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Enlèvement supposé de filles à St-Pierre: un chauffeur obtient le bénéfice du doute
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Enlèvement supposé de filles à St-Pierre: un chauffeur obtient le bénéfice du doute
Cette affaire avait fait grand bruit en 2014. Les investigateurs avaient ouvert une enquête portant sur de supposés enlèvements de jeunes filles dans la région de St-Pierre. Une fillette de 11 ans avait pointé du doigt un chauffeur pour tentative de séquestration.
Poursuivi devant la cour intermédiaire, le présumé auteur d’enlèvement de jeunes enfants, Abdoolrohaman Shamoodeen, a obtenu le bénéfice du doute, vendredi 6 novembre, soit six ans après son inculpation.
Les faits remontent au 29 avril 2014, à St-Pierre. Selon la mineure, elle se trouvait sur la route, vers 18 h 15. «J’étais en compagnie de mon amie, attendant nos parents. Tout à coup, une fourgonnette s’est arrêtée devant nous. C’était l’accusé qui nous informait qu’il était venu nous récupérer à la demande du père de mon amie», raconte-t-elle dans sa plainte.
Comme elle aurait refusé de monter à bord du véhicule, l’homme de 24 ans lui aurait tiré les cheveux pour la forcer à entrer dans la fourgonnette. «Li mem ki ti riss mwa ek met mwa dan van… Grâce à l’intervention de mon amie j’ai pu m’échapper. Ce n’est qu’en me retournant, que j’ai remarqué l’identité de l’accusé qui me courait après», poursuit la victime, qui avait précisé avoir vu la des jeunes filles qui pleuraient dans le véhicule. «Je peux l’identifier étant donné que je l’ai déjà vu au magasin.»
Elles ne pleuraient pas mais riaient
Contre-interrogée par l’avocat de la défense, Me Ridwaan Toorbuth, elle devait concéder que les autres personnes qui dans le véhicule n’étaient pas en pleurs mais criaient et riaient. «Non, je ne peux expliquer la raison pour laquelle j’ai raconté à la police, que cinq autres personnes se seraient mises à sa poursuite», a finalement dit la fille en cour.
Son amie, témoin dans ce procès, avait maintenu la même version. Sauf qu’elle précise avoir pu reconnaitre le chauffeur quoi qu’il fasse sombre.
Niant les accusations, l’habitant de Circonstance soutient qu’il travaille comme chauffeur pour un magasin à Kendra. «Mon travail consistait de déposer les employés de ce magasin de chaussures, chez eux après les heures de travail.»
Or, le magistrat Kevin Moorghen estime que la cour doit tenir en compte la qualité de l’identification comme preuve valide. Sinon l’accusé est acquitté. «La plaignante a donné une description d'une personne inconnue lorsqu'elle l'avait vu une ou deux fois. Et puis elle soutient l’avoir reconnue même s’il faisait nuit. Du coup, je ne peux donner du poids à sa version. Son amie a, elle-aussi, été incapable d’apporter une clarification sur les circonstances qui l’ont menées à identifier l’accusé.»
Pour lui, la version de la jeune fille est incohérente étant donné, dit-il, qu’elle a dans un premier temps fait mention de cinq autres suspects avant de revenir sur sa déposition qui avait mené à une enquête approfondie de la police sur d’autres supposés cas d’enfants enlevés.
Pour toutes ces raisons, le magistrat a accordé à Abdoolrohaman Shamoodeen le bénéfice du doute.
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