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Appel à manifestation d’intérêt: projet de tout-à-l’égout «pour le développement» d’Agalega
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Appel à manifestation d’intérêt: projet de tout-à-l’égout «pour le développement» d’Agalega
Un avis de presse de l’OIDC publié en août mentionne que l’objectif d’un système de tout-à-l’égout à Agalega est de la munir d’une solution à long terme pour l’élimination saine des Effluents domestiques de la présente population et «for the future development over the island…» Doit-on comprendre que l’île verra débarquer d’autres résidents ?
Huit mois depuis que les premiers ouvriers indiens se sont installés à Agalega. Ce, pour le besoin des travaux de construction d’une piste d’atterrissage, d’une jetée et autres bâtiments. Déjà, durant la première semaine d’août, les Indiens étaient au nombre de 700 dans l’archipel, aux côtés de quelque 250 locaux.
Alors que d’autres contingents de travailleurs indiens sont attendus à l’île du Nord au cours des prochains mois, ce n’est que début août que l’Outer Islands Development Corporation (OIDC) a lancé un appel à manifestation d’intérêt pour trouver un consultant pour un projet de tout-à-l’égout à Agalega. Un service qui n’existe pas pour l’heure.
Ce dernier ou la firme de consultants qui sera retenu (e) devra se pencher sur une étude de faisabilité, un design détaillé, la préparation des documents d’appel d’offres, une estimation du coût d’un tel projet ainsi que la supervision des travaux. Comme pour tout exercice primordial de relations publiques.
Cependant, une phrase dans l’avis de presse de l’OIDC en dit long sur l’avenir d’Agalega. On peut y lire que l’objectif d’un système de tout-à-l’égout dans cet archipel est de le munir d’une solution à long terme pour l’élimination saine des effluents domestiques de la présente population et «for the future development over the island…» après une évaluation de la présente situation et s’assurant que la solution proposée est durable pour l’archipel et pour l’écosystème marin.
Doit-on donc comprendre que le développement futur de l’île verra débarquer d’autres résidents ? En attendant d’y voir plus clair, on relève également que l’OIDC prend la peine de rappeler que le sol là-bas est sablonneux et très poreux. Et que la nappe phréatique se trouve entre 1 mètre et 3 mètres sous la surface du sol.
Pourtant, depuis le 4 février, dans un article intitulé «Population en hausse : une catastrophe écologique guette Agalega», l’express a attiré l’attention des autorités sur les inquiétudes des locaux et des Amis d’Agalega sur la problématique de gestion des déchets ménagers et autres, ainsi que celle des eaux usées avec la nouvelle configuration sur place.
Risque de contamination
Guy Henri, un habitant que nous avons joint au téléphone hier, réitère que la gestion des eaux usées doit être prise en compte rapidement. «Kan bann septik tank bann abitan ranpli, enn dimounn dévid zot, met dan drom mazout ou lésans ek al kit sa enn plas dan bwa kot drom-la pouri ek bann matierla rant dan disab.»
Les Agaléens utilisent l’eau des nappes phréatiques pour leurs besoins domestiques. Pour leur consommation, ils se servent de l’eau de pluie captée dans leur réservoir ou de l’eau embouteillée. Quant aux travailleurs indiens, ils ont une unité de dessalement pour leurs besoins ménagers alors que pour leur consommation, l’eau embouteillée arrive par conteneurs, jusqu’à quatre par mois.
Les habitants, ajoute notre interlocuteur, ont tiré la sonnette d’alarme et attiré l’attention de l’OIDC et des gouvernements successifs depuis 15 ans déjà au sujet des eaux usées qui finissent leur cours dans les nappes phréatiques.
En outre, au Parlement, en avril, Aadil Ameer Meea, député du Mouvement militant mauricien et d’Agalega (qui fait partie de la circonscription n°3, Port-Louis Maritime- Port-Louis Est) a fait ressortir qu’en l’absence de système de tout-à-l’égout, le risque de contamination des forages est bien réel et qu’il est urgent d’y trouver une solution.
La vice-Première ministre (VPM) et ministre des îles éparses, Fazila Jeewa- Daureeawoo, avait alors répliqué que pour le projet d’assainissement, la Wastewater Management Authority, compte lancer un appel à manifestation d’intérêt pour des services conseils en matière de gestion des déchets ménagers. Pour l’élimination des eaux usées, «in view of the ongoing projects and future developments, the sewage collection and disposal aspects had to be looked at in a holistic manner».
La VPM avait aussi indiqué que RITES, le consultant indien du projet de développement à Agalega (projet qui, pour rappel, est exempté des procédures de l’Environmental Impact Assessment), a préparé un plan de gestion environnemental.
Près de quatre mois se sont écoulés depuis. Ce n’est que maintenant que l’OIDC passe à l’exercice d’appel à manifestation d’intérêt pour le tout-à-l’égout.
Aadil Ameer Meea que nous avons sollicité, hier, s’insurge : «L’eau dont se servent les Agaléens provient des nappes phréatiques. Il y a un risque énorme de contamination, donc de maladies et des répercussions graves sur l’écologie. La situation est urgente car le nombre de travailleurs étrangers ne cesse de croître.» Pour le député d’Agalega, les autorités ont longtemps tergiversé et il est temps de passer à l’action rapidement.
Par ailleurs, ce dernier dit toujours attendre une réponse à la requête qu’il avait faite pour un déplacement à Agalega, afin de rencontrer ses mandants et en même temps écouter leurs doléances et leurs craintes, s’il y en a, par rapport au développement de l’archipel. «La lettre que j’ai envoyée au Prime Minister’s Office date de novembre 2015 et même pas de réponse.» Rappelons que les travaux de construction à Agalega dureront deux ans.
Quant à la date limite pour ceux intéressés à participer au projet de tout-à-l’égout, elle est le 2 septembre. Ce contrat sera financé par l’OIDC.
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