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Autosuffisance alimentaire: bientôt une ferme communautaire à Deux-Bras
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Autosuffisance alimentaire: bientôt une ferme communautaire à Deux-Bras
L’objectif : trouver un équilibre entre le développement économique, le social et la protection de l’environnement. C’est à cette fin que l’organisation non gouvernementale Eco-Sud compte aménager une ferme communautaire sur 2,6 arpents à Deux-Bras. Un terrain mis à la disposition d’Eco-Sud par Stéphane Rouillard.
Cette idée a germé à la suite d’une réflexion issue du projet Resilient Organic Community (ROC) dont l’objectif est la sensibilisation des Mauriciens à l’urgence d’atteindre l’autonomie alimentaire alors que nous n’en sommes qu’à 30 %. Le projet comporte trois volets: la ferme St ROC, qui permettra aux citoyens de la région de participer à la résilience alimentaire ; la création d’une plateforme en ligne nommée le Réseau Agricole Biologique, et qui mettra en relation les acteurs agricoles biologiques mauriciens et les citoyens ; et l’organisation de consultations citoyennes pour définir une stratégie et fixer des objectifs pour augmenter notre autosuffisance alimentaire.
Pour concrétiser ce projet, une première levée de fonds de Rs 630 000 a été organisée à travers un exercice de crowdfunding. Comment cet argent sera-t-il utilisé ? Pour commencer, Rs 115 000 seront, par exemple, investies dans l’aménagement des structures existantes afin de pouvoir stocker les matériaux et offrir un abri à un gardien qui vivra sur place; Rs 100 000 seront injectées dans la fabrication d’une étable pour abriter les animaux de la ferme; Rs 180 000 serviront à l’acquisition des animaux, des semences et autres boutures d’arbres fruitiers et Rs 130 000 iront dans les salaires de deux agriculteurs et du gardien pendant une période de cinq mois après le démarrage du projet.
Car dans un premier temps, l’ONG envisage d’élever des poules et de produire des œufs, de nourrir des dindes et des canards fermiers, ainsi que des moutons. «Nous souhaitons aussi rapidement démarrer le potager de légumes bio et planter des arbres fruitiers. Nous avons, à ce jour, atteint seulement 18 % de notre objectif. Nous remercions vivement les contributeurs. Il nous reste 72 jours pour récolter Rs 513 000. Ceux qui le souhaitent peuvent apporter leur contribution sur la plateforme crowdfund.mu ou directement sur roc.ecosud.mu», explique Sébastien Sauvage, porte-parole d’Eco-Sud.
Selon Sébastien Sauvage, c’est un projet qui revoit notre façon de consommer. C’est aussi, précise-t-il, un levier pour le climat et l’autonomie alimentaire, car il s’appuie sur une agriculture respectueuse de la terre, de l’air, de l’eau et de toute la biodiversité autour. Ce projet fait aussi la part belle à l’agro-écologie, soit des techniques agricoles, qui intègrent la dimension de la gestion de l’eau, du reboisement, la lutte contre l’érosion et l’imperméabilisation des terres, ainsi que la préservation de la santé, entre autres. «Ce projet est aussi basé sur la relocalisation de la production-transformation et la distribution-consommation comme éléments moteurs d’un nouveau paradigme social», ajoute-t-il en citant le Manifeste pour la terre et l’humanisme, livre de l’écrivain environnementaliste Pierre Rabhi.
D’un point de vue économique et social, cette initiative est aussi menée pour lutter contre le chômage. Sébastien Sauvage estime que ce projet permettra à la communauté de Blue-Bay–Mahébourg de s’investir dans une activité génératrice de revenus, d’acquérir de nouvelles compétences et d’avoir accès à des produits frais et biologiques. Et, par la suite, de renflouer les caisses de la ferme à travers des visites guidées et des journées portes ouvertes et donner une dimension éducative par le biais de stages et de partenariats scolaires.
«Ce projet s’inscrit totalement dans une économie circulaire, modèle que le gouvernement veut adopter si l’on en croit le discours du Budget 2020/2021. La ferme communautaire de St ROC sera un projet pilote, qui pourrait être répliqué dans d’autres localités», souligne notre interlocuteur.
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