Publicité
Brexit: le Royaume-Uni recompose ses rapports avec l’UE et le reste du monde
Par
Partager cet article
Brexit: le Royaume-Uni recompose ses rapports avec l’UE et le reste du monde
47 ans après son adhésion à l’Union européenne (UE), connue à l’époque comme la Communauté économique européenne, le Royaume-Uni prend définitivement ses distances, en ce vendredi 31 janvier, de la grande famille européenne. C’est ainsi que la voie s’ouvre pour qu’il puisse évoluer désormais au même niveau que les grandes puissances que sont les États-Unis, la République populaire de Chine, l’Inde et la Russie. Il coupe ainsi le cordon ombilical qui le rattachait à une entité où son identité risquait fort de s’étioler.
Cependant, cette sortie de l’UE ne signifie pas un divorce sans espoir de retour. Les choses sérieuses commencent en ce 1er février et le Royaume-Uni bénéficie d’une période de transition de 11 mois. Théoriquement, d’ici le 31 décembre, ce pays aura bouclé toutes les négociations devant aboutir à la signature d’accords sur différents plans avec l’UE.
De nos jours, aucun pays ne souhaite des échanges commerciaux sur fond de guerre des tarifs. Tout est une question d’accords. Sur le plan du commerce international, la tendance consiste à rechercher des accords de libre-échange dont le principal objectif consiste à mettre en place des modalités qui favorisent le commerce international en évitant des pièges, tels que taxes, contrôles à la douane et réglementations nationales. En bref, ils visent à éliminer tout élément artificiel et non-productif susceptible de gêner les échanges au niveau des biens, services et savoir-faire, ou encore des capitaux.
Tout n’est pas à refaire mais à recomposer avec le Royaume-Uni. Et quid de Maurice dans tout cela? Notre pays pratique une politique de portes ouvertes que ce soit avec l’UE, au vu des circonstances actuelles, ou le Royaume-Uni. Maurice n’est en guerre contre aucune nation du monde. L’appui obtenu par l’État mauricien auprès de l’Assemblée générale des Nations unies pour la restitution de l’archipel des Chagos ne fait pas du Royaume-Uni son ennemi. La posture de Pravind Jugnauth lors de son récent passage à Londres, en marge du sommet Royaume-Uni/Afrique sur l’investissement, en est une preuve.
Une solution bilatérale
Ce sommet illustre parfaitement le sentiment qui anime les dirigeants du Royaume-Uni dans le sillage de la sortie volontaire de l’UE. Le maître mot est partenariat. L’appui obtenu par Maurice à l’ONU ne le place pas dans une position de force mais plutôt dans une posture privilégiée pour négocier avec le Royaume-Uni. Les déclarations d’impatience affichées par Pravind Jugnauth n’ont pas empêché Boris Johnson de vouloir s’asseoir avec lui autour d’une table et notre Premier ministre a saisi la balle au bond. Si Londres refuse de reconnaître l’avis consultatif et la résolution de l’ONU, elle n’a jamais fermé la porte aux négociations sur le sort des Chagos. Londres estime qu’une solution est possible. Une solution bilatérale... Que se sont dits les deux Premiers ministres hors caméra? Nul ne le sait ou le saura. Secret d’État. Qu’à cela ne tienne, on n’assiste plus à des sorties fracassantes, voire carrément hostiles, de Pravind Jugnauth contre les Britanniques.
Sur le marché des changes, la livre sterling n’a pas eu un comportement en dents de scie. Entre décembre 2018 et décembre 2019, indique la Banque de Maurice dans la dernière édition de Statistical Bulletin, cette devise est passée de Rs 43,79 à Rs 48,26, soit une progression de Rs 4,50. Entre le 3 janvier et le 30 janvier 2020, la livre a enregistré une légère baisse de 6 sous. Elle valait Rs 48,43 le 3 janvier et Rs 48,37 hier. Bref, il n’y a pas de dévaluation de la livre sur le marché des changes à Maurice.
En dehors des passions qu’il a pu susciter tant au niveau du Royaume-Uni que sur le continent européen, le Brexit ouvre une ère nouvelle dans les relations des Britanniques non seulement avec l’Europe mais aussi avec le monde extérieur. Le Royaume-Uni décompose ses rapports avec l’UE pour les recomposer selon ses propres critères. Si l’option du partenariat est privilégiée par les Britanniques, la création et la recherche d’opportunités devraient être à portée de main.
Grande-Bretagne: le coronavirus fait de l’ombre au Brexit
<p>C’est aujourd’hui que le Royaume-Uni se retire officiellement de l’Union européenne (UE). Autant les Mauriciens qui y vivent avaient manifesté un réel enthousiasme à suivre les dernières législatives de décembre, cette fois, c’est plutôt <em>«business as usual»</em>. Adam Agowun, ancien journaliste stagiaire à <em>l’express</em>, qui est retourné y vivre, explique qu’autour de lui, les gens se sont désintéressés du Brexit. <em>«Cela fait trois ans que l’on en parle et les gens en ont un peu assez. Il ne faut pas croire que l’on ne parle que de cela. Bien sûr, les Anglais vont attendre pour voir s’il y a des répercussions dans quelque temps et ils vont jeter un coup d’œil aux infos mais rien de plus. Ils sont beaucoup plus inquiets de ce qui se passe avec le coronavirus»</em>, soutient le jeune homme. </p>
<p>Qu’en est-il des Mauriciens alors? Selon Adam Agowun, les Mauriciens n’en font pas vraiment grand cas. <em>«Lorsque les gens se réveilleront, ils auront d’autres préoccupations que le Brexit. Moi personnellement, je ne ressens plus rien par rapport à cela.»</em> Sa tante le rejoint dans ses propos. <em>«Nous ne croyons pas que cela va changer grand-chose à la vie des gens.» </em></p>
<p>Dany Fra, une infirmière mauricienne qui vit à Londres et que nous avions contactée lors des dernières législatives au pays de Sa Majesté, confie justement que, même si en apparence, les gens ne donnent pas l’air de s’en soucier, ils ressentiront bien assez vite les effets du retrait du Royaume-Uni de l’Union européenne. Elle nous a transmis, par exemple, un communiqué sur le roaming gratuit dans les pays de l’UE. Il est demandé aux abonnés de téléphonie mobile de vérifier avec leurs opérateurs s’ils pourront toujours bénéficier du service gratuit pour les appels avec des pays membres de l’UE ainsi que le Lichtenstein, l’Irlande et la Norvège, qui font, eux, partie de l’European Economic Area. </p>
<p><em>«Il y a plusieurs petites choses comme cela qui auront un impact sur la vie des gens. Outre le roaming qui deviendra payant dans les autres pays d’Europe, les Britanniques perdront leur pouvoir d’achat. Le taux d’inflation est en hausse. C’est des choses auxquelles on ne fait peut-être pas attention mais cela pèsera lourd à un moment»,</em> soutient la jeune femme. Elle évoque également les visas pour entrer dans les autres pays d’Europe. Mais elle confirme que les Anglais n’auront pas les yeux fixés sur leurs écrans ce vendredi 31 janvier. Dans quelque temps, toutefois, ils ressentiront suffisamment les effets sur leur porte-monnaie.</p>
Publicité
Les plus récents