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Cour intermédiaire: «J’ai remis à Prakash Boolell l’argent provenant de mon dur labeur»

28 janvier 2020, 09:00

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Cour intermédiaire: «J’ai remis à Prakash Boolell l’argent provenant de mon dur labeur»

Moojmil Dookhy a porté plainte pour escroquerie contre l’avocat radié du barreau. Reconnu coupable, ce dernier devra assurer lui-même sa défense avant sa sentence s’il se présente sans homme de loi.

Voulant être représenté par un homme de loi, l’avocat radié du barreau devra revenir demain en cour intermédiaire pour la présentation de ses arguments. Prakash Boolell a obtenu un dernier renvoi pour présenter sa défense après avoir été déclaré coupable pour escroquerie. Si aucun avocat ne se présente comme ce fut le cas hier, lundi 27 janvier, Prakash Boolell devra apporter lui-même des éléments en sa faveur avant que les magistrats Niroshni Ramsoondar et Raj Seebaluck ne prononcent la sentence. 

Cette affaire a pour toile de fond un emprunt fait auprès d’un casseur (usurier) par Moojmil Dookhy, maintenant âgé de 70 ans. «Le casseur avait effectué des démarches auprès de la banque pour un emprunt de Rs 1 million. Cet argent allait servir à financer les études d’un de mes fils, qui souhaitait se rendre au Royaume-Uni», confie cet ancien résident d’Angleterre qui déplore n’avoir reçu qu’une somme de Rs 500 000 au lieu de l’intégralité. C’est alors qu’il avait décidé d’entamer des poursuites juridiques en Cour suprême contre la State Bank of Mauritius (SBM) et le casseur en question, réclamant des dommages de Rs 12,7 millions. 

«C’est Prakash Boolell, qui habite dans la même rue que moi, qui m’a approché pour me proposer ses services. Il m’a dit avoir remarqué qu’il y avait une affaire en cour et qu’il pourrait négocier avec les deux défendeurs pour que je puisse toucher la somme réclamée», poursuit l’habitant de Quatre-Bornes. Il rencontre ainsi l’accusé au siège de la banque et ce dernier lui aurait même présenté un document avec un faux entête de la Cour suprême dans le but de camoufler la supercherie. «Il m’a envoyé un courriel émanant de l’adresse de sa fille, avec des documents. Li ti fer mwa krwar limem pé fer mo case.» 

Croyant l’accord réel, Moojmil Dookhy lui remet, le 3 mai 2012, une somme de Rs 130 000 représentant prétendument les frais d’enregistrement de la cour. Ne voyant rien aboutir, l’homme d’affaires décide de solliciter l’avis d’un haut cadre et c’est là qu’il tombe des nues en apprenant qu’il n’y a eu aucun accord entre Prakash Boolell et les deux parties. «C’est là que j’ai saisi le Central Criminal Investigation Department pour porter plainte contre lui pour escroquerie.» 

Alors qu’un jugement défavorable a été prononcé contre Prakash Boolell, Moojmil Dookhy déplore, pour sa part, n’avoir toujours pas récupéré la somme qu’il a remise à l’accusé. «Je me suis rendu au Royaume-Uni à l’âge de 18 ans et je croyais pouvoir jouir de ma retraite à mon retour à Maurice mais me voilà, subissant une perte en investissant l’argent de mon dur labeur et mes sacrifices», dit notre interlocuteur qui a fait le va-et-vient en cour pour voir son ‘coupable’ connaître, dit-il, le sort qu’il méritait. Exprimant sa satisfaction quant au jugement, Moojmil Dookhy sera présent en cour demain.