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Décès d’Iqbal Toofany: «Il m’a confié qu’il était malade» dit Hector Tuyau
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Décès d’Iqbal Toofany: «Il m’a confié qu’il était malade» dit Hector Tuyau
Développement de taille dans le procès intenté à trois policiers, en l’occurrence le sergent Vikash Persand, les constables Jean François Numa et Joshan Raggoo poursuivis pour torture sur le suspect Iqbal Toofany, en cour intermédiaire ce lundi 9 mars.
Appelé comme témoin de la défense, l’assistant surintendant de police (ASP) Hector Tuyau, affecté en 2015 aux Western Criminal Investigation Division (CID) Headquarters, devait revenir sur la nuit du 1er au 2 mars 2015, avant le décès de cet homme avec qui il dit avoir eu une conversation.
Interrogé par Me Gavin Glover, Senior Counsel, assisté de Me Ludovic Balancy, qui représentent les intérêts des accusés, l’ASP Hector Tuyau explique qu’il était en charge de la région de Rivière-Noire. «Vous vous souvenez de l’appel reçu du sergent Persand le 2 mars 2015 à 5 heures du matin ?» demande le Senior Counsel. Ce à quoi, le témoin répond que le premier accusé l’a appelé pour l’informer qu’un suspect avait été arrêté par rapport à des articles qui, selon la police, allaient être utilisés pour «larceny breaking».
«Il m’avait demandé de signer un mandat de perquisition pour effectuer une fouille dans un garage à Rose-Hill», dit-il. Il avait par la suite donné son autorisation lorsque l’accusé était venu chez lui.
«Son ventre faisait mal»
Toutefois, toujours selon ses dires, Vikash Persand l’avait de nouveau rencontré à son bureau à Bambous, afin qu’il signe le papier pour déposer une accusation provisoire de «rogue and vagabond» contre Iqbal Toofany.
«Mais il m’avait aussi dit que le suspect se plaignait d’être malade. Du coup, je suis descendu pour aller parler à Iqbal Toofany qui se trouvait en compagnie de feu Laboudeuse, dans un véhicule. J’ai entamé une conversation avec le premier nommé afin de m’enquérir de la nature de sa plainte», poursuit Hector Tuyau, qui compte 41 ans d’expérience au sein de la force policière.
D’ajouter qu’Iqbal Toofany lui a fait part de la maladie dont il souffrait. «Li dir mwa so vant pe fermal.» Alors que l’accusation n’avait pu être logée, Iqbal Toofany avait été conduit à l’hôpital, suivant les instructions d’Hector Tuyau. «J’ai eu un autre appel où j’ai été informé qu’Iqbal Toofany est décédé.»
Pas de trace de maladie à l’autopsie
Or, Me Azam Neerooa, assisté de Me Roshan Santokhee du bureau du Directeur des poursuites publiques, qui a contre-interrogé le chef de l’Anti-Piracy Unit, devait le contredire. «Vous dites qu’il souffrait de cette maladie mais le rapport de l’autopsie n’en a révélé aucune trace.»
Il devait aller plus loin en lui demandant la nécessité de mobiliser des officiers de la CID pour un cas de «rogue and vagabond». Ce à quoi le témoin lui a répondu que l’enquête portait sur le vol d'une voiture qui se trouvait dans un garage et se basant sur la version donnée par Iqbal Toofany lors de son interrogatoire.
Autre témoin qui a défilé à la barre, un officier du Central Criminal Investigation Department (CCID), qui avait compilé un rapport sur la «casualty card» d’Iqbal Toofany à l’hôpital. «La ‘casualty card’ révèle que l’arrivée du défunt était à 10h 25 au lieu de 10h 35… Time in column date revealed figures heavily overwritten by the same author… Plusieurs chiffres ont été corrigés… I could not decipher figure which was originally written as it has been badly tampered with.»
Inhabituel
Un officier du Forensic Science Laboratory (FSL) qui avait, pour sa part, examiné le bureau au premier étage du poste de police à Rivière-Noire, confirme que la pièce était bel et bien en ordre et qu’aucune trace d’ADN n’a pu être récupérée. «Il y avait quatre tables et un bâton et je peux dire que c’est inhabituel de ne pas pouvoir mettre la main sur ces traces mais je ne vais pas commenter.»
Le procès se poursuivra le 27 mars, devant la magistrate Niroshni Ramsoondar.
Pour rappel, un tournevis, une scie sauteuse et un sac contenant des chaussettes, un portable, une paire de gants et un autre tournevis ont été saisis dans la voiture que conduisait Iqbal Toofany en cette nuit fatidique.
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