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Plages publiques: ne pas se laisser mener en bateau

28 septembre 2019, 21:00

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Plages publiques: ne pas se laisser mener en bateau

«Baz kas poz.» Belle-Vue-Cugnet, l’îlot Matapan, dans le Nord. Mare-aux-Lubines dans l’Est, les pas géométriques Virginia, dans le Sud. Ces plages publiques ne sont pas toutes de sable blanc. Parfois vaseux, ces espaces ouverts à tous sont peu connus en dehors des habitants des environs. Mardi, à l’Assemblée nationale, une question du député Patrice Armance a attiré l’attention sur l’une de ces plages publiques : Ti-Lac, à Pointe-aux-Sables.

On n’a jamais fini de faire le tour de Maurice. Un nom de plage publique, lancé mardi, à l’Assemblée nationale, nous invite à réviser la géographie. Celui de Ti-Lac. Ce coin, ouvert sur la mer (sea frontage) sur 160 mètres, se situe non loin de la prison de Petit-Verger, à Pointe-aux-Sables. 

Belle-Vue-Cugnet près du terminus de Grand-Gaube. Plage en trois parties. La première devient publique en 1991, les deux autres en 2005.

Comme Ti-Lac, la liste des plages publiques est parsemée de noms méconnus : Belle-Vue-Cugnet et l’îlot Matapan, vers Grand-Gaube, dans le Nord. Ou encore Mare-aux-Lubines, dans l’Est.

Yan Hookoomsing, d’Aret Kokin Nou Laplaz, est catégorique : «Quand le Mauricien entend le mot plage, il pense au sable blanc. Mais parfois c’est de la vase. La question de fond c’est : qu’est-ce qu’on donne aux Mauriciens, qu’est-ce qu’on donne aux promoteurs privés et aux conglomérats ?» Il cite par exemple la plage publique de Case-Noyale. «C’est de la vase.» Yan Hookomsing ironise : «Je ne dis pas que ce n’est pas joli. Mais il ne faut pas appeler cela une plage, c’est une zone côtière publique». 

Îlot Matapan se trouve sur une partie des pas géométriques de Melville, à Grand-Gaube. Une parcelle de ces pas géométriques est devenue publique en 2010.

L’activiste estime que sur environ 47 kilomètres de plage publique, «environ un tiers ne correspond pas au critère de plage de sable blanc». Dans certains cas, «on a comblé pour construire des fronts de mer. Après, on appelle cela une plage».

Autre cas de figure : les falaises. Exemple : Le Souffleur. «Un enfant vous dirait que ce n’est pas une plage publique, mais une falaise publique.» Comme au Pont Naturel. «Alors quela plage de sable blanc fréquentée par les habitants de l’Escalier, La Passe, n’est pas publique. Le bail est détenu par un promoteur privé.» 

Mare-aux-Lubines à Pointe-de-Flacq. Proclamé plage publique en 2009, le site manque d’entretien.

S’agissant des pas géométriques, le militant écologiste estime que «85 % du pourtour de Maurice sont des terres de l’État». Un cas l’interpelle, celui de la plage publique de Saint-Félix. En «mesurant sur Google Earth, cela fait 1,2 km, mais sur le site Web de la Beach Authority, cette plage fait 391 mètres». Yan Hookoomsing va plus loin, en citant des documents de 2003-2004. «À l’époque, la plage publique de Saint-Félix faisait 990 mètres. On ne sait pas quand elle a rétréci.»

 

 

127 plages publiques

<p style="text-align: justify;"><em>&laquo;La Beach Authority gère 127 plages publiques. Elle a un programme de revalorisation des plages publiques qui sera bientôt mis en œuvre.&raquo; </em>Déclaration d&rsquo;Etienne Sinatambou, ministre de la Sécurité sociale et de l&rsquo;Environnement, à l&rsquo;Assemblée nationale, mardi.</p>