Le 23 décembre 1979, aux petites heures du matin, le centre du cyclone Claudette passe à son point le plus rapproché de Maurice. Des rafales de 220 km/heure sont enregistrées. Dans la matinée, l'un des cyclones les plus dévastateurs que le pays avait connu jusque-là, s'éloignait des côtes sud de l'île.

Le bilan du passage de Claudette, à la veille de Noël est lourd : six morts. Parmi les victimes, deux ont péri dans un incendie à Rose-Hill, une autre s'est  noyée à Le Hochet, Terre-Rouge et une adolescente habitant Curepipe est morte quand sa maison s'est effondrée.

Plus d'un millier de maisons sont complètement détruites, autant sérieusement endommagées. Plus de 2 500 personnes ont dû chercher abri dans des écoles convertis en centres de refuge. Un "voucher" équivalent à une somme modique avait été remis à chacun des réfugiés, pour leur permettre d'obtenir des produits alimentaires.

Le pays tout entier est privé d'électricité, d'eau et de téléphone. Les services essentiels fonctionnent au ralenti.

La montée des eaux dans certaines régions, notamment à Port-Louis, a causé beaucoup de dégâts. A Trou-Fanfaron, deux voitures ont été emportées et se sont retrouvées dans le caniveau. Sur le littoral, les grosses vagues ont jeté sur la plage barques et yachts.

En raison du passage de Claudette, les Mauriciens n'avaient pas fêté Noël en 1979. Il faut aussi rappeler que la situation économique n'était guère brillante. La roupie venait d'être dévaluée et certains secteurs ressentaient encore les effets des journées de grève générale d'août 1979.

L'après-cyclone était difficile à gérer. Il y avait dans certaines régions un début d'épidémie de malaria, heureusement vite maîtrisée. Les réfugiés, eux, sont restés plusieurs mois dans les écoles, perturbant la reprise de la scolarité des enfants. Le pays a mis du temps pour se relever.