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Rupture du jeûne: Port-Louis s’éveille la nuit

19 mai 2019, 21:57

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Rupture du jeûne: Port-Louis s’éveille la nuit

Qui a dit que Port-Louis est une ville morte le soir ? Un petit tour sur place, en période de ramadan du moins, démontre le contraire.

Il est 19 heures. La rue Desforges commence à se remplir, les bruits des voitures sont de plus en plus fréquents. Au fur et à mesure que l’heure passe, les foules autour des marchands de nourriture grossissent. Les gens sont agglomérés autour des marchands de nourriture installés sur le trottoir. Les fumées émanant des grillades et autres «baz roti» s’élèvent, masquant par moments la lumière jaune des lampadaires.

Fardeen est installé sur le pont de Paris. Ce soir-là, il peut respirer un peu. Les chalands ne sont pas nombreux, et il peut travailler à l’aise. Il a même le temps de papoter avec ses clients. «Lafoul vini plis kan laprier fini», explique-t-il, en retournant méthodiquement les cuisses de poulet et saucisses sur sa plaque. «Mé dan ramadan, dimounn pa tro vini mem. Pa kav manz zafer lour kan karem.» Cependant, les week-ends, l’affaire tourne un peu mieux, donc il ne se plaint pas trop…

La situation est totalement différente pour Bilal qui, lui, est installé devant son stand de jus multicolores. Pastèque, citron, kiwi… tout est nature et fait maison. Hors de question d’utiliser des colorants et autres subterfuges. La faible lumière installée sous son chapiteau éclaire son sourire lorsqu’il parle de sa clientèle. Les clients affluent à son stand dès que la prière du soir est finie. C’est qu’après une journée de jeûne, un peu de fraîcheur n’est pas de trop….

 
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Il est 21 h 30. Reshad plie bagage. Il a déjà écoulé ses «degs» de briyani. Mais le septuagénaire se remémore le temps où il employait des gens et où il devait rester jusqu’à fort tard, tant la place ne désemplissait pas. Mais ce n’est plus le cas. «On ne baisse pas les bras car on a une famille à nourrir. Heureusement que je perçois aussi la pension de vieillesse…»

 

Sorbet «disel pima»

	<p style="text-align: justify;">Dans sa vitrine frigorifiée, Zeeshan Ramtoolah a des glaces parfum vanille, chocolat, cheesecake, yaourt&hellip; Rien d&rsquo;étonnant jusqu&rsquo;à ce qu&rsquo;il présente sa propre création : un sorbet à la goyave de Chine, servi avec le <em>&laquo;disel pima&raquo;.</em></p>

	<p style="text-align: justify;">Ses glaces, il les vend à la rue La Paix, à Port-Louis, depuis décembre. &laquo;<em>J&rsquo;ai eu des soucis entre-temps et j&rsquo;ai dû fermer un moment, mais là, nous sommes &ldquo;back in business&rdquo;&raquo;</em>, dit le jeune homme avec le sourire. Sur les problèmes, il ne souhaite pas s&rsquo;étendre. Il préfère se concentrer sur sa file de clients qui ne diminue pas. C&rsquo;est que le lieu n&rsquo;est pas grand et le débit est fort&hellip; L&rsquo;idée de créer cette glace est venue de manière fortuite. Comme tous les Mauriciens, Zeeshan Ramtoolah est parti à la cueillette de goyaves dès que la saison s&rsquo;est annoncée. Il a fallu peu de temps pour que l&rsquo;idée d&rsquo;en faire une glace lui germe dans l&rsquo;esprit. Il essaie et aime le produit. &laquo;<em>Puis, comme cela se fait chez nous, j&rsquo;ai rajouté le sel pimenté&hellip;&raquo; </em>Et cela a été la trouvaille. La recette ? Il ne la dévoile pas, mais laisse entendre que c&rsquo;est la même recette que celle utilisée pour tous les sorbets existants. Toutes les bonnes choses ont une fin et la glace à la goyave de Chine aussi. Zeeshan Ramtoolah a entamé son dernier batch, et il faudra attendre l&rsquo;année prochaine pour en avoir. &laquo;<em>Je travaille avec les fruits de saison. Mais on a la chance d&rsquo;être à Maurice. Bientôt, je vais faire des sorbets à la pastèque et au litchi.&raquo; </em>Pour ceux qui souhaitent quand même goûter au sorbet <em>&laquo;disel pima&raquo;</em> il y a toujours celui à l&rsquo;ananas&hellip;</p>
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