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L’ICAC s’intéresse à ceux qui ont provoqué la fuite d’informations
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L’ICAC s’intéresse à ceux qui ont provoqué la fuite d’informations
Défilé au Réduit Triangle, hier. Après Shamshir Mukoon, ancien directeur général par intérim du Central Electricity Board (CEB), convoqué le 19 septembre, c’était au tour de deux cadres du corps paraétatique de se rendre dans les locaux de la commission anti-corruption (ICAC) le mercredi 30 septembre dans le sillage de l’affaire St-Louis. Il s’agit de Rakesh Kumar Dhununjoy et de Manoj Kumar Jahajeeah, Senior Engineer et Principal Engineer du CEB respectivement.
Rakesh Kumar Dhununjoy a été interrogé under warning, en présence de son avocat, Me Ritesh Ramful. Il a dû expliquer les différentes procédures et fournir des détails sur l’appel d’offres accordé à Burmeister & Wain Scandinavian Contractor (BWSC) dans le cadre du redéveloppement de la centrale de Saint-Louis entre 2014 et 2015.
Selon nos recoupements, Rakesh Kumar Dhununjoy a indiqué que la première offre de la firme danoise avait été rejetée lors du premier exercice d’appel d’offres et que l’affaire avait été portée devant l’Independent Review Panel (IRP). La demande d’injonction avait été une fois de plus «set aside».
«Le board avait par la suite réclamé la relance du tendering process et j’ai été appelé à revoir les points techniques avec le consultant Mott Mc Donald. C’est ainsi que j’ai eu le feu vert de ce dernier de même que de la Banque africaine de développement pour aller de l’avant», a précisé le Senior Engineer du CEB.
Quid de l’objectif du second exercice d’appel d’offres ? Il devait soutenir que, comme BWSC n’était pas qualifiée au début, le second exercice devait permettre à d’autres compagnies de soumettre leur offre.
Toujours est-il que, selon nos sources proches du dossier, les enquêteurs s’intéressent à ceux qui ont provoqué la fuite d’informations confidentielles. Notamment des copies de courriels sur la préparation du «tendering process» à PAD CO ou à BWSC ; et une copie du ruling non-signé du président de l’IRP envoyée au contractant et sous-contractant sans aucune permission leur permettant ainsi de mieux peaufiner leur soumission.
«Je n'ai rien à me reprocher»
Les enquêteurs ont tenté de savoir si Rakesh Kumar Dhununjoy serait lié à cette fuite d’informations. «Je n’ai rien à me reprocher. J’ai travaillé avec des experts sur des aspects purement techniques», a lancé le haut cadre aux enquêteurs, qui devraient passer au peigne fin ses mèls pour identifier l’informateur. D’ailleurs, Christelle Sohun, ancien membre de l’IRP, a déjà franchi la porte de l’ICAC.
Autre interrogatoire under warning dans une autre salle de l’ICAC, hier : celui de Manoj Kumar Jahajeeah. Le Principal Engineer du CEB a répondu à une série de questions pendant une bonne demi-journée, en présence de son avocat, Me Rajesh Unnuth.
Il a donné les mêmes explications. «I was there to give technical input», a dit le fonctionnaire, niant toute implication dans la fuite d’informations à PAD CO et BWSC.
D’ajouter que la firme danoise était «at first not substantially responsive’ à l’octroi du contrat. D’où l’annulation du premier tender. Toutefois, il devait préciser que son rôle consistait à apporter son expertise technique sous la supervision du consultant et de Shamshir Mukoon.
Quant à Alain Hao Thyn Chuan Ha Shun, connu comme Alain Hao Thyn Voon, l’Executive Director de PAD CO, sous contrôle judiciaire après son arrestation pour blanchiment d’argent, il a été une nouvelle fois longuement interrogé hier pendant plus de sept heures, sur la provenance des Rs 49 millions que PAD CO détenait sur un compte à la Barclays (désormais ABSA Bank) de septembre 2016 à octobre 2018. Somme qui émanerait d’un acte de corruption, selon l’ICAC.
«C’est mon dû proprement acquis. C’est BWSC qui m’a payé ladite somme en plusieurs tranches pendant deux ans», a-t-il maintenu en présence de son avocat, Me Shailesh Seebaruth. Comment la firme est-elle arrivée à vous payer Rs 49 millions ?, lui a demandé l’un des officiers. Ce à quoi Alain Hao Thyn Voon a expliqué que ses services ont été sollicités, pour fournir des matériaux et des travailleurs dasn le cours des travaux.
Lors de son prochain interrogatoire, il se pourrait qu’Alain Hao Thyn Voon, qui a passé sa deuxième nuit au Moka Detention Centre, fasse l’objet de questions visant à établir le nom de l’informateur. Il devra aussi indiquer si des profits sont inclus dans les Rs 49 millions. Son avocat décidera si une motion de remise en liberté sera présentée.
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