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La Vie Catholique souffle ses 90 bougies en regardant vers le futur

18 février 2020, 14:15

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La Vie Catholique souffle ses 90 bougies en regardant vers le futur

Presque un siècle. La célébration du 90e anniversaire de La Vie Catholique, hebdomadaire appartenant au diocèse de Port-Louis, le dimanche 16 février, ne s’est pas limitée qu'à la célébration d'une messe à la chapelle de Montmartre, Rose-Hill, et au partage du gâteau de circonstance. C’était également l’occasion pour le président du conseil d’administration de l'hebdomadaire de parler de l’avenir de cette publication. 

Comme cela a été le cas pour de nombreuses publications vieilles de plus de 50 ans, La Vie Catholique n’a pas échappé au phénomène qui frappe les médias traditionnels. Il s’agit d’une baisse d’intérêt pour la lecture en général. Une situation occasionnée, en grande partie, par le déferlement d’autres médias et plates-formes de diffusion de nouvelles et d’images parmi lesquelles, la télévision, le portable, l’ordinateur et les réseaux sociaux. 

Lors du partage du gâteau d’anniversaire, dans l’arrière-cour de la chapelle de Montmartre où se dressent de nombreux litchis verdoyants, Jean Maurice Labour, vicaire général du diocèse de Port-Louis, a fait état des défis auxquels La Vie Catholique est confrontée. D’où la nécessité d’analyser ces défis à tête reposée et de revenir avec des solutions susceptibles d’assurer la continuité de la diffusion de cet hebdomadaire qui, toutes les semaines rend compte de ce qui se fait dans le diocèse de Port-Louis avec un focus sur ce qui se passe également au sein du vicariat de l’île Rodrigues. 

Baisse d’intérêt pour la lecture

Jean Maurice Labour a indiqué qu’un des signes de cette baisse d’intérêt pour la lecture du contenu de La Vie Catholique est le nombre de numéros qui retournent au siège de l’hebdomadaire. 

Tout en ne minimisant pas la nature des défis auxquels La Vie Catholique est confronté, Jean Maurice Labour a indiqué que leur prise en compte démontre la détermination du conseil d’administration à préparer le terrain pour assurer l’évolution future de l’hebdomadaire, condamné à se réinventer dans un monde qui change.  

Un peu plus tôt, une messe a été dite par le cardinal Maurice Piat, évêque responsable du diocèse de Port-Louis. Dans l’assistance, le personnel de La Vie Catholique et les membres de leurs familles ainsi que de nombreux amis de l’hebdomadaire. 

 

 

Lors de son homélie, le cardinal Maurice Piat  a d’abord situé ce qu’est la communication du point de vue de l’église catholique. «Pour l’Eglise», a-t-il indiqué, «la communication est d’abord une mission. Et cette mission s’accomplit vraiment lorsqu’elle devient témoignage».

Pour le chef de l’église catholique, communication et témoignage sont intimement liés et ne sont nullement en contradiction et peuvent cheminer côte à côte.«Une façon simple de communiquer et de témoigner en même temps» a souligné le cardinal Maurice Piat, «c’est,  de raconter une histoire. C’est de proposer un récit. Le Pape François en parle éloquemment dans son dernier message sur les communications sociales».

Le cardinal Maurice Piat a ensuite fait part à l’assistance de ce qu’a dit le Pape François sur la communication. «Nous avons besoin»  nous dit-il,  a poursuivi le cardinal Maurice Piat citant le Pape François «de respirer la vérité de bons récits. Des récits qui construisent et non qui détruisent. Dans la confusion des voix et des messages qui nous entourent, nous avons besoin d’un récit humain. Un récit qui parle de nous. Un récit qui parle  de la beauté qui nous habite. Un récit qui sache regarder le monde et les événements avec tendresse. Un récit qui raconte que nous faisons partie d’un tissu vivant… que nous sommes rattachés les uns aux autres».

Pour le cardinal Maurice Piat, le témoignage est au cœur même de la mission des organes de communication associés à l’église catholique. L’importance qu’il accorde à ce concept est manifestée par le nombre de fois où les mots témoins, témoignages et témoignée sont apparus lors de son homélie. Ces mots  sont en effet apparus en pas moins de sept occasions. C’est ce qui lui a permis de situer la portée de la communication comme moyen d’expression de ce concept de témoignage. «Pour la Vie Catholique et pour tous ceux qui sont responsables de la communication dans l’Eglise,  témoigner, ce n’est pas de faire ou se faire de la publicité. Ce n’est pas faire du story telling pour attirer une clientèle. C’est de témoigner de ce que l’Esprit écrit dans les cœurs, de révéler à chacun que son histoire contient d’étonnantes merveilles».

 Le cardinal Maurice Piat n’a pas laissé l’assistance sur sa faim de ce qu’il avance lorsqu’il parle de l’Esprit. Un facteur qui lui a donc permis de placer la communication dans le cadre spirituel de la mission de l’église. Il s’agit, selon ses propres explications, au fait de l’Esprit saint. Selon la foi des Chrétiens, l’Esprit saint est la forme invisible sous laquelle la personne physique de Jésus-Christ  continue, au jour d’aujourd’hui, de manifester, auprès des croyants, sa présence après sa mort et sa résurrection. «L’Esprit saint, l’amour de Dieu écrit en nous. Par l’œuvre de l’Esprit, chaque histoire, même la plus oubliée, même celle qui semble écrite sur les lignes les plus tordues, peut devenir inspirée, peut renaître comme un chef-d’œuvre en devenant un prolongement de l’Évangile»