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Covid-19: Rodrigues et Agalega libres avant Maurice
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Covid-19: Rodrigues et Agalega libres avant Maurice
Free at last ! Soulagement pour les résidents de Rodrigues et d’Agalega. Après 25 jours, le couvre-feu sanitaire a été levé mercredi 15 avril dans ces deux îles de la République de Maurice. Pour Gaëlle Larose, c’est un véritable plaisir de retrouver une vie normale.
«Plusieurs personnes ont choisi de rendre visite à leurs proches le même jour. D’autres étaient heureuses de recommencer à travailler.» Cette habitante de Citronnelle en connaît même des Rodriguais qui ont choisi d’aller pêcher, histoire de «rod enn ti kari». Malgré tout, elle indique que les habitants se montrent toujours prudents et respectent la distanciation sociale.
Les commerces, notamment ceux de Port-Mathurin, ont été pris d’assaut. Selon le Minority Leader, Nicolas Von-Mally, les gens se sont rués vers les banques et magasins. «Je pense qu’au fil des jours, cette tendance va s’atténuer», dit-il. D’ajouter que bon nombre de Rodriguais ont recommencé à cultiver la terre pendant le confinement. «C’est un bon signe et peut-être que cela nous permettrait d’être autosuffisants.»
Ce dernier est toutefois moins optimiste en ce qui concerne l’arrivée des bateaux d’approvisionnement vers l’île. «Nous avons demandé que tous les navires soient désinfectés à Maurice et que l’opération soit renouvelée à Rodrigues. Aussi que l’on installe des salles de décontamination à même le port afin de permettre les employés de se désinfecter avant de regagner leur domicile.»
Jusqu’ici, Rodrigues n’a enregistré aucun cas positif. Les mesures de précaution restent en vigueur pour empêcher, à tout prix, que le virus ne s’insinue sur le sol rodriguais. Valeur du jour, 183 personnes ont été verbalisées pour non-respect du couvre-feu.
Ourite
Par ailleurs, l’ouverture de la pêche à l’ourite, initialement prévue le 25 mars, a eu lieu jeudi. Les piqueurs/piqueuses de ce fruit de mer très apprécié sont donc à l’œuvre. Les pêcheurs peuvent aussi reprendre la mer. Cependant tous sont appelés à ne pas prendre de risques inconsidérés, car beaucoup de personnes se rendront aux débarcadères pour s’approvisionner en ourite et poisson frais. Des produits qui ont beaucoup manqué aux Rodriguais depuis plus de trois semaines. Cette réouverture de la mer profitera sans aucun doute à tout un chacun.
Dans le secteur agricole, la préparation de la terre pour la plantation d’oignons et de haricots rouges arrive beaucoup trop tard. Selon des agriculteurs, leur terre aurait dû être travaillée depuis un mois déjà. Mais couvrefeu oblige, ils l’ont tous respecté, car le bien-être et la santé de la population sont primordiales. Les agriculteurs, en général, accusent beaucoup de pertes et de manque à gagner alors que les planteurs d’oignons et de haricots rouges estiment que leurs récoltes seront mauvaises. Les officiers de la Commission de l’agriculture feront dès aujourd’hui un constat sur le terrain pour d’éventuelles indemnisations.
Beaucoup parlent du couvre-feu comme un épisode inédit à Rodrigues. Mais, malgré l’inquiétude et l’appréhension, toute la population est restée solidaire pendant ce temps difficile.
À Agalega, la routine s’est aussi de nouveau installée, à en croire Franco Poulay. «Toutes les activités ont repris leur cours. Les travailleurs d’Afcons ont recommencé les opérations, les petits commerces ont rouvert. Nous n’attendons que l’ouverture de l’école», avance-t-il. Toutefois, contrairement à Rodrigues, les Agaléens ne semblent pas se soucier du «social distancing». Cela, étant donné que l’île n’a connu aucun habitant contaminé…
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