.
Depuis que la nouvelle est tombée, chez la famille, à Roche-Bois, c’est le choc et la consternation. Les proches peinent à comprendre ce qui se passe. Comment une mère et des enfants sans histoire, qui menaient une vie tout à fait normale et ordinaire, se sont-ils retrouvés mêlés à une telle affaire ?
Pour cette tante, qui habite la même cour que les petits, ces derniers ont été piégés, cela ne fait aucun doute. Sa nièce ainsi que ses fils sont victimes de complot. «Nou enn fami onet nou. Mo konn zot mama tré bien. Li trimé gramatin tanto dan so travay pou ki so bann zanfan gagn tou seki bizin. Nou bizin koné kouma inn ariv sa!» Elle s’emporte, craque, fond en larmes. La mère des enfants travaille, selon elle, dans un magasin, à Port-Louis. Elle est séparée de leur père depuis plusieurs années et avait récemment refait sa vie avec un autre homme. «Li ti ena so ti kopin, mé li osi li enn bon dimounn.»
D’autres proches sont unanimes. La mère n’aurait jamais permis à ses enfants de tomber dans un tel guet-apens. «Li pa la dan li, li pa ti pou fer enn zafer koumsa ek so bann zanfan», martèle-t-on de toute part.
Autre confession : le papa des petits, lui, tremperait dans des affaires de drogue depuis «longtemps». «Li, zot tou ti koné li ti pé fer sa bann zafer-la. Mem lapolis koné…» On tempère cependant, présomption d’innocence oblige. «Nou pa koné si li inpliké ou pa ladan selma, la.» Par ailleurs, c’est le papa qui devait aller récupérer les enfants hier matin, mais il ne l’a pas fait. Depuis que cette affaire a éclaté, il a disparu, s’est volatilisé, et ne répond plus aux appels.
Qu’étaient partis faire les deux petits en France ? Ils ont pris l’avion le 1er mai dernier pour Paris, pour aller passer des vacances chez une grand-mère. «Nou ti pe trouv sa inpé bizar, kouma in gagn kas pou pay zot biyé tousala», soulignent des proches. Mais la mère des petits avait expliqué que c’est la grand-mère qui s’en était chargée. «C’était louche parce que nous venons juste d’entamer un nouveau trimestre à l’école, mé nou pa finn kas latet plis ki sa…»
À hier, les proches cherchaient à joindre la mère désespérément. «Sa bann zanfan-la ki pou ariv zot aster ?» D’autant que la famille n’a pas beaucoup d’argent, ce sera difficile de prendre en charge les frais d’un avocat pour défendre la mère des petits. «Nou pa koné, mo gagn frison kan mo pans tousa», se lamente la tante de la mère.
L’Ombudsperson for Children, Rita Venkatasawmy, fait pour sa part valoir que c’est la première fois qu’on est témoin d’un tel cas à Maurice. «Je suis choquée, comment peut-on utiliser des enfants de la sorte ?» D’expliquer qu’il faudra maintenant bien encadrer les petits et ne surtout pas les stigmatiser. «Cette expérience doit être traumatisante pour eux. Les psychologues prendront l’affaire en main au plus vite.»
Qui s’occupera d’eux désormais ? C’est la CDU qui les prendra en charge dans un premier temps. «Elle va les encadrer jusqu’à ce que l’enquête soit bouclée. Il faudra décider de la marche à suivre par la suite.»
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