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Coronavirus: la bourse sévèrement atteinte
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Coronavirus: la bourse sévèrement atteinte
À Samedi, l’OMS a revu à la hausse les risques de propagation de ce virus apparu il y maintenant plus d’un mois à Wuhan, en Chine, de «high» à «very high». Mais si Maurice a été épargné jusqu’à présent de la maladie, il n’est pas de même pour le marché boursier.
Les trois groupes hôteliers listés, soit New Mauritius Hotels (NMH), Lux* Island Resort et Sun Ltd ont chuté de 18,5 % en moyenne en l’espace d’un mois. Idem pour Air Mauritius (MK).
À la clôture du marché vendredi dernier, la compagnie d’aviation nationale avait perdu 6,3 % de sa valeur et ce, depuis le 31 janvier 2020. Le cours de l’action est passé de Rs 7,90 à Rs 7,40. Même tendance baissière pour New Mauritius Hotels qui a chuté de 19,2 %, son action atteignant Rs 40 le 28 février alors qu’elle s’élevait à Rs 49,50 à la fin de janvier. Deux autres valeurs hôtelières, Lux* Island Resort et Sun Ltd ont connu les mêmes pertes : 19,2 % et 22 % respectivement.
Il n’y a pas mille explications à ce repli. Le consultant en investissements, Imrith Ramtohul explique que c’est principalement l’inquiétude des investisseurs face à la volatilité du marché qui freine leur enthousiasme. «Les actionnaires appréhendent l’impact économique de cette épidémie sur la profitabilité de ces entreprises, qu’elles soient MK ou les trois groupes hôteliers. Elles sont directement exposées au phénomène du coronavirus. L’interdiction des touristes chinois et d’autres nationalités de fouler le sol mauricien, couplée à l’annulation des réservations liée à la réticence des passagers à voyager en ce moment, influe déjà négativement sur les opérations financières de ces sociétés.»
D’ajouter que cette tendance devrait se maintenir car plusieurs actionnaires, craignant que la valeur de leurs investissements ne chute davantage, choisissent de liquider leurs titres en trouvant des preneurs. Résultat des courses : la dégringolade de leurs titres devrait continuer, selon les spécialistes. À condition pour les hôteliers de trouver des marchés alternatifs pour compenser le manque à gagner des recettes provenant de la clientèle chinoise. Ou encore si la situation se stabilise au niveau mondial et la psychose prend fin.
Mitesh Hassamal, analyste financier chez Redwood Finance, abonde dans le même sens. Il précise toutefois que le secteur hôtelier se trouvait déjà en mauvaise posture à la fin de l’année dernière. Et cela, avec la baisse dans les arrivées touristiques chinoises. «Il est évident que la propagation du Co- vid-19 est venue corser la situation. Le secteur fait face à une nouvelle pression. On connaîtra le véritable impact au terme du premier trimestre, se terminant à la fin de ce mois-ci.»
«Panic selling»
Certes, le début de l’effondrement des valeurs hôtelières peut déclencher différents comportements chez les actionnaires et autres petits porteurs. Si certains ont recours à la «panic selling», évitant de justesse la dépréciation de leur portefeuille, d’autres y trouvent des opportunités pour intervenir sur les marchés. «C’est généralement quand une valeur est en chute libre qu’il faut intervenir et faire le plein pour étoffer votre stock de titres. Car il va de soi que ces valeurs boursières vont rebondir pour générer de meilleurs rendements à court et moyen terme», explique Imrith Ramtohul.
D’ailleurs, dans son analyse des perspectives pour l’année, le groupe NMH trouve qu’en dépit de la menace du coronavirus, ses résultats financiers devraient montrer une légère amélioration au deuxième trimestre (janvier-mars) par rapport à l’année dernière. Cela, en raison d’un taux de change des plus favorables et un meilleur taux d’occupation à Maurice, ainsi qu’à Marrakech. Toujours est-il que le spectre du coronavirus fait trembler d’autres places boursières. À Paris, la Bourse a chuté de 3,38 % à l’issue de la séance de vendredi dernier, enregistrant sa plus forte baisse depuis la crise financière de 2008. Cela alors même que le CAC 40 (l’indice boursier français) a baissé de 11,18 % depuis le 1er janvier. Idem pour la Bourse de Londres qui a chuté de 3,18 % pour la journée du 28 février.
Chiffres : Près de 3 000 morts
<p>L’épidémie continue à se propager. Le bilan s’élève à quelque 3 000 morts pour plus de 86 000 personnes contaminées dans une soixantaine de pays.</p>
Dr Vasantrao Gujadhur, directeur des Services de santé : «La Santé est prête à gérer un cas positif (…) et selon le protocole établi par l’OMS»
Comment Maurice se prépare-t-il au cas où le pays enregistre un premier cas positif au Covid-19 ?
Le ministère de la Santé est déjà prêt pour la gestion d’un éventuel cas du Covid-19 à Maurice. Le protocole à suivre est établi par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Nos services se plient aux normes établies et la mise en œuvre est faite avec toute la rigueur voulue. Les services de santé vont aussi effectuer un relevé de toute personne ayant été en contact avec le patient. Celles-ci seront également prises en charge.
Quel établissement hospitalier prendra en charge un tel malade ?
L’hôpital de Souillac, puisqu’il répond aux critères d’isolement de l’OMS et est déjà équipé de la logistique nécessaire à cet effet.
Quels dispositifs sanitaires sont envisagés pour le personnel de soin dans un tel cas, sachant que ce dernier est également susceptible d’être une courroie de transmission après avoir été exposé au patient ?
Le personnel qui sera appelé à travailler dans une éventualité pareille est formé en Infection Prevention Control et il sera équipé de Personal Protective Equipment.
Maurice dispose-t-il des équipements médicaux adaptés pour gérer des cas positifs ?
À ce jour, il n’existe aucun vaccin contre le Covid-19. Le traitement administré par les spécialistes du ministère de la Santé sera symptomatique et en fonction des complications. Les équipements médicaux à cet effet sont déjà disponibles comme les équipements de surveillance ECG (electro-cardiography) et de systèmes d’assistance respiratoire.
À l’aéroport, des passagers affirment que les Mauriciens rentrés de Corée du Sud, de Chine, d’Italie et d’Iran, débarquent dans le même hall d’arrivée que d’autres passagers. Qu’est-ce qui empêche la Santé de pro- céder avec le dépistage de ceux venant des pays à risque séparément pour diminuer le risque de contamination ?
Tout passager foulant le sol mauricien fait l’objet d’une prise de température manuelle dès sa descente d’avion. Tout passager pensant avoir un problème de santé a également la responsabilité de relayer cette information aux autorités compétentes. Si un passager présente un des symptômes à sa descente d’avion, c’est-à-dire toux, difficultés respiratoires et fièvre, il est immédiatement canalisé vers nos centres de quarantaine à travers un système de Fast Track.
Quand l’île Plate était une station de quarantaine
<p>Quatre-Sœurs rejoint le club des centres de quarantaine pour le Covid-19 <em>(voir texte ci-contre).</em> Ce qui ne manque pas de réveiller les souvenirs des anciennes stations de quarantaine du XIXe siècle. Parmi elles, celle de l’île Plate, associée à l’histoire de l’engagisme.</p>
<p>Des vestiges d’un ancien hôpital, des cuisines, d’une cheminée et d’un puits existent toujours sur cet îlot très prisé par les plaisanciers qui y débarquent des flots de touristes. Des fouilles archéologiques sur place ainsi que des recherches ont été entreprises par l’Aapravasi Ghat Trust Fund (AGTF).</p>
<p>Selon la documentation de l’AGTF, à partir de 1856, c’est vers l’île Plate que sont dirigés les navires où l’on soupçonne qu’il y a des cas de choléra. À bord de ces bateaux, se trouvent des travailleurs engagés. Entre 1856 et 1870, ce sont eux qui construisent les bâtiments où ils passent la période de quarantaine. Des centaines d’entre eux sont morts sur place – pas seulement de maladie, mais aussi parce que les conditions étaient très rudes. Parmi les autres stations de quarantaine de cette époque figurent Pointe-aux-Canonniers et l’îlot Gabriel.</p>
La peur gagne le village de Quatre-Sœurs
<p>Le centre de refuge en cas de tsunami de Quatre-Sœurs, fraîchement construit, sera transformé en centre de quarantaine pour accueillir des cas suspects de Covid-19 en cas de nécessité. Depuis qu’ils ont appris la nouvelle, les habitants de ce petit village de l’Est sont sur le qui-vive et ils réclament une rencontre avec les autorités.</p>
<p>Un des plus proches voisins du futur centre de quarantaine exprime son in- quiétude. <em>«Dépi monn apran sa mo pé per.»</em> Il invite les autorités à revoir leur décision car le village de Quatre-Sœurs n’est pas très grand et la maladie pourrait facilement s’y propager. D’autres villageois sont du même avis. Ils indiquent que ce centre est censé accueillir des sinistrés en cas de tsunami car le village de Quatre-Sœurs est à risque. <em>«Que ferons-nous s’il y a une inondation ici d’autant plus que c’est la saison des grosses pluies ? Ou irons-nous trouver refuge si des patients sont en quarantaine dans ce centre ?», </em>se demande Viraj, visiblement remonté. </p>
<p>Du côté du ministère de la Santé, on indique que le centre est fin prêt pour accueillir des patients si nécessaire. <em>«Ce n’est pas maintenant qu’on va les bouger. Le centre de Quatre-Sœurs sera utilisé uniquement si les deux autres centres de quarantaine affichent complet»</em>, explique le responsable de communication.</p>
Le Princess Sun interdit d’accès à Maurice
<p>Après l’île Sœur, c’est Maurice qui dit non au paquebot Princess Sun. En effet, c’est aujourd’hui que ce bateau de croisière, avec 2 500 passagers à son bord, devait jeter l’ancre à Port-Louis. Cependant, les autorités ont préféré jouer la carte de la prudence. <em>«Certaines des personnes à bord étaient en Italie ces deux dernières semaines. En raison du nombre des cas de contamination Covid-19 qui y augmente, nous avons choisi de leur interdire l’accès»,</em> souligne le Capitaine Gervais Barbeau, Port Master. Au ministère de la Santé, l’on indique que la décision a été prise par un comité constitué d’instances à plusieurs niveaux.</p>
<p>À La Réunion hier matin, l’ambiance était tendue au Port Est. Alors que le paquebot Princess Sun accostait, une quinzaine de Réunionnais ont choisi de protester. Ces derniers ont bloqué l’accès à la sortie du port afin d’empêcher les vacanciers d’avancer. Ils ont dû retourner vers le bateau. Dans le cadre de la manifestation, une personne a été interpellée. La police a également dû utiliser du gaz lacrymogène pour calmer les esprits.</p>
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