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Kavy Ramano: « Les collectivités locales doivent être suffisamment armées »

9 mars 2020, 16:58

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Kavy Ramano: « Les collectivités locales doivent être suffisamment armées »

En marge de la Journée mondiale de l’ingénierie pour le développement durable, le 4 mars, un forum avait été organisé par l’université de Maurice afin de trouver des solutions pour renforcer la résilience des infrastructures au changement climatique. Le ministre nous livre ici le fond de sa pensée.

Quelle est l’importance des ingénieurs dans le combat de la résilience contre le réchauffement climatique ?
Tous les professionnels dans le secteur de la construction doivent considérer les changements du climat. Les ingénieurs ont un rôle clé pour bâtir la résilience du changement climatique à travers le développement d’infrastructures qui résisteront à l’impact croissant des événements météorologiques et pour promouvoir le développement durable. Les nouvelles technologies comme l’intelligence artificielle et les énergies renouvelables sont à exploiter.

Une collaboration avec l’association des ingénieurs pour ce combat est-elle envisagée ?
Il est extrêmement important que l’association des ingénieurs, en collaboration avec le ministère du Logement et des Terres et celui de l’Environnement présentent un programme d’ensemble sur la politique d’urbanisation, afin que le pays soit suffisamment armé pour faire face aux calamités.

Que pouvez-vous dire des infrastructures actuelles ?
Je ne suis pas sûr que nos infrastructures pourraient faire face aux calamités de catégorie 5, comme les cyclones intenses. Mais il faudra s’y adapter. C’est pourquoi il est important que quels que soient les bâtiments à construire, les infrastructures répondent aux normes et soient eco-friendly. D’ailleurs, selon un récent rapport de la Banque mondiale, il est à l’avantage des pays à revenu faible d’investir dans des infrastructures plus résilientes.

Quid du bétonnage qui cause des accumulations d’eau ?
S’il y a eu des cas spécifiques d’abus dans le passé, où les normes n’ont pas été respectées, je suis d’accord pour que chacun assume sa part de responsabilité. Mais le gouvernement est conscient que le problème d’inondation est important et qu’il doit être traité comme il se doit. Il est primordial que nous considérions les zones qui ne peuvent être bâties et respections les normes de construction.

Le ministère travaille-t-il sur des solutions pour ces endroits ?
Le Land Drainage Committee a un programme d’ensemble pour le pays. Notamment avec le ministère de l’Environnement, celui du Logement et des Terres et l’Agro-industrie, qui sont directement concernés par le changement climatique. Le sujet ne peut être traité en isolement. La position géographique de Maurice fait que l’île est à risque et le phénomène climatique est dynamique.

Vous dites vous-même que Maurice est un pays à risque. Or, dans le programme gouvernemental, il y a eu une panoplie de mesures pour le développement durable mais, de l’autre côté, on annonce des projets de bétonnage. N’est-ce pas contradictoire ?
On s’assure que les constructions soient faites selon les building regulations. Il y a les directives du ministère du Logement et des Terres à respecter. Ces directives sont aussi importantes à considérer pour plus de résilience. De l’autre côté, des normes qui soient adaptées sont à mettre en place. Toutes les zones à risque aujourd’hui doivent être étudiées pour les potentielles constructions. Il est extrêmement important que les collectivités locales prennent les dispositions nécessaires pour assurer qu’on soit suffisamment armé pour faire face, par exemple, aux accumulations d’eau.