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Robin Ramburn: «Un avocat a le droit de commenter une affaire aussi longtemps que les paramètres légaux sont respectés…»

1 mai 2020, 19:36

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Robin Ramburn: «Un avocat a le droit de commenter une affaire aussi longtemps que les paramètres légaux sont respectés…»

Le chef juge, Eddy Balancy, a saisi, mercredi, le Central Criminal Investigation Department pour porter plainte contre la «Senior Counsel» et présidente du Bar Council, Me Narghis Bundhun. Selon le n°1 du judiciaire, les propos que cette dernière a tenus récemment, lors d’une interview diffusée à la télévision nationale, auraient porté préjudice à des juges et magistrats. «L’express» a sollicité l’avis de Me Robin Ramburn, «Senior Counsel».

Que pensez-vous de la déposition faite mercredi par le chef juge pour diffamation criminelle contre l’avocate Narghis Bundhun ?

Le chef juge, comme tout autre citoyen, a le droit de porter plainte, s’il se sent diffamé ou lésé. La cour aurait pu aussi procéder par voie de contempt (outrage), si elle pensait que c’était le cas.

La Senior Counsel a fait des commentaires à la presse concernant l’attitude des juges et magistrats, à la suite du dénouement de l’affaire dans laquelle Me Lovena Sowkhee avait contesté la légalité du mémo de la police… Jusqu’où peuton commenter une affaire en cour ou tenir des propos sur le comportement d’un juge ou magistrat ?

 Soyons clairs… Nous pouvons faire des commentaires. La cour n’a pas d’immunité «as such» et il n’y a aucune censure à ce qu’un avocat s’exprime. Cela doit se faire aussi longtemps qu’on respecte les paramètres légaux et que «we don’t bring the court into disrepute». Si la cour peut émettre des critiques, elle doit aussi pouvoir les accepter. D’ailleurs, un membre du barreau, s’il est concerné dans une affaire ou un litige, peut faire des commentaires, mais il faut respecter certaines limites. Si on va au-delà de ce qui est permissible ou acceptable, la cour a le pouvoir de se protéger en passant par une procédure de contempt.

Me Narghis Bundhun risque-telle de faire l’objet d’une éventuelle démission forcée en tant que présidente de l’Ordre des avocats, suivant cette plainte qui fera certainement l’objet d’une enquête ?

Madame Bundhun est assez grande pour savoir ce qu’elle doit faire. Je ne connais pas les tenants de la plainte ni les aboutissants de la déclaration du chef du judiciaire. Ce serait malveillant de me prononcer là-dessus. Toutefois, je ne pense pas que sa démission s’impose pour l’instant car c’est prématuré. Il faut voir dans quelle direction l’enquête s’oriente… À moins que tous les membres du conseil, s’ils estiment que son départ est juste, fassent une requête à l’unanimité à ce propos. Mais pour ma part, je réitère que la question ne se pose pas pour le moment. S’il y a enquête, et jusqu’à preuve du contraire, elle est toujours présumée innocente.