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Patrimoine: (Re) Découvrez le One-stop-shop des images historiques de l’océan Indien
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Patrimoine: (Re) Découvrez le One-stop-shop des images historiques de l’océan Indien
Ne soyez pas effrayés par son nom : Iconothèque historique de l’océan Indien (IHOI). Cette banque d’images historiques de la région est en réalité une mine d’or à vocation de partage du patrimoine. Jeudi dernier, l’IHOI a lancé une exposition virtuelle sobrement intitulée : Images de l’océan Indien.
Rassembler la mémoire «dispersée, fragile, méconnue» de l’océan Indien. Tout ce qui témoigne des îles de la région en peintures, gravures, photos et dessins. Ce projet est celui de l’Iconothèque Historique de l’Océan Indien (IHOI). Ce site web (www.ihoi.org) crée par le Département de La Réunion se présente comme une banque d’images retraçant l’histoire des îles de l’océan Indien.
Jeudi 26 février, a eu lieu de lancement d’une exposition virtuelle de l’IHOI, intitulée Images de l’océan Indien. Lancement qui a eu lieu- le symbole est fort – en simultané, dans les pays membres. Chez nous, ce lancement a eu lieu dans les locaux de la Commission de l’océan Indien (COI), à Ebène.
C’est vers un espace d’exposition virtuel (www.images-oceanin-dien.org) que nous avons été dirigés. Pour une sélection d’images de ce site qui s’apparente à une mine d’or, avec «plus de 100 000 images dont plus de 20 000 à disposition du public», a indiqué Véronique Espitalier-Noël, chargée de mission à la COI.
Les images les plus anciennes datent du 17ème siècle. «Au départ c’était beaucoup d’images de La Réunion, mais aujourd’hui les cinq Etat-membres y figurent». Cela grâce à la participation d’une série d’institutions publiques et privées qui ont versé leurs images dans le fonds de l’IHOI qui existe depuis 2011. L’Aapravasi Ghat Trust Fund et la Chambre d’Agriculture sont parmi les contributeurs.
Iconothèque: comment ça marche?
Toute personne/institution souhaitant contribuer à l’IHOI signe d’abord une convention avec le Département de La Réunion. Véronique Espitalier-Noël, chargée de mission à la COI souligne: «le propriétaire de l’image garde à tout moment la pleine possession de ses droits».
L’œuvre-peinture, gravure, photo, dessin – est photographiée. Cette image numérique, accompagnée d’une note explicative intègre l’IHOI. Elle est à la fois conservée et rendue visible aux utilisateurs.
Cependant, l’utilisateur qui souhaite copier les images disponibles dans le catalogue de l’’IHOI n’a accès qu’à une copie en basse résolution frappée d’un watermark. Le propriétaire de l’image est averti des demandes d’utilisation des images en haute définition. Il peut donner son consentement ou le refuser.
Les défis du fonds Serge Constantin
Suite à la rétrospective consacrée à l’artiste en 2017, l’association Les Amis de Serge Constantin a vu le jour. «Nous avions deux problématiques: la dissémination de l’oeuvre et sa conservation. Ce que nous faisons avec les moyens de bord», a expliqué David Constantin, qui assistait au lancement de l’exposition virtuelle de l’IHOI.
Après signature d’une convention, les 150 œuvres montrées lors de la rétrospective ont été numérisées. Par la suite, l’Iconothèque a dépêché quelqu’un pour photographier, «200 autres œuvres», également mise en ligne.
David Constantin a rappelé que comme, «il n’y a pas de lieu à Maurice pour voir les artistes mauriciens du 20esiècle», cette collaboration permet la diffusion des œuvres, à la fois chez nous et à l’étranger.
Une autre collection artistique, le fonds Hervé Masson, serait en passe d’entrer dans l’iconothèque.
Blue Penny Museum: le facilitateur
Emmanuel Richon, conservateur du Blue Penny Museum, également présent au lancement de l’exposition virtuelle de l’IHOI, a mis l’accent sur l’échange que permet cet outil. «Il y a beaucoup de documents sur Maurice à La Réunion. Le Blue Penny Museum possède des photos de Mauriciens ayant passé des vacances à La Réunion dans les années 1930». En échange, l’Iconothèque a envoyé au Blue Penny Museum, «une centaine de photos de Maurice datant de 1880. On peut en faire des expos et des publications».
Selon le conservateur, si le musée possède aussi des photos anciennes de Mayotte et des Comores, «c’est dommage de ne pouvoir les exploiter. C’était un crime de les conserver comme, ‘zako lor ziromon’».
L’échange a aussi pris la forme d’équipements prêtés par l’IHOI au Blue Penny Museum pour la numérisation. «Nous avons profité de formations à La Réunion et de l’expertise de spécialistes de la numérisation qui sont venus à Maurice».
Un bémol: «la numérisation n’est pas la solution à la conservation», a souligné Emmanuel Richon. «Il ne faut croire qu’en numérisant des œuvres, on est exonéré de leur conservation».
Commission de l’Océan Indien : Bientôt engagée dans les industries créatives
Quelles sont les actions culturelles à venir de la Commission de l’océan Indien (COI)? «Nous n’avions pas d’actions avec un bailleur de fonds dédié, mais cela devrait changer», affirme Véronique Espitalier-Noël, chargée de mission. «Chaque année, il y a eu des petites initiatives. Nous nous sommes battus comme des lions pour avoir un projet global». Elle annonce qu’un accord a été trouvé avec l’Agence française de développement (AFD), dans le secteur des industries créatives. «Nous sommes en période de préfaisabilité. Nous allons choisir les projets en fonction des besoins constatés dans les cinq îles».
La responsable dresse le bilan des derniers six ans, avec la publication de Patrimoine partagé, un ouvrage en images réalisé par quinze universitaires. Cette publication thématique recense, «ce que nous avons en commun, en termes de biodiversité, en architecture, en croyances et religions etc».
L’an dernier, la COI a lancé le prix Indianocéanie. La seconde édition a vu le sacre de notre compatriote Davina Ittoo, avec son roman Misère. «Il ne faut pas oublier l’hymne de la COI. Grâce au Département de La Réunion, cinq artistes de la région se sont retrouvés lors d’une résidence. Chaque île a son couplet dans sa langue, avec le refrain en français. L’hymne s’intitule Ensemble». En 2013, s’était tenue une conférence sur l’indianocéanie. Ce qui a débouché sur un ouvrage intitulé Mille visages.
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