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Le Festival Sagam prend son envol

14 novembre 2020, 16:05

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Le Festival Sagam prend son envol

Avec cette 4e édition, le Festival Sagam prend son envol. Si la danse contemporaine est un médium artistique d’habitude timidement accueilli par le public en général, il n’en a pas été de même vendredi soir. La Nuit de la danse a accueilli une belle foule qui a fait vibrer l’Institut français de Maurice (IFM).

Cette 4e édition, outre d’être totalement locale, a aussi été diffusée en direct sur les réseaux sociaux et à Lalanbik à La Réunion.

«Je suis très satisfait du nombre de personnes qui se sont déplacées pour ce festival. Sagam a touché des personnes du monde entier, définitivement ce festival prend une autre ampleur. Il faut maintenant continuer le bon travail et le rendre encore plus accessible», nous expliquait Stephen Bongarçon, fondateur de ce festival, joint cet après-midi au téléphone.  

Jean-Renat Anamah et ses danseuses en plein confinement, pour sa piece «On an island».

Le public qui s’était déplacé pour cet événement était varié et de différentes générations. Il comprenait également tous les segments de notre société. Le chorégraphe et directeur de l’école de danse, SR Dance, a voulu au travers de ce festival rendre hommage à son ami, l’ex-danseur Rudy Marie, qui est décédé à la vieille de cette 4e édition de Sagam. «Depuis 2009, Rudy a toujours été à mes côtés. Il m’a aidé à mettre sur pied ce festival. Il était comme un frère », souligne-t-il.

Sept représentations étaient au programme de Sagam, toutefois les spectateurs ont pu en apprécier une huitième. Une prestation surprise proposée par Julien Gaspard. Pour cette nuit de la danse, les danseurs ont investi l’institution dans ses différents espaces. Dans le parking, à l’étage, devant la galerie, dans le café ou encore à l’amphithéâtre, les danseurs étaient partout. C’est au son des instruments recyclés de Kan Chan Kin que le public se déplaçait de lieu en lieu pour apprécier les différentes prestations. Il arrivait que la foule était tellement compacte qu’il était difficile pour les spectateurs présents d’apprécier en live les prestations.

Quand Anna Patten se met au djembe. «Footprint» une pièce qui met en avant sa personnalité.

Outre la danse, la musique ou encore la poésie étaient aussi présentes. La pièce «Sans abri» de Jean-Pierre Loval, présenté par Evans Toussaint était accompagnée d’un texte du poète Michel Ducasse, «Footprint » d’Anna Patten était enjolivé des notes du compositeur et tabliste Shakti Shane Ramchun, et qu’on retrouvait dans la pièce d’Anthony Joseph, «Souffle d’origine» les instruments musicaux fabriqués de Kan Chan Kin et le slam de Kelly Ang-Ting Hone.

Anna Patten aura surpris les spectateurs en se mettant au djembé et en agrémentant sa pièce d’un live painting. La grâce de son Kathak répondant aux notes pour notes du tabla de Shakti Shane Ramchurn n’a laissé personne indifférent. Sa performance, «Footprint» aura obtenu une standing ovation.

«Le lien» une prestation énergique pour mettre en avant les relations qui existent entre les êtres humains.

L’actualité a été source d’inspiration pour les danseurs, la famille Baruth nous aura présenté un acrobatique hip-hop («Sans nom»), inspiré du Wakashio, tandis que «On an island» du chorégraphe Jean-Renat Anamah, nous aura ramené en confinement, avec des relations entre danseurs et objets. Une pièce qui nous a rappelé cette triste période ou les livres et l’ordinateur portable pouvaient être les seuls compagnons de certains.

La technicité présente dans «Dépendance» de Manuella Victor et Miguel Lisette, «Le Lien», pièce des chorégraphes Mathieu Joseph et Kurty Geneviève, ou encore «Souffle d’origine», aura ravi les spectateurs. Les talents sont bel et bien là. Il suffit de tous nous y mettre pour donner encore plus de vie à nos arts.

Emotions et technicité pour «Dépendance».
On est resté sans voix devant les acrobaties de la famille Buruth.
La pièce «Sans abris» a été dansée par Evans Toussaint.