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Santé publique: éviter les produits de la mer en cas de doute
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Santé publique: éviter les produits de la mer en cas de doute
Les effets de la marée noire sur la faune marine du lagon du Sud-Est sont là pour durer. Il est donc conseillé de s’assurer de la provenance des poissons et fruits de mer qu’on consomme. Le ministère concerné devrait informer le public en conséquence.
Il faudra attendre encore longtemps avant de pouvoir consommer le poisson et les fruits de mer du Sud-Est. Dix-huit échantillons de poissons ont été collectés et soumis à QuantiLAB Limited. Les résultats d’analyse obtenus le 17 août indiquent que le taux de contamination le plus élevé enregistré est à l’arsenic, soit 5,3 mg par kg de poisson et 6,8 mg par kg de calamar.
Autre substance décelée est le cadmium à 1,3 mg par kg de calamar. L’indice d’hydrocarbures était, au total, de 7,6 mg par kg de poisson et de 222,7 mg par kg de calamar. Ces résultats donnent une idée du niveau de contamination du poisson et des produits de la mer. Les régions touchées ont été déclarées zones de restriction et la pêche n’y est pas autorisée. Le ministère de la Pêche a été contacté pour plus de renseignements à ce sujet mais nous sommes restés sans réponses.
Sollicité, Toolseeram Ramjeawon, professeur en Environmental Engineering à l’Université de Maurice, avance que «les préoccupations de santé publique découlent principalement de la présence d’hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) dans l’huile.Car les fractions aromatiques de l’huile contiennent les composés les plus toxiques». Il estime que les autorités ont le devoir de veiller à ce que les produits de la mer atteignant le consommateur soient sûrs. Une approche viable que notre interlocuteur évoque est de s’assurer que les échantillons ne soient pas contaminés et ne contiennent pas plus de HAP que les échantillons de référence prélevés à l’extérieur de la zone touchée ou qui sont librement commercialisés ailleurs dans le pays.
Il insiste sur la nécessité de surveiller la perte progressive de contamination par échantillonnage à intervalles appropriés. «Les régulateurs de la qualité des produits de la mer devront trouver un équilibre entre la nécessité d’informer, de rassurer et de protéger le public.Il faut un régime d’échantillonnage transparent de la qualité de l’eau et des produits de mer de la région. Et pour plus de transparence, les sites Web des ministères concernés doivent publier les résultats de ces analyses à intervalles réguliers», fait ressortir Toolseeram Ramjeawon.
Consommation
En ce qui concerne la consommation des fruits de mer, Jayen Chellum, secrétaire général de l’Association des consommateurs de l’île Maurice (ACIM), soutient que «le plus important est d’avoir l’assurance que les produits vendus ne proviennent pas de la région affectée, soit le Sud-Est. Pour ceux de la région qui veulent consommer du poisson, il est préférable d’acheter du poisson congelé ou provenant d’autres régions». La contamination des poissons et fruits de mer peut généralement être détectée sous la forme d’un goût ou d’une odeur de pétrole. Mais comme évoque ce dernier, «si le consommateur a des doutes sur la provenance des produits de mer à vendre, il est préférable de ne pas en acheter». Par ailleurs, les restaurants connus dans la région pour leur plateau de fruits de mer, estime le secrétaire de l’ACIM, doivent faire tout un marketing pour rassurer les clients que les produits offerts proviennent hors de la zone affectée par les hydrocarbures. En outre, Bahim Khan Taher, Executive Director de Hassen Taher Seafoods, précise que, même si la pêche artisanale de la région sud-est est affectée, il n’y a pas de manque de poisson sur le marché en général.
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