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Libération de pirates: Maurice se tourne vers les Nations unies
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Libération de pirates: Maurice se tourne vers les Nations unies
Il y a un peu plus de deux semaines, le Puntland voulait libérer des pirates somaliens avant terme. Ce qui va à l’encontre des accords passés avec le «Contact Group», présidé par Maurice. Lors d’un point de presse ce lundi 26 août, le ministre des Affaires étrangères a fait état des discussions qu’il avait eues avec des ambassadeurs basés à Maurice au sujet de la piraterie. Et jeudi, lors d’une autre conférence de presse, il avait dénoncé cet acte de libération. Les Nations unies ont déjà été sollicitées à cet effet.
À la fin du mois dernier, le Somaliland, État non-reconnu par la communauté internationale, a relâché 19 pirates somaliens avant terme. Ces derniers, qui étaient emprisonnés depuis 2013, purgeaient des peines variant entre 30 ans et 42 ans. Et il y a deux semaines, le Puntland, autre «self proclaimed state», voulait en faire de même. Cela, en violant les accords passés avec le Contact Group, dans lequel siègent plusieurs pays, et présidé jusqu’en janvier prochain par Maurice. Devant cette situation qui pose d’énormes risques pour la sécurité maritime de l’océan Indien, le gouvernement mauricien a décidé de réagir.
Lors d’une conférence de presse jeudi 22 août, le ministre des Affaires étrangères, Nando Bodha, a indiqué qu’une lettre officielle, dénonçant cet acte, a été envoyée au Secrétaire général des Nations unies (ONU). Il a expliqué que l’ambassadeur de Maurice auprès des Nations unies a évoqué le sujet avec l’assistant secrétaire général de l’instance et a fait comprendre qu’il s’agit là d’un dossier prioritaire. Jagdish Koonjul devrait bientôt arriver au pays et une réunion avec tous les partenaires devrait avoir lieu, avant qu’il ne remette le cap sur New York. Par ailleurs, il est également prévu que le dossier soit abordé en septembre avec le conseil de sécurité des Nations unies. Cela, lors de son Assemblée générale.
Risques pour la sécurité de la région
Pourquoi Maurice se retrouve-t-elle à l’avant-plan de cette bataille ? Selon Nando Bodha, la piraterie représente des risques énormes pour la sécurité de toute la région. S’agissant du démantèlement de la «mafia» et de «l’audit trail» dans le cas des pirates somaliens, les manœuvres ne sont pas facilement réalisables. Cependant, un énorme travail a été abattu en ce qui concerne l’arrestation, les poursuites contre et la condamnation des pirates.
Sollicité par l’express, Raj Mohabeer, chargé de mission au secrétariat général de la Commission de l’océan Indien, affirme que le Contact Group, créé à la demande de l’ONU et qui a siégé à 22 reprises depuis sa création en 2009, a mis sur pied plusieurs initiatives pour contrer la piraterie. Outre les patrouilles régulières dans l’océan Indien par des forces navales européennes, américaines et indé- pendantes, quatre pays ont accepté de juger les pirates après leur arrestation, soit Maurice, les Seychelles, le Kenya et la Tanzanie.
«Sur une base humanitaire surtout, les pirates sont envoyés dans leur pays natal après la condamnation. Mais ils ne peuvent être relâchés sans l’accord du pays où ils ont été jugés et condamnés. Nous avons pris connaissance de l’intention du Puntland d’accorder la liberté à d’autres pirates et nous nous sommes mobilisés contre», avance-t-il. D’ajouter que cet «État» est par la suite revenu sur sa décision.
Raj Mohabeer explique que l’océan Indien est une cible de choix par les pirates somaliens vu qu’il constitue une étape importante du transport maritime. «Le transport maritime y est privilégié, car passer par le canal de Suez coûte très cher. Les navires qui se dirigent vers l’Iran, l’Iraq ou encore l’Australie passent par l’océan Indien», dit-il. De poursuivre que la piraterie a sévèrement affecté plusieurs pays à son apogée, dans les années 2008. À l’instar des Seychelles.
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