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Technologies: l’impression en 3D passe à la vitesse supérieure
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Technologies: l’impression en 3D passe à la vitesse supérieure
«Enn lakaz, enn dipin, enn casing téléfonn, enn pies loto… Tou kapav inprimé an 3D aster-la», lance Vikash Heeralaul, Officer in Charge du département Business Development and Promotion du NCB. Avec Gawtam Julha et Krishna Rohee, tous deux IT Support Officers, et Dharmesh Beeharry, graphiste, il animait une démonstration au collège Phoenix SSS, le jeudi 5 mars.
Surpris, les élèves, à l’écoute, n’ont pas tardé à réagir. «Monsieur, enn dipin tou kapav inprimé?» Absolument, répondent les animateurs. «Le Computer Aided Design/ Manufacturing devient la nouvelle norme de conception pour des industries comme l’architecture, l’automobile, l’aviation, les pièces détachées et les prothèses.» Par exemple, une main ou un cœur peut être reproduit en 3D. Idem pour les moules des prothèses dentaires.
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D’ailleurs, les chercheurs, start-up et petites et moyennes entreprises (PME) s’appuieront davantage sur cette technologie pour construire rapidement leurs maquettes, preuves de concepts ou de petites séries. À l’étranger, poursuivent nos interlocuteurs, cette technologie est employée dans la construction de bâtiments. Dans d’autres cas, des versions alimentaires permettent même d’imprimer de la nourriture. Le créneau s’annonce très prometteur, aux dires du NCB.
Munis d’une petite imprimante, les animateurs détaillent les moyens d’imprimer des objets réels. «Avant, nous avions les deux dimensions. On pouvait imprimer une fleur sur une page à plat. Avec les trois dimensions (3D), l’objet est aussi vrai que nature», confie Gawtam Julha. Avec cette technique, le papier est entièrement zappé. Par contre, des filaments de plastique, disposés en rouleau, sont chauffés à une température précise puis fondus pour l’impression des objets après un traitement graphique.
En une dizaine de minutes, l’équipe imprime des effigies en miniature de la carte de Maurice en relief et en plastique. «Pa kapav inprim lor métal?» leur demande un élève. La réponse est rassurante : cette possibilité pourrait bientôt devenir une réalité. Avec trois imprimantes offertes par le gouvernement chinois, le domaine de la 3D a vite décollé. Ainsi, une douzaine d’appareils sont désormais opérationnels au sein de deux centres d’impression gratuite pour les élèves et PME à Coromandel et à Port-Louis.
La deuxième partie du projet, qui se met en place actuellement, arrive avec des développements majeurs. La création d’un FabLabs, un laboratoire de fabrication numérique équipé d’outils d’impression et de découpe en 3D plus robustes, est prévue. Tout comme l’acquisition d’imprimantes industrielles, de «laser engravers», entre autres.
Avec les nouvelles imprimantes, les services cibleront plus d’usagers, notamment les PME qui pourront imprimer des produits de haute qualité avec plus d’efficacité. Citant le cas des pièces détachées, un officier précise que l’impression 3D favorise des économies massives. «Par exemple, pour des voitures ou l’électroménager, le fabricant conserve le fichier numérique de la pièce en question. Si un client en a besoin, il l’imprime. Ce qui le fait économiser en frais de stockage», soutient-il.
Des innovations qui ne laissent pas les jeunes insensibles. «L’impression en 3D nous offre beaucoup de possibilités. On pourra utiliser cette technique pour l’écologie, l’environnement, etc. Il y a des objets qui ne sont pas faciles à créer manuellement. Avec cette technologie, Maurice pourra même fabriquer ses propres pièces», confie Qais Luximon, élève en Grade 12. Celui-ci s’empressera d’intégrer l’impression en 3D dans ses projets d’études.
De son côté, Kevish Hurree, élève en Grade 13, y voit beaucoup de capacités potentielles. «J’étudie le design et l’informatique. Déjà, ce sera un atout d’apprendre cette technique. Ici, dans l’île, c’est en stage de développement. À la fin de mes études, ce domaine sera encore plus populaire, notamment pour les équipements des voitures et les petites pièces pour les téléphones portables etc. L’importation prend beaucoup trop de temps», souligne-t-il.
Comment ce créneau se consolidera-t-il davantage à Maurice dans les années qui viennent ? Déjà, précise Satyadev Sookram, responsable du département Design and Technology au Phoenix SSS, cette technique figure déjà dans le cursus. «En Angleterre, les écoles l’ont intégrée au programme depuis cinq ans. Il faudrait que les établissements disposent d’un centre spécialisé pour utiliser ces facilités. Nous sommes obligés de suivre le pas. Sinon, nous serons les perdants. La demande ne cesse de croître pour ces technologies», constate-t-il.
Pour Kem Mohee, président de la Mauritius Information and Technology Industry Association, l’impression en 3D a définitivement un fort potentiel de dévéloppement surtout dans les secteurs manufacturier, médical, entre autres. «Il y a des opportunités à explorer. Cette technologie pourrait être très utile et aider également pour les pièces de véhicules à condition que ce soit de qualité. Le potentiel de Maurice peut s’étendre en Afrique», précise-t-il. Pour sa part, Mrinal Teelock, secrétaire administratif de la Mauritius Dealers Vehicles Association, soutient que l’on n’arrête pas le progrès. «Si ces impressions correspondent aux normes de qualité et de sécurité des fabricants, pourquoi pas ? L’aspect de sûreté et de sécurité est le plus important.»
Joanne Esmyot, Executive Director du NCB, abonde dans le même sens. Que ce soit pour les entreprises ou le public, une autre possibilité de l’impression en 3D est la production des pièces de rechange. De plus, l’impression en 3D peut avoir des applications plus créatives dans le domaine de l’art. Elle confirme notamment le potentiel surtout pour les PME grâce à la production de prototypes à moindre coût. «Avec l’acquisition des imprimantes plus robustes, ces entreprises pourront même imprimer leurs produits sur une plus grande échelle tout en facilitant le processus de fabrication.»
Comment ça marche ?
Pour imprimer un objet en trois dimensions, on peut commencer par le prendre en photo, explique Dharmesh Beeharry, graphiste. Ensuite, on retravaille l’image en vecteur sur un logiciel de type Illustrator ou Photoshop. L’image est alors exportée en 3D sur un autre programme. Une conversion est effectuée en «stereolithography», un format que l’appareil 3D pourra alors traiter. Au lancement de l’impression, la machine peut fonctionner de manière autonome. Donc, sans passer par une connexion à un ordinateur, comme c’est le cas pour la version 2D. La durée varie selon la taille et la complexité de l’objet. Les grands objets, par exemple, peuvent nécessiter plusieurs heures pour sortir d’impression.
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